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Mohamed Jaffar Abbas confond droits et passe-droits

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Mohamed Jaffar Abbas confond droits et passe-droits

Semant la confusion, il confond le principal et l’accessoire

Par ARM

     Mohamed Jaffar Abbas, Coprésident de la Coordination de Ndzuani Unie («Unie»? Depuis quand? Où? Pour faire quoi?), s’est fendu d’une déclaration le jeudi 13 octobre 2022 quand il a appris que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, absolument innocent, jamais jugé, ni condamné par un Tribunal, était arrivé le même jour à Paris. Certains ont prétendu que son voyage des Comores, où il est l’otage de la dictature de Mitsoudjé, à Paris, est le fruit de compromissions avec le dictateur Assoumani Azali Boinaheri. Les affabulateurs ont oublié l’essentiel: le Vice-président Mohamed Ali Soilihi n’a pas violé la Loi, n’a pas été reconnu coupable par une juridiction, n’a été condamné par aucun juge. Le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, arbitrairement séquestré depuis le 19 mai 2018, est dans le même cas. De ce fait, les deux hommes doivent être absolument libres, et chaque fois qu’ils pourront sortir de leur prison à domicile, cela ne sera pas un carambar, un bonbon Pecto ou une sucette au goût de fraise de la dictature de Mitsoudjé, mais par des droits reconnus par le Droit national et le Droit international: la liberté d’aller et venir et la présomption d’innocence. C’est tout.

Or, Mohamed Jaffar Abbas a écrit, en semant le trouble dans les esprits: «Ndzuwani Uni est très ravie que Mohamed Ali Soililhi, comme il y a peu de temps également l’ancien Président Ikililou Dhoinine, aie pu bénéficier de cette tolérance pour aller subir à l’extérieur un contrôle et traitement médicaux qui font cruellement défaut dans les hôpitaux nationaux dont le complexe hospitalier sis à Bambao Mtsanga à Anjouan, un joyau en plein abandon. Ndzuwani Unie lui souhaite donc un séjour notamment médical avec des bons résultats pour sa meilleure santé. Ndzuwani Unie saisit cette bonne nouvelle sur l’autorisation de voyager de l’ancien ministre des Finances du l’ex-Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi pour rappeler que cette chance sanitaire n’est pas malheureusement accordée à l’ancien Raïs démocratiquement élu dans le cadre de la Tournante Présidentielle dévolue constitutionnellement à son île natale Anjouan. Ndzuwani Unie qui condamne ce système d’injustice médicale de deux poids, deux mesures, insiste et réclame qu’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, dans son état sanitaire précaire, mérite, sans condition aucune, d’être aussi permis d’aller recevoir des soins médicaux appropriés à l’étranger».

Deux concepts de la déclaration indignent: «Tolérance» et «chance sanitaire». Il est criminel d’user de ces termes alors que les intéressés jouissent pleinement de la présomption d’innocence: ils n’ont été déclarés coupables par aucune juridiction. Leur accès aux soins n’est donc ni une mesure de «tolérance», ni une «chance sanitaire». Qu’on se le dise!

Les larmes de crocodile de Mohamed Jaffar Abbas auraient dû couler non pas pour ces considérations, mais pour réclamer purement et simplement l’abandon de toutes les charges retenues contre des Comoriens séquestrés pour des dossiers vides, au lieu de mendier ce qui est dû de Droit. Il ne faut réclamer ni la «tolérance», ni une «chance sanitaire», mais l’application du Droit, pour l’abandon d’une procédure politique et prétendument judiciaire broyant des destins et détruisant des vies. En plus, Mohamed Jaffar Abbas divise les Comoriens, chacun devant réclamer des passe-droits, des bonbons Pecto et des sucettes à la framboise pour le sien, au lieu de réclamer le Droit au profit de tous les séquestrés et otages.

La «Justice» a failli à ses obligations, devenant un instrument de vengeance personnelle au lieu d’être l’outil de protection des citoyens au sein de la société. Même quand on n’est pas écouté par des mauvais dirigeants, on s’abrite derrière le Droit, on réclame l’application du Droit. Dès lors, il sied de dire à Mohamed Jaffar Abbas et à Ndzuani Unie ce qui suit.

