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Mohamed Ali Saïd interdit de troisième candidature

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Mohamed Ali Saïd interdit de troisième candidature

La Cour constitutionnelle met fin à une nuit de 9 années

Par ARM

     Il savait. Il savait depuis le vendredi 1er janvier 2016. Mohamed Ali Saïd, Gouverneur sortant et finalement sorti de Mohéli, savait depuis le vendredi 1er janvier 2016 que la Cour constitutionnelle avait refusé sa troisième candidature à la vache à lait de Bonovo, où il biberonne depuis 2007. Il avait appelé ses proches et leur avait fait part de la terrible nouvelle qui met fin à leur anarchie et à leur vulgarité de 9 ans au Gouvernorat de Mohéli. À un moment où Mohéli est enceinte de plusieurs haines politiques et détestations politiciennes entre Mohéliens, à un moment où Mohéli se dirige vers des guerres de tranchées au cours desquelles la mort d’homme est à envisager le plus sérieusement du monde, à un moment où de vieilles plaies mohéliennes non encore cicatrisées sont redevenues béantes, personne ne peut dire de quoi sera faite la vie politique de Mohéli à compter du 23 mai 2016, mais tout le monde sait que cette nouvelle vie politique se fera sans Mohamed Ali Saïd, qui ne laissera derrière lui aucun bon souvenir. Il a fallu attendre ce samedi 2 janvier 2016 vers 15 heures 30 pour que la nouvelle sur l’invalidation de sa candidature soit officialisée par la Cour constitutionnelle et que le doute soit levé. À la plus grande joie des gens sérieux.

     À la manœuvre juridique, il y avait El-Amine Ali Mbaraka dit Aboulkhaïr, dit Embargo, dit «Le Président de la Rue publique». Qu’a-t-il fait? Il a introduit un recours très argumenté et très documenté auprès de la Cour constitutionnelle pour signaler l’illégalité manifeste de la troisième candidature de Mohamed Ali Saïd au Gouvernorat de Mohéli. L’ancien Maire de Fomboni avait regroupé un certain nombre de documents juridiques et administratifs prouvant que l’homme qui règne en monarque absolu et ombrageux à Bonovo jusqu’au 23 mai 2016 est en fin de parcours politique et que sa «maison de retraite» située au Nord de Fomboni va bientôt commencer à servir. Ici et là, on a entendu une rumeur perfide selon laquelle El-Amine Ali Mbaraka avait été aidé dans sa démarche juridictionnelle par telle personnalité mohélienne proche du pouvoir politique actuel, une personnalité avec laquelle il a toujours eu des relations difficiles, voire empoisonnées. Ce que dément formellement «le Président de la Rue publique», qui savoure sa victoire contre Mohamed Ali Saïd sans chercher à s’en cacher. Un vieux contentieux politique oppose El-Amine Ali Mbaraka à Mohamed Ali Saïd depuis quelques années, et El-Amine Ali Mbaraka, candidat à l’élection gubernatoriale de Mohéli en 2016, vient d’en remporter la dernière manche. Le vendredi 8 janvier 2016, il y aura un défilé géant à Mohéli pour célébrer l’élimination d’un dirigeant qui a été foncièrement mauvais et vulgaire, et qui paie aujourd’hui le prix de son arrogance et de son insolence dans une ambiance de corruption généralisée et de dévergondage politique et autre. À en croire ces habitants de Fomboni, depuis qu’ils ont appris la terrible nouvelle, le Gouverneur sortant et ses copains se montrent très discrets du côté de l’arbre à sirop de Salamani. Tant mieux pour tout le monde.

     Les déboires du Gouverneur Mohamed Ali Saïd ont diverses implications. Ce dernier avait pris ses précautions dictées par le désespoir en dépêchant à Moroni le Directeur de son Cabinet. Celui-ci n’était pas parti à Moroni les mains vides. Bien au contraire. L’homme de Bonovo était parti à Moroni avec une valise dans laquelle il y avait un carton, et dans le carton, il y avait de l’argent, beaucoup d’argent. Cet argent était destiné aux membres de la Cour constitutionnelle pour qu’ils valident la candidature de son patron. Et ce fut tintin. Oui, ce fut tintin. L’affaire s’est très mal terminée, avec les résultats que tout le monde connaît. Pourtant, toute honte bue, les hommes de Mohamed Ali Saïd prétendront perfidement que le gouvernement avait aligné des liasses de billets de banque à la Cour constitutionnelle pour que la candidature du Gouverneur soit jetée à la rivière. Et puis, le dimanche 3 janvier 2016, le Gouverneur était devant le dernier carré de ses «fidèles» et avait demandé à ces derniers de soutenir la candidature de Bianrifi Tarmindhi, de Nioumachioi comme lui. Mais, les «fidèles» ont dit vouloir retourner à leur case d’origine, chez Mohamed Saïd Fazul, qui n’a dit à personne qu’il était fâché et triste de voir ce qui arrive à son ennemi préféré. Au volant de sa voiture noire, Mohamed Saïd Fazul lance à ceux qui l’interrogent sur l’impossibilité de le voir depuis quelques semaines: «J’ai une journée qui commence à 6 heures, et à partir de 6 heures, j’enchaîne les entretiens politiques». La réunion tenue le lundi 4 janvier 2016 par Mohamed Ali Saïd et ses partisans s’est terminée en queue de poisson, mais tout le monde sait que pour préserver ses intérêts personnels, le Gouverneur sortant se ralliera à la candidature de la Première Dame, qu’elle ne ménageait pourtant pas ces derniers temps.

     Enfin, soyons humains et posons-nous la question sur ce que Mohamed Ali Saïd va faire des casquettes, tee-shirts, banderoles et autres babioles pour sa candidature avortée, un équipement qu’il va recevoir dans les jours à venir, sans payer un kopek troué à la Douane, puisqu’il s’en est exonéré depuis qu’il s’est installé à Bonovo, pour le plus grand malheur des Mohéliens. Cet équipement ferait un bon repas pour les poissons de l’océan Indien.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 5 janvier 2016.


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