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Mayotte avait puni Saïd Mohamed Cheikh il y a 55 ans

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Mayotte avait puni Saïd Mohamed Cheikh il y a 55 ans

Le 2 août 1966, Saïd Mohamed Cheikh avait fui lâchement

Par ARM

       C’est un Saïd Mohamed Cheikh, Président du Conseil du Gouvernement des Comores, gonflé de narcissisme, arrogance, suffisance et inconscience qui arriva à Mayotte le 2 août 1966, il y a exactement 55 ans. Le mauvais dirigeant qui avait commis le crime politique du transfert de la capitale des Comores de Dzaoudzi, Mayotte, à Moroni, Grande-Comore, aurait dû savoir que cette injustice injustifiable et injustifiée était durement ressentie à Mayotte, qui lui en voulait à mort. Mais, non! Comme il était un «être supérieur», il se croyait en terrain conquis à Mayotte, île dont il détestait, méprisait, humiliait et traitait injustement la population. Il arriva donc à Mayotte, croyant qu’il pouvait semer le mal et récolter le bien.

Ce 2 août 1966, les Mahorais lui manifestèrent leur mécontentement. Ils se mirent à jeter des cailloux sur la résidence où il recevait une délégation mahoraise. La situation était explosive. Il avait fallu venir la Légion étrangère de la Réunion et les forces de l’ordre des Comores. La situation était toujours invivable. Saïd Mohamed Cheikh fuit, habillé en femme, ne portant qu’une seule chaussure, sautant par la fenêtre. On ne le revit plus jamais à Mayotte.

Un bon dirigeant aurait fait de l’introspection, de l’autocritique, son mea culpa, et aurait reconnu ses graves injustices envers Mayotte, qu’il traitait toujours par l’injustice. Les témoignages des Mahorais à ce sujet sont très éloquents. Comment un dirigeant de ce niveau a-t-il pu se laisser aveugler par la haine et le mépris et a commis des crimes politiques aussi graves? Saïd Mohamed Cheikh, descendant du Prophète Mohammed Abdallah, représentant de Dieu sur Terre, Commandeur des Croyants, n’en a tiré aucune leçon. Au lieu de s’avouer qu’il avait engagé tout un pays dans la pire des voies, il accentua ses injustices contre Mayotte qui, depuis 1957, revendiquait sa départementalisation. La dignité, la personnalité et la spécificité de Mayotte étaient piétinées par les dirigeants anjouanais et grands-comoriens.

Au lieu de s’engager dans la voie de la réconciliation, Saïd Mohamed Cheikh priva les Mahorais de tous leurs droits, par haine et mépris: «Le déplacement de la capitale fut une catastrophe pour Dzaoudzi, qui ne disposait d’aucune autre ressource. Plusieurs centaines d’emplois occupés par des Mahorais disparurent à la suite de ce départ. Le président Saïd Mohamed Cheikh fut fort mal accueilli, le 2 août 1966, par des manifestants qui déchirèrent le drapeau comorien en lui retranchant une de ses quatre étoiles; ce fut la dernière visite d’un président du Conseil à l’île contestataire qui devient l’oubliée des budgets territoriaux»: Pierre Vérin: Les Comores, Karthala, Collection «Méridiens», Paris, 1994, p. 145.

Successeur de Saïd Mohamed Cheikh, le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd avait tout fait pour réparer les crimes de son prédécesseur, mais, les Députés de Grande-Comore et d’Anjouan, et les deux Députés de Mohéli, qu’ils avaient corrompus à raison de 500.000 francs (1.000 euros) chacun, l’ont renversé au profit d’Ahmed Abdallah Abderemane après la brève parenthèse incarnée par le Prince Saïd Mohamed Jaffar. Le Docteur Martial Henry, à Mayotte, résume la situation dans une interview qu’il avait accordée à Hamza Vélo: «Je voudrais même, du fond de ma pensée dire que, si les Comores, à l’époque, avaient eu la sagesse de garder Saïd Ibrahim comme président du Conseil de Gouvernement des Comores, alors, je vous assure, les quatre îles seraient restées ensemble». Donc, «pour moi, Saïd Ibrahim aurait été l’homme, si on l’avait écouté, qui aurait gardé les quatre îles ensemble».

Pourtant, tout comme Saïd Mohamed Cheikh n’avait rien compris de la lame de fond du 2 août 1966, ses successeurs n’ont toujours rien compris sur la nécessité de respecter les autres. C’est ainsi que le dictateur Assoumani Azali Boinaheri, sur une vidéo postée le 12 avril 2019 sur les réseaux sociaux, devant ses compatriotes insulaires de Grande-Comore riant aux éclats et applaudissant, avait ergoté et péroré sur la «supériorité» de ses siens, les Grands-Comoriens, sur les Mohéliens et les Anjouanais, méprisant Mayotte (qu’il accuse d’avoir été indigne d’abriter la capitale des Comores): «Dès lors, honorables Comoriens, la chose fondamentale sur laquelle nous devons louer Dieu pour que cela soit une leçon pour les frères et sœurs d’Anjouan et Mohéli est que ceux-ci admettent que nous autres Grands-Comoriens sommes supérieurs à eux, sommes les plus grands. Ils doivent garder cela à l’esprit que nous autres Grands-Comoriens sommes les plus grands. On est la Grande-Comore. C’est Dieu qui a voulu que nous soyons supérieurs. Quand Dieu a transféré la capitale de Dzaoudzi, il démontrait que nous sommes les plus grands, sans fierté, ni mépris».

Où a-t-il vu que c’est Dieu qui a transféré la capitale de Dzaoudzi à Moroni?

Il faut aux Comores d’autres 3 août 1966.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 3 août 2021.


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One Comment

  • ALI Madi

    août 3, 2021 at 11:04

    L3 Aout 1975 fut prévu pour tenter de corriger le tir mais la mort du prince Said IBRAHIM a tout changé s’agissant de Mayotte. Pour la relation entre les trois autres iles, le respect fut sans entorse. Le comorien était partout chez lui, la femme l’égale de l’homme. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

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