• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • La nouvelle leçon de maturité politique venue du Tchad

La nouvelle leçon de maturité politique venue du Tchad

Partagez sur

La nouvelle leçon de maturité politique venue du Tchad

Saleh Kebzabo, nommé Premier ministre de la Transition

Par ARM

     Nous voici à Rabat, au Maroc. Je parle à Mahamat Senoussi, étudiant originaire du Tchad, de l’interview de l’opposant Salah Kebzabo sur Radio France Internationale (RFI), au cours de laquelle il avait désigné le Président Idriss Déby Itno par «Idriss» tout court. Mon frère du Tchad me lança, sûr de lui: «C’est du mépris. Même s’il l’avait appelé Déby ou Déby Itno, ça aurait été du mépris. Dans la pure tradition tchadienne, ne pas dire Idriss Déby Itno, cela relève du mépris». En ce début des années 2000 et jusqu’à sa mort, le 20 avril 2021, le Président Idriss Déby Itno avait pour principal adversaire Saleh Kebzabo, un acteur politique d’une rare intelligence civique, d’un sens de l’État, de la patrie et de l’intérêt général très développé, parlant un français lumineux et flamboyant et ayant aussi un sens très développé des relations humaines. Républicain très attaché aux valeurs du dialogue et aux vertus de la démocratie, Saleh Kebzabo affrontait Idriss Déby Itno avec courage et détermination. Il avait été le chef de l’Opposition, et il plaisait au Président Idriss Déby Itno de tout faire pour que le leader de cette combattante Opposition soit quelqu’un d’autre. C’est dire…

Le 20 avril 2021, quand est annoncée la mort du Président Idriss Déby Itno, Saleh Kebzabo avait, une fois de plus, pris de la hauteur: il avait compris que le Tchad venait d’entrer dans l’ère de «Me voici, te voilà», et qu’il fallait accompagner la Transition de façon responsable, même si elle était conduite par Mahamat Idriss Déby Itno, fils de son père. On a logiquement retrouvé Saleh Kebzabo dans toutes les étapes de la Transition, mobilisant opposants civils et militaires pour le Dialogue national, dans un pays en guerre civile depuis son accession à l’indépendance, le 11 août 1960. Ce mercredi 12 octobre 2022, le Président Mahamat Idriss Déby Itno a choisi un Premier ministre: Saleh Kebzabo! Certains opposants sont furieux, mais cette nomination a une forte charge symbolique: grâce à la tolérance et au dialogue, un opposant est promu Premier ministre par le fils du Président qu’il a longtemps combattu.

Dans une interview accordée à RFI ce jeudi 13 octobre 2022, le Premier ministre Saleh Kebzabo explique: «Je n’ai pas de problème de patronyme. Je n’ai pas de problème de Déby-famille, Déby Itno et autres. J’avais une opposition politique farouche contre le Président Déby [Idriss Déby Itno] qui est décédé, paix à son âme. Je ne veux pas transporter ce combat-là de père en fils ou de fils en père». Nous l’avons dit: il a la magie des mots, c’est très beau.

En termes d’analyse politique, la charge symbolique est vraiment très forte et nous rappelle que mon ami fraternel Nguebla Makaïla, longtemps bête noire du régime politique du père, qui lui privait même d’un passeport et d’une carte d’identité nationale valides, qui vivait en exil à Paris, avait été appelé à participer à la Transition, ayant son bureau à la Présidence de la République, à Ndjamena. Qui l’aurait cru? La vie politique du Tchad, avec ses aberrations ethniques, tribales, militaires et autres, est un panier à crabes. On ne peut pas satisfaire tous les acteurs politiques d’un pays à la sociologie politique complexe, emberlificotée et infernale. Pourtant, la leçon de maturité politique est indéniable. Le Tchad se réconcilie avec lui-même. Le Tchad dialogue avec le Tchad, et même avec ses rebelles armés.

Les Comoriens auraient voulu que leur pays soit dans la lignée de tolérance et d’ouverture dans laquelle s’est engagé le Tchad. Mais, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri n’a pas une structure mentale, un niveau d’instruction, un capital culturel, une culture générale, une culture politique et une culture d’État lui permettant d’agir dans le sens du bien commun, l’intérêt général. Aux Comores, alors que «Le Monologue des Sourds» était impossible à organiser du fait du refus de l’Opposition de participer à une mascarade, on a entendu Bellou Magochi, le prétendu Délégué à la Défense à Bête-Salamalecs, déclarer urbi et orbi: «Nous allons faire notre dialogue, avec ou sans l’Opposition», ne sachant même pas qu’on ne dialogue jamais avec soi-même, mais avec autrui, surtout avec l’adversaire, que quand on se parle à soi-même, cela s’appelle monologue ou soliloque, et non dialogue, donc du radotage, du verbiage et des divagations.

Malgré le mécontentement de certains opposants tchadiens, le Président Mahamat Idriss Déby Itno, a eu l’intelligence d’organiser un vrai Dialogue national, précédé d’un pré-dialogue, et de tout faire pour qu’y participent les opposants non armés et les rebelles armés. Logiquement, pendant que les exilés tchadiens rentrent chez eux, les Comoriens fuient leur pays, où ne règne que le chaos résultant de l’intolérance, de l’incurie, de la concussion, de la médiocrité et du Mal en général. Les «Méchants» s’assagissent et prennent leur chemin de Damas, pendant que les «Gentils» prennent le chemin inverse.

Donc, malgré les imperfections, le Tchad est engagé dans la voie de la réussite, pendant que les Comores s’enferment dans la destruction et l’anarchie.

Le Tchad doit être encouragé à approfondir sa recherche de la normalité étatique, nationale et politique. Le Président Mahamat Idriss Déby Itno est dans une démarche positive, contrairement au dictateur Assoumani Azali Boinaheri.

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Vendredi 14 octobre 2022.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.