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Houmed Msaidié pique une crise de présidentiabilité

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Le porte-parole du gouvernement devient le porte-parole de lui-même

Par ARM

   Depuis son retour en France du dernier voyage en date qu’il a effectué aux Comores, Mohamed Saïd Harouna, l’un des piliers les plus sûrs, les plus fidèles et les plus indéfectibles du dhoininisme, pavoise et ne cherche même pas à cacher sa joie: «J’ai vu le Président en aparté pendant trois heures. C’était pour parler de choses sérieuses, et nous avons parlé de choses sérieuses. Son choix est fait, et il est à la fois très judicieux et très intelligent. En effet, le Président Ikililou Dhoinine soutient définitivement et sans réserve le Vice-président Mohamed Ali Soilihi pour l’élection présidentielle de 2016, et le Gouverneur Mouigni Baraka pour sa réélection à la tête de l’exécutif de la Grande-Comore. En plus, grâce à sa sagesse et à son sens de la diplomatie, il est arrivé à réconcilier ces deux brillants hommes d’État parmi les plus dignes enfants de la Grande-Comore et des Comores. C’est une très bonne chose pour notre pays. Lors de mon séjour aux Comores, j’ai longuement discuté avec mon frère Mouigni Baraka, qui s’est donc réconcilié avec le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, et dont la tâche sera désormais double: d’une part, affirmer son incontestable leadership sur sa région d’origine, et d’autre part, faire valider sa gouvernance de 2011 à 2016, par le renouvellement tant attendu et inévitable de la confiance des Grands-Comoriens à son égard. Ceux qui lui discuteront son leadership régional et insulaire perdent leur temps et feraient mieux de s’occuper d’autre chose. Les Grands-Comoriens sont d’accord avec sa gouvernance et ce sont eux décideront, et quand ils décideront, ça sera pour le réélire. Le dossier est clos. La cause est entendue. Mon frère Mouigni Baraka a mûri et a tiré les leçons qu’il faut pour asseoir sa stature de grand homme d’État, et ça fait plaisir à voir. Pour sa part, le Président Ikililou Dhoinine, en réussissant la réconciliation entre mes frères Mohamed Ali Soilihi et Mouigni Baraka, dont je soutiens absolument les candidatures, a rendu notre mouvance politique invincible. Nous ne le remercierons jamais assez pour cette prouesse. Mohamed Ali Soilihi sera le prochain Président des Comores, et Mouigni Baraka sera reconduit au Gouvernorat de la Grande-Comore. Nous ne pourrions espérer mieux. Dieu soit loué!».

   Joli discours. Qu’on se le dise: Mohamed Saïd Harouna, le grand notable d’Ivembeni, n’est pas n’importe qui, que ça soit aux Comores ou au sein de la grande Communauté comorienne de France. Il est une voix qui compte. Une voix qui porte. Une voix qu’on entend quand elle dit quelque chose. Seulement, Mohamed Saïd Harouna ignore juste une chose: à l’heure qu’il est, ça chauffe aux Comores. Les ténors de la Mouvance présidentielle sont à Mohéli, où se trouve le Président Ikililou Dhoinine, appelé à assister à un mariage. Les ténors de la Mouvance présidentielle sont à Mohéli pour trouver une solution immédiate au cas Houmed Msaïdié. Et, il s’agit d’une urgence urgentissime. En effet, Houmed Msaïdié, leader du Parti RADHI et tonitruant ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du gouvernement, ne veut pas se contenter de ricaner et de dauber méchamment sur son ennemi Azali Assoumani Baba, qui n’a pas eu les faveurs et le soutien du Président Ikililou Dhoinine, qui a préféré adouber le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, qui fait un travail formidable et apprécié au ministère de l’Économie et des Finances et qui est devenu la caution morale, professionnelle et diplomatique des Comores devant la communauté financière internationale. Houmed Msaïdié veut être le candidat du pouvoir, et si la chose s’avère vraiment impossible, il pourrait, la mort dans l’âme, en faisant don de sa personne à la Mouvance présidentielle et à la République, consentant à un immense sacrifice personnel, «se contenter» de la Vice-présidence, derrière le candidat Mohamed Ali Soilihi. Seulement, l’homme de Maouéni oublie une chose: son travail au ministère de l’Intérieur plaît parce qu’il est d’une qualité unanimement saluée par les vrais patriotes que comptent les Comores, qui voudraient le voir rester au ministère de l’Intérieur et continuer à agir pour le bien de l’État et de la nation. Les gens qui veulent mettre le feu au pays savent qu’ils ont désormais trouvé chaussure à leur pied. Houmed Msaïdié est l’homme qu’il faut pour l’organisation des élections de 2016, dans le contexte d’une menace de «chaos» que brandissent Ahmed Sambi et ses crypto-sambistes. En homme politique avisé, il peut toujours négocier un poste en cas d’élection de Mohamed Ali Soilihi. Mais, abandonner le pays en rase campagne, alors que dehors, le couteau entre les dents, les crypto-sambistes menacent de brûler le pays, voilà qui ne serait pas bien. Oui, ça ne serait pas bien. Qu’on le lui dise!

   Naturellement, les Comores sont en train de vivre une crise de présidentiabilité qui était tout à fait prévisible: Houmed Msaïdié a rompu avec Azali Assoumani Baba parce qu’il estimait être le mieux placé pour porter les couleurs de la presque défunte CRC lors de l’élection présidentielle de 2016. Or, Azali Assoumani Baba a rongé son frein pendant 10 ans, pendant 10 longues années. Aujourd’hui, il veut faire un retour en fanfare sur la scène politique, alors que Houmed Msaïdié se voyait déjà candidat à cette élection. Et puis, il se passa quelque chose qu’on voyait venir à petits pas: abandonnant son hermaphrodisme politique qui plaçait l’un de ses pieds dans l’opposition et l’autre dans la majorité présidentielle, Houmed Msaïdié, en homme qui sait vivre, a fini par s’installer avec armes, bagages et partisans au sein de la Mouvance présidentielle, avec à la clé, une nomination au stratégique ministère de l’Intérieur, où il a pris de l’épaisseur politique et a donné à ce ministère des lustres qu’on ne retrouve que lors de la période du flamboyant Omar Tamou, l’homme qui savait être ministre de l’Intérieur, malgré quelques bévues, sur lesquelles il ne faut pas trop insister.

   Alors, la question qui se pose est celle de savoir si l’enfant de Maouéni, dans le Mboudé, finira par entendre raison. Un scénario alambiqué le plaçait à la Vice-présidence, derrière Mohamed Ali Soilihi, pendant que son copain Kamar-Ezzamane Mohamed allait maintenir la chaleur au ministère de l’Intérieur. Mais, ce scénario ne plaît pas trop. Est-ce que la crise de présidentiabilité que nous pique le ministre Houmed Msaïdié signera la fin de la participation du RADHI au sein du gouvernement? Ce n’est pas certain, parce que les négociations continuent, et le Président Ikililou Dhoinine n’a pas cessé de mettre du baume au cœur de son ministre de l’Intérieur, passé de porte-parole du gouvernement à porte-parole de lui-même.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 28 août 2015.


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One Comment

  • momo

    août 29, 2015 at 5:54

    msaidié yekana haya , yehama bolero .wanouwowayili wowedzi .msaidié ye mboungoufou , mmézi , mfoirizi , fitina , .karadhi bo msaidié wourantsi yye hagnoi viho yahaho woukantsi neye parti yamtsovouradiyahaho ba yezi ya ikililou yotsiyahaho .rantsi wowoufitina ba wemtsovou radhi.

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