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Lettre ouverte à Monsieur Abbas Mohamed Elhad

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Lettre ouverte à Monsieur Abbas Mohamed Elhad

Questions sur la Procureure Zam-Zam Ismaël Issouf

Par ARM

     Monsieur le ministre,

     J’ai l’honneur de m’adresser à vous en votre qualité de ministre de la Justice de l’Union des Comores pour vous poser quelques questions au sujet du comportement de Mme Zam-Zam Ismaël Issouf, Procureure, Tribunal de Fomboni, Mohéli. Déjà, dans la matinée de ce jeudi 7 janvier 2016, alors que vous passiez en voiture à Fomboni, je vous ai salué avec respect avant de vous faire part de mon souhait de m’entretenir avec vous. Je voulais vous parler de Justice aux Comores, un interminable cauchemar pour tout un pays. Moins de trois heures plus tard, dans la même journée, j’étais au Tribunal de Fomboni pour une banale affaire de document à y établir. Étant blessé au pied par un clou, je suis resté en voiture et avais demandé à un neveu de s’occuper de mon document. Et quand la Procureure Zam-Zam Ismaël Issouf apprit que ledit document me concernait, elle a provoqué un gigantesque scandale au Tribunal en adressant à mon neveu, pour moi et pendant plus d’une heure, des injures de type «Pamanhé ndzigni», «Mkatra Mahé Ndzigni», «Ndzigni ya Moina Gnahé», «Mkatra Moina Ghahé Ndzigni», etc. Derechef, elle décréta qu’elle ne signerait pas mon document, et ne le signa pas. Très affecté par ces injures, mon neveu se contenta de lui demander calmement si elle se rendait compte de ce qu’elle faisait. Ce qui n’avait fait que la pousser à plus d’injures et à plus de hargne. Mon neveu lui apprit que j’étais dans une voiture, dans l’enceinte du Tribunal, et qu’elle pouvait venir m’insulter en me regardant dans les yeux, mais je ne l’ai pas vue.

     Naturellement, mon éducation m’interdit strictement de répondre aux injures et aux menaces, estimant que critiquer une personnalité publique agissant dans le cadre de ses activités publiques est une chose qui se fait partout dans le monde civilisé et que la critique, contrairement à ce qu’on croit et dit aux Comores, n’a jamais été synonyme d’injure, insulte, blasphème et de crime de lèse-majesté. J’ai pris connaissance des injures proférées et j’ai bien ri en compagnie de nombreux amis avec qui on en parlait, trouvant que la Procureure Zam-Zam Ismaël Issouf est exactement celle que décrivent les blogs et sites Internet comoriens qui évoquent ses frasques au Tribunal de Fomboni. Je ne suis pas entré dans son jeu, qui n’est pas de mon âge. Il m’arrive d’être menacé, toujours par des femmes, pour un article publié sur ce site et qui souvent n’évoque même pas leur nom, et ma réponse est toujours: «Comme vous voulez me battre et m’insulter, dites-moi où voulez le faire, je viendrai, et comme ça, tout ira bien après avoir reçu vous coups et injures». Je n’élève jamais la voix. Quand cela est fait par message téléphonique écrit, j’y mets toute la courtoisie qu’il faut.

     Pourquoi la Procureure Zam-Zam Ismaël Issouf a organisé sa grandiose séance d’injures au Tribunal de Fomboni? La réponse est: parce qu’elle estime que je l’ai «injuriée». Et de quelles «injures» il s’agit? Parce que j’ai parlé de certains de ses agissements malheureux au Tribunal de Fomboni, comme quand elle avait dit au Juge Adfaon Ahamada Bacar, en plein prétoire, et alors que ce dernier présidait le Tribunal ce jour-là: «Ougni Madzi». Parce que je me suis interrogé sur son acharnement, menaces et injures sur le militant El-Amine Ali Mbaraka, dit Aboulkhaïr, dit Embargo, dit «le Président de la Rue publique», qui avait été arrêté et séquestré arbitrairement, et relâché avec les honneurs. Parce que je me suis posé des questions sur sa tendance à l’exagération qui l’avait poussée à s’en prendre à une femme qui entretenait une relation amoureuse avec un homme marié, alors qu’il s’agissait d’une affaire strictement privée qui ne la regardait pas et sur laquelle il n’y avait aucune action en Justice. En résumé, le nom de la Procureure Zam-Zam Ismaël Issouf n’a été cité sur ce site que pour des affaires en relation avec la manière dont elle travaille au Tribunal de Fomboni, une manière qui révolte même ses collègues, dont certains sont venus m’en parler dans l’enceinte du Tribunal, l’un d’entre eux disant gentiment que «le drame avec Zamou, c’est qu’elle transforme le Tribunal en exutoire de ses problèmes de famille, et de problèmes de famille, elle a. Il lui faut une formation spéciale pour l’éduquer et lui apprendre le minimum sur la manière de se comporter avec les autres. Ses agissements sont une honte pour tout l’appareil judiciaire comorien». De ses problèmes, surtout des derniers, le Tout-Mohéli parle et rit avec la plus virulente et la plus acide des méchancetés, avec un sadisme entièrement déshumanisé, mais il s’agit de sa sphère privée et elle est sacrée. Respectons-la donc.

