Djaé Ahamada Chanfi ne jette pas la rancune à la rivière
Sa petite haine envers Mouigni Baraka Saïd Soilihi? Mesquine
Par ARM
Djaé Ahamada Chanfi! Tout un programme. S’il n’existait pas, il aurait fallu l’inventer. Un brave homme, ce Djaé Ahamada Chanfi-là, mais il a deux défauts particulièrement graves. D’un côté, une certaine tendance à l’exagération le conduit à se prendre trop au sérieux, et d’autre part, trop vindicatif et revanchard, il refuse toujours de jeter la rancune à la rivière. Quand on l’a connu en région parisienne en 2005 en tant que Professeur de collèges et qu’on apprend par la suite qu’il serait «Professeur des Universités», on sursaute comme piqué par un essaim de frelons, abeilles et guêpes, en se demandant si c’est lui-même qui répand ce mensonge grossier ou si ce sont les très rares fidèles qui lui restent qui font de l’excès de zèle. Car, il ne lui reste pas grand monde autour de lui. Ses ennemis, forcément nombreux, continuent à l’appeler «Mna Djaé», le «Petit Djaé», alors que le «petit» croit avoir grandi.
L’enfant de Koimbani-Oichili n’est pas le mauvais cheval, mais il a le défaut d’en faire trop dans tout ce qu’il entreprend. Sa philosophie politique se limite à une phrase: «En politique, il est toujours commode d’avoir des ennemis, il faut toujours en avoir, et quand on n’en pas, il faut les inventer ex-nihilo». Et des ennemis, il en collecte car son caractère hautain et arrogant le rend systématiquement antipathique. Il n’a même pas besoin d’aller chercher loin ses ennemis. Pour preuve, son ennemi intime et héréditaire dans tous les sens du terme reste Youssouf Boina, de Koimbani-Oichili comme lui. Si ce dernier n’était pas le secrétaire général de l’Union pour le Développement des Comores (UPDC), il y a longtemps qu’il aurait rejoint l’ancien «parti cocotte-minute».
Le temps de sa splendeur a été la législature des années 2009-2014, quand il était le flamboyant et tonitruant Vice-président de l’Assemblée de l’Union des Comores. Au cours de cette période «faste», il avait été l’homme de tous les excès: narcissisme mégalomaniaque et arrogant, «oubli» de tous ceux qu’il connaissait avant, impression de dominer le monde, tentatives d’assassinat de la montée politique fulgurante de Youssouf Boina, etc. Il ne marchait plus, il volait et planait dans les airs comme un oiseau. C’est alors que fut créé le Rassemblement démocratique comorien (RDC) de Mouigni Baraka Saïd Soilihi, dont il devint le secrétaire général potiche et fantoche. Les choses n’ont jamais été simples au sein du RDC, et cette formation partisane n’a jamais eu la sérénité d’un parti socio-démocrate scandinave. Pourquoi? Parce que Mouigni Baraka Saïd Soilihi n’avait pas tardé à se rendre compte que son «frère» Djaé Ahamada Chanfi était une monnaie dépréciée, et qu’il était haï, détesté et méprisé notamment et surtout dans sa belle ville de Koimbani-Oichili. Triste.
Soyons justes. La crise de mysticisme mégalomaniaque de Djaé Ahamada Chanfi a commencé sous le régime politique d’Ahmed Sambi. Pourtant, quand Mouigni Baraka Saïd Soilihi tenta son alliance incongrue avec Ahmed Sambi en mars 2015 dans des conditions d’une théâtralité absolument surréaliste, le bon Djaé Ahamada Chanfi prêcha le maintien du RDC au sein de la «Mouvance présidence» et le mépris envers son ancien mentor. Il hérita d’un poste de Conseiller bidon auprès d’Ikililou Dhoinine en 2015, après avoir été battu aux élections législatives en janvier 2015. Il gérait sa petite rente politique et vivait des revenus de sa station-service, objet de polémiques qu’il avait lui-même suscitées. Quand on parlait de l’alliance en cours entre le RDC et le Parti Bidoche des Consanguins et de la Consanguinité d’Ahmed Sambi, il poussait la coquetterie jusqu’à menacer de poursuites judiciaires toute personne qui en parlerait.
Lors des élections gubernatoriales de février et avril 2016, le Gouverneur Mouigni Baraka Saïd Soilihi poussa l’amabilité envers son «frère» Djaé Ahamada Chanfi jusqu’à désigner un autre candidat à ce scrutin, pendant que lui-même était candidat à l’élection présidentielle. En homme qui sait vivre, mon frère Djaé Ahamada Chanfi commença à maudire et à tempêter contre tous les Inya Foimbaya de la Planète, y compris contre ceux de Gagaouzie, Tonga, Pago-Pago, Tingui-Tingui et de la très éphémère et défunte «République de Kalakuta», chère au défunt musicien Fela Anikulapo Kuti (1938-1997), dont il était «The Black President».
Depuis, il refuse de jeter la rancune à la rivière. Et surtout, il ne faut pas avoir la faiblesse de sous-estimer ses ambitions débordantes. Dès qu’il a entendu parler de la possible disparition de certains partis politiques du fait d’une loi scélérate et liberticide, il s’est bombé la poitrine et a commencé à sillonner la route qui va d’Itsoundzou à Ifoundihé, Itsandzeni, Moidja et Chezani-Mboinkou, chez son ami le Grand Docteur Ali Abdou Mdahoma, jurant que son heure était arrivée. Pourquoi cette brusque éruption volcanique? En bien, il faut en chercher la raison du côté de cette même loi scélérate et liberticide qui dit que seuls l’UPDC, le RDC et la CRC pourront se maintenir en place au-delà du 1er janvier 2017. Dès lors, Djaé Ahamada Chanfi aiguise ses dents en attendant de passer à table. Charmante nature…
Aujourd’hui, après avoir refusé de jeter à la rivière la rancune contre son «frère» Mouigni Baraka Saïd Soilihi, sans qui le RDC n’aurait jamais vu le jour, le brave Djaé Ahamada Chanfi a engagé une procédure judiciaire contre l’aile du parti restée fidèle à l’explosif et volcanique ancien Gouverneur de la Grande-Comore. Il veut que la Justice comorienne dise que c’est lui qui incarne le parti et que Mouigni Baraka Saïd Soilihi et ses fidèles sont des usurpateurs haineux et aigris. Comme Mouigni Baraka Saïd Soilihi a décidé de s’engager à fond dans une opposition au «pouvoiriste» polygame, point n’est besoin d’être Nostradamus pour savoir qu’Azali Assoumani, l’usurpateur de Moroni va courtiser, cajoler et caresser dans le sens du poil Djaé Ahamada Chanfi et le pousser à faire imploser le RDC comme Houmed Msaïdié a démoli la CRC. Vindicatif et foncier rancunier, Djaé Ahamada Chanfi a mis l’affaire aux mains de la Justice, une Justice corrompue et anéantie par la prévarication, la concussion et le droit de cuissage. Et comme l’affaire est entre les mains de juges incompétents et corrompus, c’est bien Djaé Ahamada Chanfi qui obtiendra gain de cause, et uniquement parce que le pouvoir politique en place va tout faire pour tenter de casser Mouigni Baraka Saïd Soilihi. Triste affaire à suivre…
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 13 octobre 2016.