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Le congrès du parti politique de Mzimba réunit 5 personnes

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Le congrès du parti politique de Mzimba réunit 5 personnes

Belle vengeance de Mzimba par des élucubrations pathétiques

Par ARM

       C’est la joie. C’est la joie car, comme la Halima du proverbe marocain, le pays a retrouvé ses vieilles habitudes: le délire. De nouveau, le pays délire. Cette fois, tout un pays délire par la bouche d’Ibrahim Ali Mzimba, si tant est que c’est son vrai nom. Allez savoir…

       Ce prétentieux qui dit avoir un parti politique. Ce parti politique pousse le délire en se payant le luxe de tenir son prétendu congrès, naturellement dans le bordel et baisodrome Al Qamar Lodge, appartenant par vol à Ibrahim Ali Mzimba. Seules cinq personnes se sont déplacées pour assister à son truc, qui n’intéresse strictement personne. Qu’on se le dise pour que la chose soit claire dans les esprits. Et, à l’issue de cet échec épouvantable, Ibrahim Ali Mzimba a organisé une prétendue conférence de presse au cours de laquelle il a servi aux masses populaires un français d’un niveau très lamentable et médiocre («une administration qui se remplacent les unes les autres») et une prétendue argumentation juridique à faire pleurer de honte le monstre né de l’accouplement d’une guenon avec un chacal.

       1.- Selon Ibrahim Ali Mzimba, les Avocats et les magistrats ont la même formation, dans le même type d’établissement d’enseignement supérieur. C’est faux, archifaux! L’Avocat est formé à l’École des Avocats, et le magistrat à l’École de la Magistrature. En France, par exemple, après un Master 1 en Droit (4 ans) ou un diplôme de l’Institut d’Études politiques (IÉP), on effectue une formation de 31 mois à l’École nationale de Magistrature (ÉNM) de Bordeaux. Les Avocats sont formés dans des Écoles d’Avocats, dont l’École de Formation professionnelle des Barreaux du Ressort de la Cour d’Appel de Paris (ÉFB). Contrairement à ce que dit Ibrahim Ali Mzimba, sans formation préalable de magistrat, un Avocat ne peut devenir un magistrat et vice-versa, sauf dans le cas de ceux qui, comme lui, n’ont ni formation et diplôme d’Avocat, ni de magistrat. Moi, je suis diplômé de l’ÉFB de Paris; lui, peut-il dire au peuple où il a «obtenu» son «diplôme d’Avocat»? Il dit qu’il s’agit de la même formation en faisant allusion au fait qu’aux Comores, les magistrats sont, pour la plupart, sans diplôme de magistrats, et les Avocats sans diplôme d’Avocat.

       2.- Ma rupture avec Ibrahim Ali Mzimba en mars 2018 provient du fait qu’il m’a dit que le Droit constitutionnel, une matière très vivante, passionnante et riche, n’existait pas et qu’il serait juste «un rapport de forces», soutenant la suppression à venir, le 12 avril 2018, de ce qu’il qualifie «la Cour constitutionnelle de merde». Je n’accepte pas cela. Je ne lui ai plus jamais parlé après avoir entendu de sa bouche l’apologie de l’inconstitutionnalité. Or, il s’érige aujourd’hui en Professeur de Droit constitutionnel, matière qu’il ignore totalement.

       3.- Ibrahim Ali Mzimba étale son ignorance en Droit constitutionnel, notamment celui des Comores, en soutenant que la meilleure Constitution comorienne est celle du 1er octobre 1978. Il a tort. Cette Constitution était faite pour attribuer au tyran Ahmed Abdallah Abderemane tous les pouvoirs, et avait été vidée de sa substance lors des révisions du 5 novembre 1982, du 2 janvier 1985 et du 5 novembre 1989. Qui plus est, cette Constitution est un appel à l’implosion des Comores en cas de coup d’État, selon l’adage, «après moi, le déluge»: «Lorsque le fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles fédérales est interrompu par la force, les dispositions de la présente Constitution relatives à ces institutions sont suspendues et chaque île exerce provisoirement, sur son territoire, la totalité des compétences précédemment attribuées à la République fédérale» (article 44). C’est une Constitution, ça? Une étude comparée, article par article, des Constitutions des Comores permet de constater que la meilleure est incontestablement celle du 7 juin 1992, élaborée par toute la classe politique comorienne et imposée à Saïd Mohamed Djohar et à sa famille.

