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Mouzaoir Abdallah tance Ahmed Sambi: ça fait du bien

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On redécouvre un Ahmed Sambi antirépublicain et antipatriotique

Par ARM

   La tarte à la crème. La tarte à la crème. La tarte à la crème. C’est à croire que chaque fois qu’un acteur politique comorien est en situation d’échec, il doit invoquer «la trahison» de ses proches. Cela étant, quand on lit sur Al-Watwan, le journal gouvernemental, en gros titre, «Mouzawar Abdallah: “Mes amis politiques m’ont dupé et trahi”», on peut ne pas avoir envie de lire le reste. C’est que les pleurnicheries larmoyantes des acteurs politiques comoriens ayant échoué lamentablement rasent les Comoriens. Oui, nombre de politiciens comoriens sont devenus rasoirs à force de tirer sur la corde de la «trahison» pour essayer piteusement de se justifier. Et puis, le mot «trahison» dans la bouche de Mouzaoir Abdallah, ça fait tout de même drôle parce que lui-même est accusé de trahison envers Ali Soilihi, dont il était le ministre des Affaires étrangères. Voici ce qu’en dit diplomatiquement et sur la pointe des pieds Alain Deschamps, Ambassadeur de France à Moroni en 1983-1987: «Mouzaoir Abdallah, ancien président de la Chambre des Députés, passait pour le Comorien politicien le plus subtil de tout l’archipel. Il est vrai qu’il avait trahi Saïd Ibrahim puis Ahmed Abdallah et que, ministre des Affaires étrangères d’Ali Soilihi, il avait, aux Nations Unies, défendu si mollement la cause de ce dernier qu’on avait pu le croire, sans doute à tort, stipendié par les services français»: Alain Deschamps: Les Comores d’Ahmed Abdallah. Mercenaires, révolutionnaires et cœlacanthe, Éditions Karthala, Collection «Tropiques», Paris, 2005, p. 76.

   Pour rire un peu, rendons-nous à l’article d’Al-Watwan (du jeudi 20 août 2015) et à la question «Avec le recul, reconnaissez-vous avoir commis, dans votre parcours politique, des erreurs? Si oui, lesquelles, par exemple?», Mouzaoir Abdallah répond avec un incroyable aplomb, mais, c’est de bonne guerre: «Je ne peux pas dire que j’ai commis des erreurs politiques, car mes choix politiques ont été faits en plein accord avec mes partenaires. Je dirais que j’étais dupé, j’ai des gens sur qui je faisais confiance, ils ne méritaient pas la confiance que je leur faisais. J’ai desservi mes propres intérêts au profit de mon parti». Donc, Mouzaoir Abdallah refuse de reconnaître ses erreurs en politique, mais préfère charger autrui, exactement comme Ahmed Sambi, qui aime accuser de «trahison» tout ce qui bouge. Tout ça relève des pleurnicheries habituelles des politiciens comoriens, et c’est de bonne guerre parce qu’on ne perd pas son temps sur un politicien qui plaide sa propre cause en arrangeant la vérité avec de gros sabots pour qu’elle soit conforme à ses intérêts. Donc, on peut rigoler sur ça et passer à autre chose.

   Oui, il faut passer à autre chose parce que Mouzaoir Abdallah a dit quelque chose de très grave, mais qui n’est pas de nature à perturber la sérénité de ceux qui suivent l’activité politique d’Ahmed Sambi depuis des années. Il dit ceci à Mme Mariata Moussa du journal Al-Watwan: «L’expérience que j’ai de la Cour Constitutionnelle, c’est que les positions finales de cette juridiction reposent sur le Droit. Il ne peut pas y avoir de positions individuelles ou politiques qui transcendent le Droit. À mon passage à la tête de cette haute juridiction, j’ai eu l’occasion de faire l’objet de pressions. Mais, sous le régime Azali, j’ai refusé la nomination de son représentant à la Commission électorale car elle n’a pas été faite dans le respect des règles de Droit. Et Azali a procédé à la nomination d’une autre personne. Sous Sambi, les proches du pouvoir m’ont demandé de jouer ma carte de Président de la Cour pour faire passer le candidat du pouvoir au deuxième tour. J’ai refusé; je n’ai pas voulu jouer le jeu. Après cette histoire, une délégation iranienne est venue me voir pour la prolongation du mandat de Sambi. Je leur ai donné comme réponse que je ne suis pas habilité à prolonger des mandats; seul un référendum populaire, demandé par le chef de l’État ou de l’Assemblée nationale, peut décider une révision de la Constitution».

   Nous constatons donc qu’Ahmed Sambi, antirépublicain et antipatriotique, avait fait des Comores une simple colonie de la République islamique d’Iran, où une délégation iranienne pouvait faire des injonctions au Président de la plus haute juridiction constitutionnelle du pays, une juridiction chargée de veiller au respect scrupuleux et sacerdotal de la Constitution. Pourquoi des Iraniens sont partis voir le Président de la Cour constitutionnelle des Comores? La réponse est claire comme l’eau de Dzia la Mfaoumé ou Lac du Roi, à Djoiezi: parce qu’Ahmed Sambi, assoiffé de pouvoir, antirépublicain, antipatriotique et inféodé à des intérêts étrangers, ne voulait pas abandonner la Présidence de la République et ne l’avait d’ailleurs pas abandonné le 26 mai 2010, à la fin de son mandat, mais une année plus tard, le 26 mai 2011. Et on le retrouve encore aujourd’hui, arcbouté sur son petit fantasme consistant à dire qu’il veut qu’on change les règles de la présidence tournante pour lui permettre de tourner autour de lui-même à vie comme si les Comoriens étaient assez gagas pour lui confier un second mandat présidentiel. Et il y a cette manie consistant à manipuler les institutions.

   Et c’est cet homme qui veut lutter contre «un coup d’État institutionnel», en embrigadant bien de politiciens dans sa mascarade? L’autre jour, interloqué et scandalisé par le revirement spectaculaire de mes frères du RIDJA, partis vers Ahmed Sambi sans crier gare, alors qu’ils exécraient le chef du Parti Bidoche, je posais la question à l’un d’entre eux, qui m’avait dit: «C’est pour sauver le pays, frère». Ah bon? On veut sauver le pays en faisant ami-ami avec son pire ennemi? Les Comoriens ne comprennent pas et ne comprendront jamais ce genre de choses. Ils ne feront même pas semblant de comprendre. L’accusation de Mouzaoir Abdallah est très dangereuse pour trois raisons: premièrement, Ahmed Sambi a introduit une puissance étrangère dans les affaires nationales comoriennes. Deuxièmement, il instrumentalise une juridiction, la haute juridiction destinée à la protection de la Constitution, la Magna Carta, la Grande Charte du pays, le texte juridique qui se trouve au sommet de la pyramide des normes juridiques. Et, troisièmement, Ahmed Sambi oublie que les Comores sont un pays sunnite de rite chaféite et sont également un pays francophone, baignant dans la francophonie et dans la francophilie et non dans le Chiisme et dans la haine de la France et de l’Occident. Un jour, il devra s’expliquer sur tout ça.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 27 août 2015.


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