1.- S’ils attendent que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi prenne l’avion pour la France pour se souvenir de l’injustice faite au Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, ce dernier devra croupir en prison durant un millénaire. Les acteurs politiques anjouanais ont été les premiers à avoir jeté aux orties le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, ne versant des larmes de crocodile que de façon très sporadique. Les autres Comoriens les observent et daubent sur eux. Les premiers lâcheurs sont au sein du Parti Juwa.

Tel le Marocain Ahmed Osman (gendre du Roi Hassan, ex-Directeur de son Cabinet, ex- Premier ministre et ex-Président du Parlement), le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est victime des siens, et a au sein de la branche anjouanaise de son Parti Juwa ses pires ennemis, et Ahmed Hassane El Barwane, secrétaire général du Juwa, ne vaut guère mieux. Le Docteur Belkassem Belouchi a écrit sur Ahmed Osman, le politicien marocain ayant le parcours le plus riche: «Parmi les recrues, il y a les professionnels de l’affairisme et de l’arrivisme. Il y a surtout de nombreuses personnalités en mal de trouver un refuge politique après un passé pas toujours des plus clairs. Trop de courbettes et de civilités, ces nouveaux alliés, ne voyaient en réalité qu’un moyen d’accès aux profits du pouvoir et à ses privilèges. Osman a, en fait, toujours recruté ses pires ennemis dans son propre parti. Un quarteron de politiques braillards, ambitieux, opportunistes, inspirés sans doute par quelques desseins, mais surtout obéissant aux ordres du ministre de l’Intérieur, tente de fragiliser la force du parti et de discréditer l’autorité de son leader»: Belkassem Belouchi: Portraits d’hommes politiques du Maroc, Préface d’Ahmed El Kohen Lamrhili, Éditions Afrique Orient, Casablanca, 2002, p. 115.

2.- Mohamed Jaffar Abbas et Ndzuani Unie confondent le principal enjeu de la nécessaire libération du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et l’accessoire. Oui, nous voulons que ce dernier aille se faire soigner à l’étranger, mais le principal enjeu est la reconnaissance de son innocence et de la vacuité du dossier bidon monté contre lui afin que le Droit soit mis en œuvre pour un abandon total et définitif des charges fallacieuses retenues contre lui.

3.- Il faut situer les responsabilités quand on est en présence de la faillite totale d’une institution publique au détriment des citoyens. Ici, il faudra invoquer la responsabilité de l’institution judiciaire et de ce qui tient lieu d’État: «Responsable de la justice, l’État est corrélativement “tenu de réparer le dommage causé par le fonctionnement défectueux du service public de la justiceˮ (Code de l’Organisation judiciaire, article L. 141-1). Suivant cette même disposition, cette responsabilité “n’est engagée que par une faute lourde ou par un déni de justiceˮ. Interprétant de manière libérale cette disposition, la Cour de cassation a décidé que constituait une faute lourde au sens de ce texte “toute déficience caractérisée par un fait ou une série de faits traduisant l’inaptitude du service public de la justice à remplir la mission dont il est investiˮ. […]. Corrélativement, l’article 149 du Code de procédure pénale prévoit la réparation intégrale du préjudice matériel et moral subi par la personne qui a été détenue au cours d’une procédure terminée à son égard par une décision de non-lieu, de relaxe ou d’acquittement. Le droit à réparation s’étend également aux victimes par ricochet» Philippe Malinvaud et Nicolas Balat: Introduction à l’étude du droit, 21ème édition, LexisNexis, Paris, 2021, pp. 451-452.

Voilà ce qui doit préoccuper les Comoriens, étant noté que la dictature de Mitsoudjé est incapable de produire un chèque, la preuve d’un virement ou l’existence d’une tonne de billets de 100 dollars des États-Unis impliquant le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi dans un détournement de fonds publics liés à «la citoyenneté économique».

Au passage, je salue mon grand frère Mohamed Jaffar Abbas, qui obtenait sa Maîtrise à l’Institut supérieur du Journalisme (ISJ) de Rabat, au Maroc, au moment où je finissais ma première année d’études en Administration publique dans la même ville.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 15 octobre 2022.


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