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Zanzibar, Majunga et Mayotte: les Comoriens en Rois

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Zanzibar, Majunga et Mayotte: les Comoriens en Rois

Jamais de débat sur les Comoriens dans les pays voisins

Par ARM

       Le plus grand problème des Comores est l’absence de débats de société. Il n’y a aux Comores aucun débat de société, du fait d’un manque de culture et pratiques démocratiques, par accaparement de la «vérité» par des savants autoproclamés et par haine envers toute idée en désaccord avec la pensée unique: «Au-delà des horizons de mon île et de mes idées, point de salut». Il n’y a aucun débat sur les grands problèmes de cohabitation entre Comoriens, à Mohéli, Anjouan et Grande-Comore, et les Comoriens dans les pays de l’océan Indien.

1.- La cohabitation entre Comoriens aux Comores est haineuse. Les Anjouanais affluent chaque jour sur les autres îles, s’installent partout, s’approprient tout sans droit, se croient avoir tous les droits, dégradent le milieu social et environnemental, mais rejettent Mohéliens et Grands-Comoriens de leur île. Ce rejet de l’autre à Anjouan est de la xénophobie. Ils se font haïr par les Grands-Comoriens et les Mohéliens, et par les Mahorais, du fait de leurs actes.

Mohéliens et Grands-Comoriens sont pris en sandwich par le tyran Assoumani Azali Boinaheri et la tyrannie des Anjouanais, cette dernière étant plus haïssable parce que durable et s’infiltrant même dans les maisons, où les gens se barricadent derrière des barbelés et des tessons de bouteilles, et dans leurs terrains, où les Anjouanais s’installent partout, prennent tout ce qu’ils veulent. Cela va faire imploser les Comores par une effroyable guerre civile. Il y aura des guerres civiles contre les Anjouanais à Mohéli et en Grande-Comore pour les renvoyer chez eux. La mèche a été allumée en avril 1999, quand les Grands-Comoriens avaient chassé les Anjouanais de leur île. Si la circulation et l’installation des Comoriens sur les îles voisines ne sont pas réglementées, les Comores vont fatalement vers un bain de sang.

2.- Les Comoriens aiment voyager. Les Grands-Comoriens aiment aller en France. Avant l’indépendance, les Comoriens se rendaient au Kenya, en Tanzanie et à Madagascar. Leur conduite envers les habitants de ces pays est problématique. Citons quelques cas sanglants.

3.- Il existe de séculaires et solides relations, notamment de famille, entre les Comores et la Tanzanie, surtout à Zanzibar. Les Grands-Comoriens de Zanzibar avaient pris fait et cause pour les Arabes originaires d’Oman contre les autochtones, et cela avait été à l’origine des massacres de leur communauté la nuit du 11 au 12 janvier 1964. Certains parmi eux étaient partis au Sultanat d’Oman, Kenya, Ouganda et France, pendant que leur propre pays hésitait à les accueillir à cause de leurs activités politiques.

4.- Ce drame est né d’un mépris profond envers un peuple qui accueillait les Comoriens: «En 1964, éclata la guerre d’indépendance de Zanzibar, où régnaient des sultans originaires d’Oman. Les Zanzibarites voulurent les destituer, et la guerre éclata entre les Arabes d’Oman et les autochtones. Les Comoriens, qui y formaient une communauté assez importante, se rangèrent du côté des Arabes. Les Tanganikains de Nyerere aidèrent les Zanzibarites et vainquirent les Arabes, qui furent massacrés en grand nombre ainsi que leurs alliés comoriens. Le sultanat d’Oman récupéra ses sujets survivants ainsi que certains Comoriens volontaires. Saïd Mohamed Cheikh, en accord avec le gouvernement Nyerere, récupéra les rescapés comoriens de cette atroce guerre civile»: Saïd Mohamed Djohar: Mémoires du président des Comores. Quelques vérités qui ne sauraient mourir, Préface de Saïd-Abasse Dahalani, L’Harmattan, Paris, 2016, pp. 125-126.

