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Sale nouvelle usurpation d’une «notabilité» usurpatrice

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Sale nouvelle usurpation d’une «notabilité» usurpatrice

Où sont ses «processus démocratique» et «cohésion sociale»?

Par ARM

     Sale! Très sale! C’est ce dimanche 24 octobre 2021 que nous rappelions la citation de Philippe Decraene datant du 1er décembre 1972, consistant à ne pas confondre Moroni et la Grande-Comore, et la Grande-Comore aux Comores: «Comme les colères du Karthala, dont la dernière éruption remonte à quelques semaines, l’effervescence politique retombe généralement vite à la Grande-Comore. Mais, de même que persiste la menace de nouvelles coulées de lave en direction de la capitale, la morosité a ici la vie dure. Certes, comme nous l’affirmait un administrateur, “Moroni n’est pas la Grande-Comore et la Grande-Comore elle-même n’est pas l’archipel”. Mais, depuis le transfert en 1962 du chef-lieu de ce territoire d’outre-mer de Mayotte en Grande-Comore, c’est à Moroni que se concentre pratiquement toute la vie politique de l’archipel»: Philippe Decraene: I.- Morosité à Moroni, Le Monde, Paris, 1er décembre 1972, p. 1.

Au cours de la même période, le même Philippe Decraene parlait d’«hégémonie de la Grande-Comore», reprenant l’avertissement du leader mahorais Marcel Henry, qui disait: «Les Mahorais sont pratiquement tous opposés à toute idée d’indépendance, car ils doivent choisir entre deux dépendances, celle de la France et celle de la Grande-Comore. Or, il est clair qu’ils ne veulent pas vivre dans le sillage de gens encore plus démunis qu’eux-mêmes et qui auront inévitablement à ne s’occuper que de leur promotion économique et sociale»: Philippe Decraene: Les Comores entre l’autonomie et l’indépendance. II.- Optimisme à Mayotte, Le Monde, Paris, 2 décembre 1972, p. 7.

Or, comme si la société comorienne n’était pas assez déchirée, abîmée, divisée et balkanisée dans la haine semée par de mauvais dirigeants, des Grands-Comoriens sont en train de réveiller les démons du mépris et de la détestation envers les Mohéliens et les Anjouanais. C’est honteux car ces prétendus «notables» de Grande-Comore, grands consommateurs de passeports diplomatiques pour eux-mêmes et pour que leurs «ayants-droit» viennent cracher sur la soupe par la suite, se sont arrogé le droit de se rendre à Bête-Salam par pure mendicité. Le communiqué publié à la suite de ce sommet de la honte et du mauvais goût constitue une injure très grave envers la Grande-Comore elle-même, Mohéli et Anjouan, et une atteinte très grave aux règles et principes de la démocratie et de l’État de Droit, puisque faisant l’apologie de la pensée unique, du monolithisme politique et de la négation de la pluralité des idées et opinions.

En effet, le communiqué publié à l’issue de cette rencontre scélérate et criminelle est rédigé dans les termes suivants: «Le Président Azali Assoumani a reçu une délégation de la notabilité de Ngazidja au Palais de Beït-Salam. L’objet de cette rencontre a été de notifier au chef de l’État la volonté d’unifier la notabilité et parler d’une seule et unique voix, au-dessus des tendances politiques en vue de renforcer l’unité nationale, la paix et la cohésion sociale. Dans la même démarche, les notables ont exprimé au Président l’importance du dialogue national et leur disponibilité pour contribuer à ce processus démocratique».

Le verbe «notifier» n’a pas sa place ici parce qu’il relève du langage administratif et signifie faire connaître à quelqu’un un acte juridique sous forme d’acte administratif unilatéral qui le concerne à titre personnel, dans les formes juridiques appropriées. Par ailleurs, la «notabilité» ne peut pas être «unifiée» parce qu’elle n’est pas une institution unie et identifiable, mais une coquille vide que chaque usurpateur s’approprie au gré de ses intérêts pour divaguer, délirer et mendier. Les animateurs haineux du Mouvement du 11-août 2015 en savent quelque chose, eux qui ont été à l’origine des «Assises “nationalesˮ» dont se servit le dictateur Assoumani Azali Boinaheri pour tuer le Droit, la Constitution, les institutions, la Cour constitutionnelle et la Justice constitutionnelle aux Comores.

En plus, en voulant «unifier» «la notabilité», les «notables» s’avouent les ennemis de l’État de Droit et de la démocratie en ceci qu’ils ne veulent aucune opinion dissidente. Et, ils ne sont mandatés par personne, n’ont associé ni Mohélien, ni Anjouanais, à leur démarche criminelle et honteuse. Ils parlent d’un «dialogue national» dont ne veulent pas les Comoriens. «La paix», «l’unité nationale» et «la cohésion sociale» qu’ils évoquent ont été tuées par leur maître, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri. En plus, quand Bête-Salam parle de «processus démocratique», elle se contredit parce que cela signifie que les Comores ne sont pas une démocratie, mais sont dans un «processus démocratique», de démocratisation, alors que le discours officiel tend à faire croire que les Comores sont une démocratie scandinave.

Messieurs de la Grande-Comore, vous êtes nos pères, nos oncles, nos frères, nos amis, nos voisins (…), nous nous aimons, nous nous chérissons, nous nous respectons, mais, de grâce, les Mohéliens et les Anjouanais vous demandent de comprendre une bonne fois pour tous que, d’une part, vous ne pouvez pas parler au nom de tous les autres Comoriens, et d’autre part, que sur leurs îles respectives, il n’y a pas de «notables», mais «les Anciens des villages et des villes». Tous les Mohéliens respectent MM. Bounou Abbas, Ali Abdou et Attoumani Madi de Syrie-Ziroudani et nos autres pères et oncles de leur génération parce qu’ils ne se mêlent pas de ce qui ne les regarde pas et ne s’arrogent pas le droit de parler au nom de qui ne les a pas mandatés pour parler en leur nom. Alors, un peu de modestie, Messieurs.

Dans les jours à venir, on va voir des délégations de Grands-Comoriens se rendre à Bête-Salam prétendument pour «soutenir» un prétendu «dialogue national», mais chaque membre de ces délégations sera payé par la dictature pour tenter de sauver un «monologue des sourds» dont ne veulent pas les Comoriens. Vous autres Grands-Comoriens n’avez de cesse de nous répéter votre beau proverbe selon lequel «la pauvreté ne tue pas la coutume et les bonnes manières». Nous comptons sur vous pour nous montrer la voie tracée par ce beau proverbe. Nous vous aimons et vous respectons parce que vous êtes bons et respectables. Vous êtes nous. Nous sommes vous.

Par ARM

Le copier-coller a définitivement tué la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Mercredi 27 octobre 2021.


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