Azali Assoumani «a tuer» son «frère» Ikililou Dhoinine
Il le désavoue et l’humilie par limogeages et nominations
Par ARM
Pourtant, quand les initiés avaient compris qu’il faisait tout pour faire «élire» Azali Assoumani par la fraude, le dévoiement des moyens de l’État, la duplicité et le double langage, ils lui avaient dit: «Fais attention parce qu’Azali Assoumani, dont tu favorises l’élection, est une personne que tu ne connais pas. Tu le vois et tu lui parles, mais tu ne le connais pas. Comment peux-tu faire confiance à quelqu’un dont le bras droit, Hamidou Karihila, a été l’introducteur d’Oussama Ben Laden aux Comores? Tu ne t’en rends pas compte parce que le magouilleur Hamada Madi Boléro t’endort et te raconte n’importe quelle bêtise au sujet d’Azali Assoumani, le seul qu’il juge capable de le faire élire Président en 2026, alors que ce dernier ne l’avait soutenu que par quelques clopinettes, plaçant de l’argent sur tous les candidats mohéliens en 2010». Mais, Ikililou Dhoinine, bien placé au centre du monde en ce mois d’avril 2016, n’était pas homme à écouter puisque c’est lui qu’on devait écouter. Avec son «frère» Azali Assoumani, il a négocié un certain nombre de choses, avant de dire: «Après moi, le déluge». En son temps, Joseph-Désiré Mobutu avait changé de nom pour devenir «Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga», «Le guerrier qui va de victoire en victoire et qui laisse le feu derrière lui». En fait, s’il n’a jamais remporté de victoire, il a par contre «laissé le feu derrière lui».
Azali Assoumani est d’une telle légèreté qu’il serait honnête de reconnaître que le Comorien qui le connaissait le mieux et connaissait mieux son côté j’en-foutre est sans doute l’ancien Premier ministre Abbas Djoussouf, qui l’a toujours traité avec le mépris le plus profond, juste avant son putsch du 30 avril 1999, et durant les années qu’il lui restait à vivre. Paix à son âme. Cela étant, il serait hasardeux d’insinuer que les nominations auxquelles procédait Ikililou Dhoinine étaient toutes intelligentes; or, au lendemain du 26 mai 2011, il n’a pas chassé à tout berzingue toutes les personnes nommées avant par Ahmed Sambi. Le côté chien fou d’Azali Assoumani a tellement pris le dessus qu’il a déjà liquidé la moitié de l’administration comorienne par des limogeages et des nominations qui sont une humiliation et un désaveu pour son «frère» Ikililou Dhoinine.
Ce «système de dépouilles» («Spoil System») comme on dit aux États-Unis est une immense fumisterie qui prouve qu’Azali Assoumani est resté dans le copinage et dans les strings. C’est ainsi qu’Ahmed Abdallah Salim dit «Ahmed Hydro», bras droit d’Ahmed Sambi, est nommé Directeur de l’Aéroport de Hahaya, après avoir détruit la Société comorienne des Hydrocarbures, où il laissa une faramineuse ardoise de 6 milliards de francs comoriens. Ce garçon, malgré le fait d’avoir passé des années à entretenir une cohorte de notables et de s’être fait le chantre du crypto-sambisme, s’est fait laminer lors des élections du Gouverneur de la Grande-Comore en 2016, lui qui croyait que tout pouvait s’acheter. Voire…
Et, il y a plus marrant. En effet, le Mohélien Saïd Bouhtane dit «Fontaine» (Photo), l’enfant chéri de l’ancien couple présidentiel, nommé Directeur général de Comores Télécom en septembre 2015, a été dégommé sec par Azali Assoumani, qui a préféré nommer à sa place la vieille haridelle répondant au nom d’Oumara Mgomri. Pauvre Fontaine, lui qui avait remis aux partisans d’Azali Assoumani à Mohéli 100 millions de francs comoriens lors des élections, sans compter les autres enveloppes. Triste fin pour les Mohéliens de Beït-Salam, eux qui n’ont hésité devant aucune honte pour faire «élire» par la force, la terreur, la menace et la fraude un Azali Assoumani qu’ils refusent de connaître.
