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«Inintelligence artificielle», intelligence superficielle et régime politique des audios

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«Inintelligence artificielle», intelligence superficielle et régime politique des audios

Tout un pays est livré aux règlements de comptes par enregistrements téléphoniques

Par ARM

       On connaît le mot, fameux, du regretté Pierre Péan (1938-2019): «Au-delà de certaines bornes, le ridicule ne tue plus… il conserve»: Pierre Péan: L’argent noir. Corruption et sous-développement, Fayard, Paris, 1988, p. 203.

       Eh bien, aux Comores, le ridicule refuse de tuer. Il va tuer qui et épargner qui, dans un pays livré à l’escalade du ridicule et à la misère de la réflexion?

       Les Comores viennent de vivre avec joie et délectation la triste humiliation de ce pauvre chéri, ce cher enfant de 61 ans, le fugitif international Hamada Madi Boléro, alors Conseiller diplomatique à la Présidence de la République des Comores, qui au téléphone, avec un interlocuteur douteux et qu’il ne maîtrise pas, se livrait à des confidences politiques d’une rare vulgarité, bassesse et dangerosité. Dans un enregistrement audio d’une rarissime médiocrité, circulant désormais sur Internet, on l’entend se bomber le torse pour dire que, pour traiter les dossiers diplomatiques, les Comores sont obligées de se tourner vers son «expertise, compétence et savoir-faire».

       Il pérore aussi sur Monsieur Fils, Nour El Fatah, devant qui, les ministres dégoulinent d’obséquiosité pour le faire monter sur leurs lits conjugaux pour que leurs dignes épouses leur montrent leurs collections de bouteilles d’eau minérale. C’est ce même Monsieur Fils, Nour El Fatah qui l’avait giflé devant des témoins médusés et très contents. Pendant des mois, le fugitif international Hamada Madi Boléro a été un imprudent informateur d’Abdou Salam Ibrahim Mpingo dit Bachar, qui déverse des flots d’injures sur le dictateur Assoumani Azali Boinaheri et sa famille. Quelle intelligence!

       Sur la base de ces enregistrements sonores, quelques têtes sont tombées, dont celle du fugitif international Hamada Madi Boléro, aujourd’hui, obligé d’invoquer de «raisons de santé» pour pouvoir partir des Comores vers la France. Oui, le fugitif international Hamada Madi Boléro est tombé du «tomatier» du fait d’enregistrements sonores.

       Le verdict est tombé au Tribunal de Moroni: le fugitif international Hamada Madi Boléro est condamné à sept mois de prison avec sursis «pour complicité dans des faits d’atteinte à l’honneur et de dénonciation calomnieuse». Dans un communiqué en date du 8 octobre 2025, il verse de chaudes et froides larmes de crocodile sur lui-même, le pauvre chéri, le cher enfant de 61 ans: «Je prends acte avec gravité de la décision rendue par le tribunal correctionnel de Moroni et n’entends nullement lui donner d’autre suite, tout en exprimant mes réserves quant aux motivations qui l’ont sous-tendue. Observant le débat public légitime qui a suivi cette affaire judiciaire, je relève cependant que l’opinion reste dans l’incompréhension quant aux motivations sur la base desquelles elle a été construite.

       Moroni 8/10/2025

       Signature

       Hamada Madi (Boléro)

       Ancien chef d’État par intérim et Chef du Gouvernement d’Union Nationale de Transition

       Ancien 1er Ministre de la République Fédérale Islamique des Comores RFIC)

       Ancien Ministre d’État, Ministre de la Défense et de la Sûreté du Territoire

       Ancien Conseiller diplomatique du Président de la République

       Ancien Secrétaire général de la Commission de l’Océan [Sic : océan, avec un « o » minuscule].

       Ouf! Ouf! Au secours! Au secours! Au feu! Au feu!

       Est-ce que cette litanie de titres officiels devait l’innocenter?

       Il parle de «motivations» du juge qui l’a condamné, mais ne dit mot sur sa culpabilité, avérée par les enregistrements sonores.

       En plus, il y a trop de majuscules superflues.

       Et puis, les masses populaires, très réjouies par cette humiliation judiciaire visant une créature foncièrement mauvaise, irresponsable et haineuse, se demandent pourquoi cet homme ose prétendre que «l’opinion reste dans l’incompréhension». Mon bon Monsieur, bien au contraire, les Comoriens se félicitent de ta chute du «tomatier».

       Malheureusement, haineux et bouché, il ne tirera aucune leçon de ce deuil qui le frappe. Il est également comme le serviteur d’un autre régime politique violent: le nazi Ernest Röhm (1887-1934) qui, lors de la nuit aux longs couteaux, avait lancé à ses propres anciens complices nazis: «La révolution finit toujours par dévorer ses propres enfants». En fait, il ne s’agit pas de «révolution», mais de tyrannie complètement déshumanisée.