       4.- Ibrahim Ali Mzimba, au nom de «l’équilibre et non de l’égalitarisme», répète le petit discours des politiciens les plus haineux, les plus chauvins, les plus racistes et les plus prétentieux de la Grande-Comore: la Grande-Comore est les Comores. C’est un discours méprisant et dédaigneux qu’on retrouve même dans le langage courant. Ibrahim Ali Mzimba veut une présidence tournante entre les îles dans un régime politique dont le Premier ministre serait systématiquement, ipso facto, encore et toujours originaire de Grande-Comore. Il doit suggérer aussi que tous les ministres soient de son île de la Grande-Comore. Il ne sait pas que le 26 avril 1964, le Tanganyika (partie continentale) et Zanzibar (partie insulaire) ont créé la Tanzanie, qu’il y a une présidence tournante entre les deux territoires, que la Tanzanie a une superficie de 945.087 km², pour une population de 63 millions d’habitants, et que Zanzibar a une superficie de 2.643 km² pour une population de 896.721 habitants, presque les mêmes que pour les Comores, que le continent est essentiellement peuplé d’animistes et de chrétiens, alors que Zanzibar est pour l’essentiel peuplé de musulmans, qu’entre les deux territoires existe une présidence tournante qui fonctionne très bien, sans allusion à la superficie, ni à l’importance de la population, que l’actuelle Présidente de Tanzanie est Mme Samia Suluhu Hassan (à qui, certains, en Grande-Comore, attribuent des parents originaires de Ntsoudjini, sur leur île), une musulmane originaire de Zanzibar, comme l’avait été Ali Hassan Mwinyi (1985-1990). Il faut rappeler à Ibrahim Ali Mzimba ce mot d’Albert Camus: «La démocratie, ce n’est pas la Loi de la majorité, mais la protection de la minorité».

       5.- Alors qu’aucune des trois îles de la prétendue, fallacieuse et inexistante «Union des Comores» ne veut vivre avec les deux autres, les habitants de chaque île détestant, haïssant viscéralement et méprisant ceux des autres îles, Ibrahim Ali Mzimba a le culot de dire que la présidence tournante ne doit pas être régulière mais assortie d’une demande insulaire basée sur un apport d’argent. Il dit que c’est le principe de gouvernance des Émirats Arabes Unis. Il ignore la chose la plus sérieuse: le premier Président des Émirats Arabes Unis était Cheikh Zayed Ibn Sultan Al Nahyane (1971-2004), le second, son fils Khalifa Ben Zayed Al Nahyane (2004-2022), et le troisième, son autre fils Mohammed Ben Zayed Al Nahyane (depuis 2022). Voilà «la présidence tournante des Émirats Arabes Unis» selon Ibrahim Ali Mzimba.

       6.- Ibrahim Ali Mzimba ment: la présidence tournante ne figure nulle part sur l’un des 30 articles de l’Accord-cadre de réconciliation nationale signé à Fomboni le 17 février 2001. Le premier document officiel qui en parle est la Constitution du 23 décembre 2001.

       7.- Pourquoi Ibrahim Ali Mzimba parle de la nécessité d’une Justice propre alors qu’il est, avec son pote Aïcham Itibar, l’un des acteurs de son pourrissement par corruption, par le sexe, l’alcool et l’argent sale?

       8.- L’autonomie des îles n’a pas été mise en danger par «la présidence anjouanaise» d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, mais par celle du putschiste et dictateur Assoumani Azali Boinaheri (1999-2006), les Gouverneurs des trois îles s’étant ligués contre lui.

       9.- Contrairement à ce que prétend Ibrahim Ali Mzimba, les Comores n’ont guère besoin d’un Sénat en plus de l’Assemblée, mais de parlementaires compétents et propres. 9, dont 3 par île, peuvent faire un très bon travail si chaque île pouvait fournir un Ingénieur, un juriste et un économiste de haut niveau, d’une compétence reconnue et d’une honnêteté totale.

       10.- Enfin, Ibrahim Ali Mzimba parle du «statut de la gouvernance» et lie celui-ci à la superficie et de la population, et à la richesse de chaque partie du territoire national. Il a tort.

       Une fois de plus, il faut appeler chacun à rester à sa place. Quand on n’a pas de compétence en Droit public et en Science politique, on reste sagement à sa place, et on laisse faire les vrais experts. Les Comores reculent car chacun se dit expert. L’humoriste algérien Fellag a un sketch qui s’appelle «Tous les Algériens sont des mécaniciens»: il suffit d’ouvrir le capot d’une voiture en Algérie pour que chaque Algérien y mette sa tête.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 2 mai 2024.


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