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Les «assises», vieille diversion chère à Azali Assoumani

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Les «assises», vieille diversion chère à Azali Assoumani

Sultan Chouzour en sait quelque chose, ricane, mais se tait

Par ARM

      Ah, Sultan Chouzour! Il en a vu d’autres. Ces derniers temps, il se fait très discret. Or, si on lui donnait le micro pour parler des «assises», il aurait des choses à dire. Beaucoup de choses. N’est-il pas le meilleur observateur de la société comorienne, même s’il a choisi une discrétion de meilleur aloi? Étrange paradoxe tout de même, quand ceux qui savent se taisent parce qu’on ne veut pas qu’ils s’expriment, pendant que les tonneaux vides font leur bruit habituel, dans un fracas annonçant le passage des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse.

      Oui, Sultan Chouzour, émérite auteur du livre érudit, merveilleux et fort utile Le pouvoir de l’honneur. Tradition et contestation en Grande-Comore (L’Harmattan, Paris, 1994, 284 p.), avale difficilement la salive, hoche la tête, lève les mains au ciel en signe d’impuissance, se tait, mais ricane et rit sous cape après, quand il est seul, chaque fois qu’il entend le mot «assises». Oui, il en a vu d’autres et laisse courir.

Pour comprendre ce choix confinant à l’effacement médiatique, il faudra partir de l’idée selon laquelle les «assises», c’est du pain bénit et du réchauffé. En effet, juste avant la conclusion des Accords de Fomboni du 17 février 2001, la junte militaire du «concubinocrate» Azali Assoumani Boinaheri avait convoqué un «Congrès des Forces vives» au Palais du Peuple («où le Peuple n’a envoyé personne», selon le mot volontairement inhumain et provocateur de l’iconoclaste Aboubacar Mchangama). Chose qui ne manque pas de piquant, le Parlement était justement dissous et remplacé par une espèce de chose que le «concubinocrate» Azali Assoumani Boinaheri et son fugitif international polygame Hamada Madi Boléro avaient pompeusement baptisée Conseil d’État ou Conseil législatif, dirigé par ce que mon ami l’africaniste Philippe Leymarie appelle avec componction et amertume une «brute galonnée». Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah y était comme un poisson dans l’eau. Il sait nager en eaux troubles, celui-là.

Le jour de la signature du document final du fameux «Congrès des Forces vives», le fou furieux installé sur le trône du Sultan du Hambou en revendiqua la paternité, suite à sa rencontre dans un avion avec le Lieutenant-colonel Saïd Abeïd Abderemane, le chef des séparatistes de l’île d’Anjouan. Déjà l’appropriation facile et crapuleuse du mérite d’autrui. À l’époque, son complice Mohamed Bacar, qu’il finira par installer sur le trône d’Anjouan par «coup d’île» faute de coup d’État sans État, n’était qu’un trabendiste besogneux au Port de Mutsamudu, où il vivait grassement sur le dos de tout le monde et attribuait une dîme de bordelier au putschiste Azali Assoumani Boinaheri avant de passer à la «mafia offshore».

Et c’est alors que nous retrouvons le grand Sultan Chouzour qui, au lendemain de son discours lors du «Congrès des Forces vives», perdit mystérieusement sa fonction de Conseiller spécial à la Présidence de la République. En effet, en homme qui sait appeler le chat par son nom, Sultan Chouzour avait prononcé un discours éblouissant, pimpant et clinquant, à travers lequel il expliquait entre les lignes et sous le manteau que le «pouvoiriste» polygame ne pouvait s’attribuer la paternité du «Congrès des Forces vives». Avec le courage qu’on retrouve chez les téméraires, il venait de couper l’herbe sous les pieds du putschiste et de son fugitif international polygame Hamada Madi Boléro. Le discours de Sultan Chouzour avait pour credo l’urgence et la façon de sortir de la double crise séparatiste et institutionnelle. C’est ainsi que, par punition, l’emblématique enfant de Moroni fut exilé à Genève et placé dans un régime de retraite forcée et légèrement dorée, malgré son immense talent.

Comme par hasard… Comme par hasard… Comme par hasard, l’exil imposé à Sultan Chouzour a ouvert un boulevard professionnel au fugitif international polygame Hamada Madi Boléro. Dès lors, il faudra avoir beaucoup de pudeur pour ne pas voir la relation de cause entre les deux situations. Qu’on se le dise!

Sultan Chouzour avait commis le plus horrible des «crimes politiques» puisqu’il avait été tellement bon dans son discours que chaque intervenant devait se référer à lui. Malheur! Il était devenu encombrant, éclipsant le putschiste de Mitsoudjé et sa bande de voleurs. Dans la foulée, ces cancres sans structure mentale devaient se rappeler que Sultan Chouzour avait été leur Professeur de Philosophie. Le Moronien capitalisait déjà une riche expérience politico-diplomatique depuis le régime politique d’Ali Soilihi, avant d’avoir son expérience diplomatique sous la présidence de Saïd Mohamed Djohar et une expérience ministérielle lors de la présidence de Mohamed Taki Abdoulkarim.

Alors, imaginez la sérénité sarcastique de Sultan Chouzour, qui sait que des bambochards vont faire flamber des millions de francs comoriens à l’hôtel Retaj pour des futilités sans queue, ni tête.

Sultan Chouzour a raison de s’isoler et de ricaner en silence, surtout quand les Comoriens voient mon frère Achirafi Saïd Hachim faire des câlins à son ancien ennemi, le «saigneur» Azali Assoumani Boinaheri, qu’il voulait renverser le 19 décembre 2001, et qui avait atterri à la prison de la Santé (Paris) pour son putschisme, qui implique nécessairement l’association de malfaiteurs et le recours à la violence. Quelle classe politique dégueulasse! Et, le flatteur servile, thuriféraire dégoulinant d’obséquiosité, et chantre de «l’émergence verbale et dansante» qu’est Saïd Larifou avait connu, lui aussi, son heure de putschisme contre l’ancien ennemi qu’est le «ventriote» Azali Assoumani Boinaheri, qu’il voulait renverser lors de sa première kleptocratie, avant de devenir son obéissant salarié aujourd’hui.

Le chantre de la mendicité politique des reptiles a commis une immense bourde en s’invitant en Tanzanie pour vanter les mérites de la démocratie naissante au Kenya, le voisin et rival. Quel manque de tact! Sultan Chouzour n’aurait jamais commis un impair pareil.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 14 septembre 2017.


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