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Le slogan politique «Narawazé» devient «Narawaynisé»

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Le slogan politique «Narawazé» devient «Narawaynisé»

Le slogan «Recomptons les voix» = «Partageons entre nous»

Par Saïd Idriss Ibrahim

     Voilà à quoi les «41%» qui ont accordé leur confiance à Azali Assoumani et les 59% qui la lui ont refusé assistent depuis que le nouveau président a été déclaré difficilement (je voulais écrire «définitivement») «élu» à la tête de l’État comorien. Après la désignation des membres du gouvernement du pays, dont le nombre est constitutionnellement limité, mais que le Colonel a, au mépris des textes, décidé d’arrondir à 15 pour accorder une place à une femme, «singleton du gouvernement», comme on la surnomme désormais, Azali Assoumani vient de désigner les membres de son «gouvernement personnel». Car, désormais il faut intégrer le fait que l’Union des Comores est gouvernée par deux gouvernements: le gouvernement du pays et celui du président tout seul. Ce dernier comprend 18 membres dont 2 Conseillers spéciaux aux affaires religieuses. Les mauvaises langues disent que le président aurait deux religions, dont une cachée. D’autres évoquent une inversion des mots pour le second Conseiller, dont l’intitulé exact serait «chargé de la religion des affaires» car les affaires sous Azali Assoumani 2 seront religieusement gérées pour éviter les fuites telles que celles qui ont dévoilé l’affaire des 40 millions d’euros, correspondant à 20 milliards de francs comoriens qu’il a volés aux Comoriens.

     Dans un post, un des plus fervents soutiens sur Faceboockland, juste derrière le futur-de- gré-ou-de-force Directeur de l’ORTC, a qualifié lui-même, d’«avalanche» le nombre pléthorique de Conseillers au Cabinet du Colonel. Ce dernier a, en effet, l’air de confondre Beït-Salam et camp militaire de Kandaani, avec cette armée de collaborateurs. En fait, il semblerait, racontent des témoins qui ont préféré garder l’anonymat, que le président s’est, à un moment donné, pris pour Jésus de Nazareth, dans la fameuse scène de la distribution des pains. Il aurait lancé à chaque signature d’un décret «prends ce poste, ceci est ma chair». C’est ainsi qu’à la fin de la ramette de papier qui servait à l’impression des décrets, il aurait lâché «pour les autres, on verra après». Et c’est comme ça que le décret qui devait officialiser la nomination de Saïd Ali Kemal au poste de «Conseiller spécial chargé des autres Conseillers spéciaux du Président» n’a pu être imprimé. Il faut dire que les arrêtés étaient imprimés et signés du plus jeune au plus vieux.

     On nous rapporte d’ailleurs que le premier à être nommé fut le jeune Docteur Abdou Katibou au poste de Conseiller chargé de l’Économie et des Finances, mais qu’au bout de la signature du dixième conseiller, il a préféré démissionner car il s’est dit incapable de pouvoir aider le président à trouver les moyens financiers pour rémunérer chaque mois tout ce monde. C’est ainsi qu’il n’y a pas dans l’avalanche de décrets un qui concerne l’Économie et les Finances. Le nom de Mme Moinaecha Youssouf circule pour occuper ce poste, dont l’activité principale lui irait comme un gant puisqu’elle consiste à dire partout que l’on a de l’argent alors que ce n’est pas vrai. Ce poste ne pouvait avoir de meilleur profil!

     Mais, non content d’avoir distribué les postes du Cabinet à toute personne qui lui a apporté entre 500 et 1.500 voix lors du 2ème tour des élections, le Distributeur, comme on peut désormais le surnommer, a pris d’autres décrets qui limogent et remplacent les Directeurs des sociétés d’État. Chut! Il n’a jamais parlé de «méritocratie». Ne mentez pas, surtout que nous sommes en plein mois de Ramadan! Le colonel a parlé, durant sa campagne, de changer les modes inacceptables de désignation des Directeurs mais des sociétés «des tas» et non «d’État». «Des tas d’ordures», «des tas de merde», «des tas de choses»… Et on nous rapporte que lorsqu’un collaborateur a tenté de raisonner le président, lui suggérant d’attendre un peu pour passer par une procédure transparente, comme il l’avait promis durant sa campagne, Azali Assoumani a rétorqué: «Tu oublies que je suis colonel! Et puis comme disait mon ami Jacques Chirac, les promesses n’engagent que ceux qui les entendent». Sauf que le peuple comorien n’est pas son armée!

     Enfin, profitons pour présenter nos sincères condoléances à Ahmed Hydrocarbure, qui vient de perdre son père Monsieur Hydrocarbure. Et souhaitons bonne chance à Chatur Hydrocarbure. Au final, le colonel nous démontre de manière flagrante qu’il n’a changé qu’en pire. Alors vous avez aimé Azali Assoumani1, préparez-vous à adorer Azali Assoumani2.

Par Saïd Idriss Ibrahim

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© www.lemohelien.com – Mercredi 15 juin 2016.


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One Comment

  • MARANDRAZI

    juin 15, 2016 at 11:12

    Bonjour cher ARM,

    Quand la médiocrité politique arrive à atteindre un tel sommet, je crois qu’il ne reste que deux choix de réaction possible pour tout citoyen aimant sincèrement son pays :

    1) Se donner tous les moyens possible pour mobiliser la population en vue d’une révolution citoyenne à l’instar des printemps arabes ;

    2) Se résigner à la fatalité et s’abstenir à tout commentaire inutile sur la situation politique meutrière actuelle de notre pauvre patrie.

    D’un naturel combatif et disposant d’une très grande capacité de méprit pour la lâcheté et la médiocrité humaines, je réfuse d’adopter le choix de la fatalité.

    C’est à cet effet, que je tiens à lancer, ici, un appel vibrant à tous nos compatriotes aimant sincèrement notre pays pour exiger le départ immédiat de ce régime voyoucratique, qui est en train de discréditer et de tuer définitivement tout espoir de voir les Comores devenir un pays normal comme les autres.

    Nous n’avons pas le droit de laisser un régime, de surcroît illégitime, compromettre l’avenir de tout un pays.

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