Tous les Comoriens sont des Ahmed Sambi en sursis
Le cas Ahmed Sambi n’est pas personnel mais national
Par ARM
Maître Joel Carlson, un des avocats de Mme Winnie Madizikela Mandela, quand «La Mère de la Nation» était tout le temps emprisonnée pour la défense de l’État de Droit et de la démocratie, alors que son époux, Nelson Mandela, était condamné à la prison à vie, raconte que la première fois qu’il avait vu sa cliente en prison, celle-ci et ses 24 coaccusés n’avaient pas été autorisés à se laver (ni par bain, ni par douche) depuis «près de deux cents jours»: Joel Carlson: No Neutral Ground, Davis-Poynter Ltd, Londres, 1973, p. 291. Quelle horreur!
Cette militante que la Police arrêtait arbitrairement la nuit devant ses bébés et qui était privée de sa famille, allait devenir «La Mère de la Nation» et la Première Dame de l’Afrique du Sud enfin libérée de l’apartheid. La roue de l’Histoire n’a jamais cessé de tourner. Comme l’avait prophétisé le Docteur Martin Luther King dans son fameux discours messianique I Have a Dream du 28 août 1963, «je rêve qu’un jour, toute vallée sera relevée, toute colline et toute montagne seront rabaissées, les endroits escarpés seront aplanis et les chemins tortueux redressés, la gloire du Seigneur sera révélée à tout être fait de chair». Méfions-nous du mouvement de l’Histoire, et depuis quelques années, Maître Fahmi Saïd Ibrahim répète: «J’ai peur de l’œil de l’Histoire». Il a raison. Il faut se méfier de l’œil de l’Histoire.
La peur de l’Histoire est une bénédiction qui n’est accordée qu’aux âmes les plus nobles. Le tyran Assoumani Azali Boinaheri a commis nombre de cruautés et abominations prouvant qu’il n’a pas peur de l’œil de l’Histoire. Il est comme Abou Lahab, le seul contemporain du Prophète Mohammed Ibn Abdallah dont le nom est cité dans le Coran, qui le destine à l’enfer, ainsi que sa femme, en refusant par narcissisme arrogant de se sauver de l’enfer en admettant la déité d’Allah et la mission prophétique du Prophète Mohammed Ibn Abdallah:
«Que périssent les deux mains d’Abû-Lahab et que lui-même périsse. Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce qu’il a acquis. Il sera brûlé dans un Feu plein de flammes, de même sa femme, la porteuse de bois, à son cou, une corde de fibres» (CXI, Al Massad ou Les Fibres, 1-5).
Le 19 mai 2018, le tyran Assoumani Azali Boinaheri a arrêté le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi dans l’inconstitutionnalité, l’illicéité et l’inhumanité, le privant arbitrairement de toute humanité. En quelques démangeaisons cérébrales, il a fait d’un être humain un non-homme. Même les animaux ont le droit de vivre en groupe. Même les pires génocidaires reçoivent librement des visites en prison, et parlent librement et discrètement à leurs avocats. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi n’a été jugé par aucun Tribunal, et n’a été reconnu coupable par aucun magistrat, mais est déjà condamné à mourir dans la solitude.
Ce que les faiseurs de comptes d’apothicaire ignorent, c’est que l’injustice faite à Ahmed Abdallah Mohamed Sambi ne touche pas que lui, en tant que personne physique, mais toute l’humanité comorienne. Ce qui lui arrive peut arriver à tout moment à tout Comorien. Aucun Comorien n’est à l’abri de la cruauté du tyran Assoumani Azali Boinaheri et à l’inhumanité de sa dictature de village. N’importe quel Comorien se retrouvera en prison ou mort dès qu’un membre de la famille dictatoriale de Mitsoudjé le décidera. Le dictateur Assoumani Boinaheri est tellement inhumain qu’il n’a besoin d’aucune raison pour assassiner, emprisonner, faire exiler, briser une vie et un destin, humilier et étaler sa méchanceté. Ceux qui s’en lavent les mains de l’inhumanité faite au Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi commettent de lourdes fautes contre eux-mêmes. Comme Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, tout Comorien est un emmuré en sursis, un prisonnier en sursis, un non-homme en sursis.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mercredi 27 octobre 2021.
