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Azali Assoumani, humilié par les Émirats Arabes Unis

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Azali Assoumani, humilié par les Émirats Arabes Unis

Fiasco des lettres de créance de son Ambassadeur à Abu Dhabi

Par ARM

      Il n’est pas superfétatoire de rappeler que le protocole joue un rôle éminent en diplomatie. Bien évidemment, il représente «l’aspect ritualiste des relations diplomatiques», notamment quand il s’agit d’«attirer les sympathies à un pays et pour l’entourer d’amitiés qui protègent son indépendance, son intégrité territoriale», et «l’histoire diplomatique classique a fait du protocole une pierre de touche de la règle de l’égalité souveraine des États. Le protocole est alors le sel de la diplomatie, des relations formelles entre sujets égaux de la communauté internationale»: Joseph Owona: Le système diplomatique. Le protocole, in Sikhe Camara, Joseph Owona et autres: Droit international et relations internationales. Encyclopédie juridique de l’Afrique, Tome II, Les Nouvelles Éditions africaines, Abidjan, Dakar et Lomé, 1982, p. 161.

Tout ceci est vrai.

Sur le plan historique, il est nécessaire de rappeler le rôle éminent de l’Empire Byzantin dans le développement de la diplomatie. Parmi ses contributions les plus significatives, il y a la création d’un certain nombre d’institutions spécialement chargées de la diplomatie. Tel est le cas du Magister Officiorum, le ministère des Affaires étrangères, dirigé par le Grand Logophète, la professionnalisation des diplomates, l’établissement d’instructions écrites à l’usage des émissaires… C’est en matière de protocole que Byzance avait le plus innové. Soucieuse, jusqu’à la caricature, de l’étiquette, préséance et prestige, elle avait rédigé un guide de protocole diplomatique sous l’égide de Constantin VII Porphyrogénète (905-959).

En terre d’Islam, l’apport de la Perse (Iran) au protocole est remarquable. La Perse avait élaboré un protocole époustouflant et bluffant: «Le retrait du souverain derrière une tenture pendant les audiences – ce qui incita un ambassadeur fatimide, au cours d’une cérémonie particulièrement impressionnante à l’époque des Bouyides à demander si c’était Dieu qu’on leur cachait»: Cyril Glassé: Dictionnaire encyclopédique de l’Islam, Éditions Bordas, Paris, 1991, p. 3.

Oui, le protocole est «le sel de la diplomatie». Tout est dans le protocole.

Seulement, ce qui vient de se passer à Abu Dhabi, capitale des Émirats Arabes Unis, est un rejet de tout ce que le monde a construit en matière de protocole depuis l’Antiquité. Les Émirats Arabes Unis ont gravement humilié le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger». Les Émirats Arabes Unis ont envoyé un message de mépris et d’humiliation au «ventriote» de Mitsoudjé, pour lui dire qu’il peut gigoter autant qu’il veut mais qu’il n’est qu’un simple manant. Il n’est rien.

Intéressons-nous à la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les Relations diplomatiques. Son article 14 dispose: «1.- Les chefs de mission sont répartis en trois classes, à savoir:

       a.- celle des ambassadeurs ou nonces accrédités auprès des chefs d’État et des autres chefs de mission ayant un rang équivalent;

       b.- celle des envoyés, ministres ou internonces accrédités auprès des chefs d’État;

       c.- celle des chargés d’affaires accrédités auprès des ministres des Affaires étrangères.

       2.- Sauf en ce qui touche la préséance et l’étiquette, aucune différence n’est faite entre les chefs de mission en raison de leur classe».

Nous avons bien lu: «Aucune différence n’est faite entre les chefs de mission en raison de leur classe». La catégorie des chefs de missions diplomatiques la plus répandue est celle des Ambassadeurs. Or, en la matière, la Constitution de la plupart des États du monde a établi la règle selon laquelle c’est le chef de l’État qui accrédite les Ambassadeurs de son pays et c’est auprès de lui que sont accrédités les Ambassadeurs étrangers. C’est ainsi que l’article 14 de la Constitution française dispose: «Le Président de la République accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères; les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui». Dans le cas des Comores, nous retrouvons l’article 12 de la Constitution, ainsi rédigé: «[…]. Le président de l’Union détermine et conduit la politique étrangère. Il nomme et accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères; les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui. Il négocie et ratifie les traités. […]».

Or, Saïd Toihir Saïd Nassur, Ambassadeur des Comores aux Émirats Arabes Unis, a présenté ses lettres de créance non pas au chef de l’État émirati, mais au Directeur par intérim de la Coopération, au ministère émirati des Affaires étrangères. Même le ministre des Affaires étrangères du pays n’a pas vocation à recevoir des lettres de créance, et à plus forte raison un Directeur, par intérim, de surcroît. C’est une première mondiale, et il s’agit d’un acte de défi et d’humiliation envers le «ventriote» Azali Assoumani Boinaheri. C’est un message que les Émirats Arabes Unis lui ont adressé, et c’est un message d’humiliation et de mépris.

Cela est d’autant plus vrai que l’article 18 de la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques, tout en n’imposant aucun formalisme protocolaire, interdit tout de même les traitements différenciés entre Ambassadeurs: «Dans chaque État, la procédure à suivre pour la réception des chefs de mission doit être uniforme à l’égard de chaque classe». Mesdames et Messieurs, imaginez-vous la présentation des lettres de créance de l’Ambassadeur de France à Abu Dhabi au Directeur par intérim de la Coopération? Même l’Ambassadeur de Trinité-et-Tobago aurait refusé une telle humiliation.

Je connais Saïd Toihir Saïd Nassur. Nous étions dans la même promotion à l’École nationale d’Administration publique. Il étudiait en arabe, moi en français. Lui et moi avions choisi une spécialisation en Administration diplomatique et consulaire. Par la suite, il intégra l’appareil diplomatique comorien, et a longtemps trôné à l’Ambassade des Comores au Caire, en Égypte. Au Maroc, on l’appelait Mufti, et en Égypte «Moustachar», «Conseiller». Il était Conseiller culturel et se prenait très au sérieux. Il flirtait avec la haine et la détestation.

La question qui se pose alors est la suivante: comment un homme qui a une formation en Diplomatie et qui est fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères depuis 1990 a-t-il pu accepter l’humiliation d’être reçu, pour la présentation de ses lettres de créance, par un sous-fifre par intérim? Un homme d’honneur n’aurait jamais accepté cela.

Une fois de plus, les Comoriens ont le droit d’être en colère et de pointer un gros doigt accusateur sur les mendiants et applaudisseurs qui glorifient dans le délire toute nomination bidon née sous la plume du «concubinocrate» Azali Assoumani Boinaheri. On se souvient des superlatifs laudateurs jetés sur Monsieur Neveu, le voleur Idaroussi Hamadi dit «Tonton-m’a-dit», quand il a été nommé secrétaire général du gouvernement par Tonton, jusqu’à ce que ceux qui ne le connaissaient pas découvrent en lui le repris de justice qui doit sa liberté «provisoire» au fameux faux témoignage de Bellou Magochi (il confond toujours chaussure droite et chaussure gauche).

Après cette humiliation, le «concubinocrate» Azali Assoumani Boinaheri doit s’asseoir et s’interroger sur les raisons objectives qui ont conduit les Émirats Arabes Unis à l’humilier de manière aussi fracassante.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 14 décembre 2017.


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