Or, la nomination d’Oumara Mgomri est un cas de conscience. Oumara Mgomri est un partisan pur jus de la CRC d’Azali Assoumani qu’Ikililou Dhoinine avait cru pouvoir gagner en le nommant à la tête de la moribonde MAMWÉ, qui ne distribue ni eau, ni électricité, alors que son épouse dirigeait déjà la SNPSF ou Banque postale des Comores. Cherchez l’erreur. Oumara Mgomri est un ancien Directeur général des Télécoms. Les complaisants lui prêtent une rigueur que personne n’a constatée à l’heure actuelle, tandis que les réalistes l’accusent d’arrogance, et les pragmatiques de corruption. En effet, quand il était à la MAMWÉ et à Comores Télécoms, il ne se privait pas de la détestable habitude consistant à distribuer par pure complaisance et par cupidité les marchés publics à ses proches. En d’autres termes, Azali Assoumani reprend les mêmes et recommence, croyant pouvoir faire du neuf avec du vieux.
Et il y a le gai luron qui est Directeur général de l’Office de Radiotélévision des Comores (ORTC). Il a laissé une maison en feu pour partir en Chine pour la 2ème fois en quelques jours, comme s’il ne pouvait pas s’y faire représenter et éteindre ses feux de brousse. Pendant ce temps, son acolyte Ali Djaé roule des mécaniques. Pour l’heure, les responsables de l’ORTC acceptent d’annuler les mesures de suspension des agents soupçonnés d’injures envers le Directeur général. Ces agents l’ont accusé notamment de malversations financières et de s’être approprié 2 véhicules fournis par Omar Mhoussine, l’homme d’affaires proche d’Azali Assoumani, en échange de publicités. L’un des véhicules fait du taxi à Moroni et l’autre fait les courses à la maison de Monsieur le Directeur, pendant que l’ORTC n’a plus de moyen de transport pour les personnels faisant au quotidien le trajet Moroni-Voidjou! De son côté, le ministère de Kiki promet de faire examiner leur statut à la session parlementaire d’octobre 2016. Il est intéressant de noter qu’un nouveau statut de l’ORTC existe et a été adopté par la Commission des lois à l’Assemblée, avant d’être retiré sans aucune explication par le ministre Hamada Abdallah, le jour même de son examen en séance plénière.
En fait, il s’agissait de toilettage d’une vieille loi datant de la période où Saïd Abdallah Mchangama et le futur fugitif international Hamada Madi Boléro (son «Conseiller juridique») sévissaient à l’ Assemblée fédérale. Aujourd’hui, ce statut est totalement inadapté aux nouvelles réalités du secteur de l’information et de la communication. Ceci est d’autant plus vrai que sous l’égide du PNUD, des États généraux de la Presse et de l’Audiovisuel ont déjà eu lieu et ne demandent que la mise en œuvre de leurs résultats. Pour sa part, Ikililou Dhoinine a seulement créé le Conseil national de la Presse audiovisuelle (CNPA), une espèce de chose qui devrait théoriquement être une très pâle et méprisable copie du Conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA) français.
Azali Assoumani vient de chasser un autre Mohélien de Beït-Salam: Mohamed Abdillah Moustakim, nommé chef du Protocole en mai 2015 par Ikililou Dhoinine. Celui qui prend sa place est un sacré zozo, qui vient de remporter la palme des nominations fantaisistes: Hachim Mohamed, un ancien contrôleur des prix qui a eu l’idée d’arrêter ses études en classe de 3ème. C’est un «cadeau» fait aux Moroniens par Azali Assoumani, en attendant la promotion de l’ex-Député Abdoulfattah Saïd Mohamed par son pote Kiki. Abdoulfattah Saïd Mohamed avait dit quand il était Député: «Le rôle d’un parlementaire, c’est de parler»!
Quel mauvais signal envoyé aux milliers de jeunes diplômés qui traînent à Moroni et occupent leur temps sur les places publiques des villages ou, à défaut, sur les réseaux sociaux! Azali Assoumani nomme qui il veut, comme il veut. Il suit la voie de ses prédécesseurs, qui avaient eux-mêmes suivi sa propre voie, celle consistant à ignorer allègrement le fait que les Comores sont membres de l’OHADA, dont les règles pertinentes précisent le régime juridique des entreprises, notamment publiques, et celles du Droit des Affaires en Afrique de façon générale. La loi comorienne elle-même pose le principe selon lequel le Président de la République nomme les Directeurs généraux sur proposition du Conseil d’Administration, qui doit recevoir, évaluer les candidatures et émettre un avis. À ce jour, les nominations restent toujours exclusivement fantaisistes et d’ordre politique et, des nouveaux maîtres des Comores, personne de sérieux ne s’attend à un quelconque changement qui viserait à promouvoir les plus compétents, indépendamment de leurs options politiques.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mardi 14 juin 2016.