       Cet individu est d’une grande médiocrité, et il a fallu des enregistrements audios pour que ses employeurs se rendent compte qu’il n’avait pas été digne de devenir Premier ministre, Directeur du Cabinet de deux Présidents en charge de la Défense, ministre de la Défense, Président de la République par intérim et même secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), une organisation internationale régionale dont il voulait la disparition pure et simple, du fait de ce mot «Commission». Or, selon le Droit international public, une organisation internationale, qu’elle soit à vocation universelle ou à dimension régionale, peut s’appeler Organisation, Institution, Commission, Communauté, Pacte, Accord, Traité, Union, Comité, Conseil, Alliance…

       Alors que «le rôti Abdou Salam Ibrahim Mpingo dit Bachar» n’a pas eu le temps de refroidir, voilà une nouvelle affaire d’enregistrements audios qui a fait son irruption sur la scène publique avec fracas. Cette fois-ci, la médiocrité de sous-préfecture s’invite là où elle a élu domicile depuis bien longtemps, chez les bidasses, culots et troufions, ceux qu’on appelle à Mohéli «Maya Bouré», «ceux qui mangent pour ne rien faire»: la soldatesque, dont le chef n’est autre que le «Général» à la sauce tomate Youssoufa Idjihadi, surnommé «Youssoufa Mfamanga», «Youssouf Poisson séché», du fait de son passé de petit vendeur de poisson séché au marché de Moroni. Justement, les enregistrements audios qui circulent actuellement le concernent à titre personnel, lui qui a transformé le Camp militaire de Kandani en centre de trafics d’alcool, de drogue et d’armes, lui qui est impliqué jusqu’au cou dans le trafic des 49 kg de lingots d’or de Madagascar, lui le godillot promu «Général» livré aux ambitions dévorantes de son épouse malgache, agent de la Russie, pour offrir l’Armée nationale de Développement («développement» de quoi, s’il-vous-plaît?) à cette Russie, avec la complicité d’un autre charognard aux serres dégoulinantes de sang de ses victimes: Mohamed Hazi.

       Mohamed Hazi. Attardons-nous un instant sur Mohamed Hazi, le vrai chef de cette Armée qui ne développe que les trafics mafieux de son chef «Youssoufa Mfamanga». Mohamed Hazi est un être vil. Il ne vaut rien. Son Dieu s’appelle l’Argent. L’un de ses meilleurs amis n’est pas un inconnu, tant s’en faut! En effet, cet ami s’appelle Ahmed Hassan El Barwane, qui l’adore, qui le suit partout et dit voir en lui le Messie. Ça tombe bien parce que Mohamed Hazi a pour devise personnelle: «En matière d’argent, je n’ai aucun complexe». Ahmed Hassan El Barwane choisit donc très bien ses amis, puisque Mohamed Hazi a volé, torturé et tué avec la complicité de «Colonel» Mohamed Bacar lors du règne de sang et de mort de ce dernier à Anjouan. Avec la dextérité d’un caméléon en matière de changement de couleurs, plus précisément de couleurs politiques, on le retrouve sous la présidence d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi affublé du titre mirobolant de «Conseiller aux Investissements». Les Mohéliens de Bête-Salam lui permettent de multiplier par trois sa fortune très mal acquise. C’est ainsi qu’il est noyé jusqu’au milieu du crâne dans une piscine appelée «la citoyenneté économique». Il n’a jamais été présenté au juge alors qu’il a volé beaucoup d’argent public. C’est un voleur d’argent public doublé d’un assassin.

       Les Comoriens se souviennent de son prétendu projet du dragage du Port d’Anjouan, quand il partit à la recherche de son financement, en compagnie de son chef Bashar Kiwan, avec qui il allait voler tout l’argent destiné au projet. Le fonctionnaire international Ali Bourhane auditait le Port d’Anjouan et la branche locale de la Société comorienne des Hydrocarbures (SCH). Mohamed Hazi l’a alors invité à l’Hôtel Al Amal et l’a empoisonné mortellement. Mais, l’assassin Mohamed Hazi n’était pas arrivé à voler le sac d’Ali Bourhane, qui contenait les dossiers très compromettants de l’audit. Quand l’argent du dragage du Port de Mutsamudu arriva aux Comores, il en fit des tartines avec son ami Bashar Kiwan. Et c’est cet individu qu’adore Ahmed Hassan El Barwane et qui est le pote du «Général» «Youssoufa Mfamanga» pour divers trafics et trabendos. Damed y perçoit sa dîme.

       Ne soyons pas chiens. Sur les fameux enregistrements audios, on attend clairement l’accusateur du «Général» «Youssoufa Mfamanga» dire qu’il est au courant de toutes les saletés et magouilles de l’ancien vendeur de poisson séché au marché de Volo-Volo. Il évoque également la présence de Monsieur Fils Loukman, le militaire engendré par les dictateurs qui sévissent à Bête-Salam depuis le jeudi 26 mai 2016.

       L’affaire déchire et fait saigner l’Armée car l’accusateur en fait partie. Quand le Procureur aux ordres s’empresse de dire que ces enregistrements sont le fruit de l’intelligence artificielle, on découvre qu’il s’agit, au contraire, du résultat de «l’inintelligence artificielle». Comment des personnes occupant d’importantes fonctions officielles ont pour interlocuteurs des gens qui enregistrent leurs entretiens téléphoniques pour les piéger par la suite? Où et qui m’a-t-on vu accepter des échanges avec un inconnu ou une inconnue, même quand une belle et jeune fille se présente à ma porte? En avril 2023, j’ai fait diligenter deux enquêtes quand une universitaire est passée par mon éditeur pour me contacter. Alors, comment des officiers travaillant dans la Défense d’un pays se laissent-ils piéger au téléphone comme des imbéciles? Comment des officiers peuvent-ils se fier au téléphone et débiter des secrets mortels?

       Au-delà de ces interrogations, toute la lumière doit être portée sur les autorités civiles et militaires qui sont à la tête des Comores. De toute manière, quand on voit la médiocrité dans laquelle se trouve le pays, on n’a même pas besoin de se poser des questions.

       Mais, ce qui est encore plus misérabiliste dans cette affaire, c’est que tout un pays soit livré à des règlements de comptes en public sur la base d’enregistrements. Ce n’est pas bien…

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 13 octobre 2025.


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