     En vous écrivant, Monsieur le ministre, je ne souhaite pas me livrer à l’un des sports les plus pratiqués à Mohéli, la délation, mais vous poser des questions, et prendre l’opinion publique à témoin afin que demain personne ne dise qu’il ne savait pas, et ces questions ne sont pas posées uniquement par moi, mais par tous les justiciables mohéliens qui sont excédés par cette femme avec qui je serai appelé bientôt à travailler au Tribunal de Fomboni – Incha Allah. Mes questions sont donc les suivantes:

  • Est-ce qu’un Tribunal est une institution publique ou un commerce privé chargé d’affaires purement privées?
  • Est-ce que le Tribunal de Fomboni appartient à la Procureure Zam-Zam Ismaël Issouf et comment s’explique son titre de propriété sur l’institution?
  • Est-il normal qu’un Palais de Justice soit transformé en lieu d’injures et insultes envers de pacifiques justiciables?
  • Est-il normal qu’un Palais de Justice soit transformé en un lieu de vengeance, où doivent se vider les querelles personnelles?
  • Est-il normal que la Procureure Zam-Zam Ismaël Issouf refuse de signer un document qui ne demandait ni un acte de corruption, ni un passe-droit, ni un agissement se situant en marge de la Loi, d’une manière ou d’une autre?
  • Que fait la Procureure Zam-Zam Ismaël Issouf des principes d’indivisibilité et d’hiérarchie du Parquet qu’en enseigne à tous les juristes du monde?
  • Que prévoit le système judiciaire comorien pour faire face à certains comportements illégaux commis par les responsables de l’appareil judiciaire, surtout quand on sait que certains actes de Justice ne peuvent être signés que par une autorité spécifique? Dans des cas pareils, les justiciables doivent-ils renoncer à leurs documents, même d’une extrême nécessité?
  • Les autorités supérieures de l’Union des Comores étant parfaitement informées de tous les dysfonctionnements de l’appareil judiciaire comorien, trouvent-elles normal le fait qu’une personne transforme le Palais de Justice en basse-cour personnelle?
  • Les justiciables de Mohéli doivent-ils trembler à la seule évocation du nom de la Procureure Zam-Zam Ismaël Issouf?

     Comme il ne faut guère abuser des bonnes choses, j’arrête la liste des questions. Dans cette affaire, il y a quelque chose qui me pousse à m’interroger sur la nature humaine. En effet, chaque fois que la Procureure Zamzam Ismaël Issouf passe devant moi, elle est assise sur le siège d’une moto sur le point de voir ses malheureux pneus exploser. Visiblement, ce siège de moto n’est pas fait pour elle, puisqu’inadapté à sa corpulence. Exagérément trop petit et à la limite du folklore et du pathétique. Cette affaire de siège de moto fait rire le Tout-Mohéli. On en parle et on en fait des blagues très grasses et très salées. Pour d’évidentes raisons d’humanité, j’ai été le seul à Mohéli à dire qu’il était indigne de la part de l’État comorien de ne pas mettre une voiture à la disposition de notre Procureure bien-aimée. Je l’ai dit à des gens qui devaient lui rapporter cette nouvelle prouvant que je n’ai rien contre sa personne, mais contre des méthodes qui ne devraient pas être celles d’une juriste. Je n’attendais aucun remerciement de sa part, mais juste du respect envers elle-même et envers la robe noire d’hermine qu’elle porte et qui représente beaucoup pour tous ceux qui ont l’honneur de servir la Justice.

     Je vous prie d’agréer, Monsieur le ministre, l’assurance de ma très haute considération.

ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 9 janvier 2016.


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