Azali Assoumani boude l’OCI pour un sorcier de Paris
Il en a reçu l’ordre du Sous-préfet d’Arabie Saoudite à Moroni
Par ARM
Zarzour Regragui, le grand marabout marocain de Paris, est aux anges chaque fois que ma grande sœur Ambari l’appelle pour lui annoncer son passage prochain à Paris. Ne travaillant que pour une clientèle composée de chefs d’État, chefs de grandes entreprises et ministres, Zarzour Regragui a tiré sa conclusion et celle-ci est définitive: «Ambari et son mari sont les plus accrocs à la sorcellerie et sont ceux qui ne discutent jamais les prix demandés, n’hésitant pas à aligner 200.000 euros pour une simple consultation maraboutique. Dès lors, ils sont les meilleurs clients».
En cette mi-décembre 2017, voici l’ami Zarzour Regragui devant ses clients fétiches, pour qui il a fait venir spécialement des amulettes enveloppées dans une peau de serpent de Taroudant et des maracas à la peau de chameau d’Ouarzazate, au Maroc. La larme de ferveur «religieuse» et d’émotion à l’œil, agitant les maracas d’Ouarzazate, portant son boubou rouge spécialement cousu à Sidi Bettache au Maroc et réservé aux cérémonies rituelles les plus «stratégiques», Zarzour Regragui, la larme à l’œil, plongea son regard gourmand et légèrement salace dans celui effrayé d’Ambari et dans celui inquiet du «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger».
Il se mit alors à lancer les formules incantatoires les plus connues des sorciers et marabouts «émérites»: «Soum-soum. Soum-soum. Djinns du Nord et du Sud, djinns de l’Est et de l’Ouest, protecteurs des âmes sincères et charitables, je vous confie le destin de cet homme, et cet homme s’appelle Assoumani Azali. Je vous confie également le destin de sa digne épouse, Ambari Darouèche. Je vous prie de continuer à les protéger de leurs ennemis, du mauvais œil, de l’envie, de la jalousie, de l’aigreur, de la haine et de la délation de tous leurs ennemis, très acharnés contre eux, alors qu’ils sont des personnes correctes et innocentes. Ya Oumou-inti. Ya Khafar, Ya Razak. Ya Lalla Fatima Zahra. Éloignez ces deux personnes du mauvais œil, de la méchanceté, de la jalousie, de la délation et de la haine des gens au cœur noirci par la détestation et dont les noms sont sur cette liste. Que leurs détracteurs se fatiguent et se taisent au lieu de verser leur venin sur eux». Il s’agit de quels «détracteurs»?
Perfide, froide et calculatrice, avant d’arriver à Paris et de s’asseoir devant l’ami Zarzour Regragui, Ambari a toujours demandé secrètement à son sorcier préféré de mettre en garde son mari volage contre l’épouse clandestine Moinaourou et la maîtresse la plus titrée et la plus attitrée, la gracieuse et délicieuse Marie Mayobe dite Marie-Madeleine, la Préférée de la République, la plus grande spécialiste mondiale des fausses factures.
La sorcellerie d’Ambari et de son «concubinocrate» Azali Assoumani Boinaherie n’est plus une affaire privée; elle est une affaire d’État. Ne perdons pas de vue que la Sultane Ambari oscille depuis longtemps entre Dalila (et Samson) et Messaline, et est capable de tout pour le pouvoir et l’argent. La vache enterrée récemment à Bête-Salam est son œuvre. Quand leur sorcier de Grande-Comore déclara qu’il fallait profaner la tombe du père du «ventriote» Azali Assoumani Boinaheri et arracher une dent à son squelette avant l’élection présidentielle de 2016, elle avait été convaincue de la nécessité de la chose un quart de seconde avant son mari, pourtant grand adepte de magie noire.
Cette fois encore, la sorcellerie va très loin. Il fallait voir Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah, le volcanique et explosif Président du Parti Comores Alternatives (PCA), afficher sa tête des meilleurs jours quand il apprit que son héros personnel, Recep Tayyip Erdoğan, le Président de la République de Turquie, a réuni dans son pays une conférence de chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), et que les pays musulmans ont déclaré Jérusalem-Est capitale de la Palestine. Mais, quand le leader du PCA apprit que son chef en «émergence verbale et dansante», le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani Boinaheri n’y avait pas pris part, son visage avait viré à la couleur des aubergines de Massangani à Mohéli.
Ce que Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah ne sait pas encore, c’est que le «saigneur» Azali Assoumani Boinaheri avait été invité à la grande conférence au sommet en Turquie et qu’il avait donné son accord. Or, à la dernière minute, le Sous-préfet d’Arabie Saoudite à Moroni a demandé à son concierge et chaouch de Mitsoudjé et Bête-Salam de rebrousser chemin puisque «le grand pays ami et frère» d’Arabie n’y participait pas à un niveau élevé. Voilà à quel niveau la pathétique et burlesque diplomatie comorienne est rabaissée. Le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani Boinaheri et Ambari profitent du froid parisien pour consulter sorciers et marabouts et faire les courses avenue Magenta, à Paris. Naturellement, la plupart des consultations maraboutiques se font chez l’ami Zarzour Regragui. Voilà où mènent «l’émergence» et les assises de la haine et du mépris.
Cette instrumentalisation diplomatique de la misère des Comores par l’Arabie Saoudite n’est pas sans rappeler qu’en son temps «Khomeyni répugne même à employer l’expression “Arabie Saoudite” et préfère parler du “gouvernement du Hedjaz” […]. Après une attaque en règle contre les “imbéciles qui se sont arrogé la garde des lieux saints”, Khomeyni alla jusqu’à déclarer que désormais “la libération de La Mecque passe avant celle de Kerbala et celle de Jérusalem”»: Mohammad-Reza Djalili: Diplomatie islamique. La stratégie internationale du khomeynisme, PUF, Paris, 1989, p. 162.
Nous voici revenus à Jérusalem.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 14 décembre 2017.