5.- Jusqu’au milieu des années 1970, Madagascar accueillait la majorité des Comoriens expatriés. Le premier président, Philibert Tsiranana (14 octobre 1958 – 11 octobre 1972), était très aimable envers les Comoriens, la «19ème tribu de l’île»: «En 1965, Saïd Mohamed Cheikh invita le président Tsiranana aux Comores, après son fameux décret déclarant les Comoriens de Madagascar la dix-neuvième tribu de la Grande Île». On note que «le président Tsiranana avait un amour particulier pour les Comoriens. Il avait pris en charge l’entretien de la grande mosquée de Mahabibo, payant l’électricité et l’eau ainsi que les personnes qui nettoyaient l’intérieur, l’extérieur et les tapis de la mosquée. Il invitait régulièrement les Malgaches à ne pas les déconsidérer, en leur rappelant le décret qui stipule que les Comoriens forment la dix-neuvième de Madagascar»: Saïd Mohamed Djohar: Mémoires du président des Comores. Quelques vérités qui ne sauraient mourir, op. cit., pp. 135 et 144.

6.- À Madagascar, les Grands-Comoriens et les Anjouanais méprisaient les Malgaches alors qu’ils y occupaient d’importants postes politiques. Les Malgaches supportaient ce dédain. En 1976, ce fut l’explosion: des Comoriens avaient souillé un malgache de matières fécales: «À la suite d’un petit incident [de matières fécales!] entre une famille comorienne et une famille malgache, du 20 au 22 décembre 1976, les Comoriens de la ville de Majunga (port du nord-ouest de Madagascar) sont attaqués par les Malgaches: les Comoriens sont immobilisés dans leur quartier (Mahabibo) par le couvre-feu institué dès les premiers affrontements par le gouverneur de la province; ils sont décimés par des raids de jeunes Malgaches qui bénéficient de la passivité, voire du soutien, des forces de l’ordre. Plus de 1.400 Comoriens disparaissent alors et leurs maisons sont pillées et brûlées. Les survivants sont entassés pendant les jours suivants dans les cours des camps militaires. Représentant près de la moitié de la population de Majunga, les Comoriens, musulmans et donc généralement sobres, émigrés avec l’intention de s’enrichir et donc travailleurs, exerçaient souvent des fonctions de contremaîtres ou de surveillance qui suscitaient le ressentiment de populations plus misérables. Plutôt économes, ces immigrés étaient même parfois propriétaires de maisons louées à des Malgaches. Devant les conditions précaires d’existence des survivants, le gouvernement de Moroni décide d’organiser leur rapatriement immédiat par bateau et par avion. En quelques semaines, les Comores accueillent environ 17.000 personnes, parfois horriblement blessées, et dont une partie, née de familles installées à Madagascar depuis plusieurs générations, ne parle pas comorien»: Hervé Chagnoux et Ali Haribou: Les Comores, 2ème édition, PUF, Collection «Que sais-je?», Paris, 1991, pp. 74-75.

      7.- Le 22 décembre 1974, lors du référendum d’autodétermination des Comores, Mayotte a choisi librement la souveraineté française, au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, découlant de la résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960, «La déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux», surnommée «La Charte de la décolonisation»: «Tous les peuples ont le droit de libre détermination; en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel» (Article 2). Les Mahorais constituent le peuple mahorais.

8.- Les Comores, ayant lamentablement échoué dès l’accession à leur «indépendance de drapeau», proclamée le 6 juillet 1975, leurs citoyens se déversent à Mayotte dès février 1976. Ils s’y croient en terrain conquis, méprisant les Mahorais. Les Anjouanais s’installent partout, prennent tout, se livrent à du banditisme et de la criminalité organisée, imposent la terreur et le silence. Les 12 coupeurs de routes jugés à Mayotte sont des clandestins anjouanais. 80% des dossiers de justice concernent des Anjouanais, et il est exigé des gens de se taire, de ne pas parler d’eux. Ils ont pourri la vie à Mayotte, et il est interdit de parler d’eux, de dénoncer leurs actes. La France a fini par entendre le cri du cœur lancé par Mayotte pour la sécurisation de l’île, par le renvoi des clandestins et la destruction de leurs habitats illégaux et insalubres. Les Grands-Comoriens et les Anjouanais protestent, mais sont incapables d’organiser un débat de société sur les raisons du rejet et comment y remédier: par le respect de la population, des lois, de la réglementation, des institutions, des autorités et des valeurs françaises.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 28 avril 2023.


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