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Un réanimateur d’El-Manrouf arrêté. Il a parlé vrai

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Un réanimateur d’El-Manrouf arrêté. Il a parlé vrai

Il a parlé de coronavirus, et arrêté par la Gendarmerie

Par ARM

       Ponce Pilate. Tout le monde connaît son histoire. Il était chargé de juger Jésus-Christ, qui lui expliqua une chose absolument renversante: il était jugé parce qu’il disait la vérité. L’affaire dépassait Ponce Pilate, qui avait peur de rendre la justice en faveur d’un innocent devant une foule hystérique et haineuse qui réclamait sa mort. Ponce Pilate abandonna Jésus-Christ à la foule qui le voulait mort, s’en lava les mains (origine de l’expression «s’en laver les mains»), et déclara devant la foule vengeresse: «Je suis innocent du sang de ce juste, vous, vous y aviserez».

C’est ce qui arrive aujourd’hui aux Comores. Il est interdit de dire la vérité, et ceux qui jugent ceux qui disent la vérité sont obligés de respecter les ordres pour tuer la vérité, l’innocence et les innocents. Nous connaissons la fameuse chanson qui fait danser ce qui tient lieu d’autorités aux Comores: «Il n’y a pas de coronavirus aux Comores». Le monde entier parle maintenant de l’entêtement du chanteur ecclésiastique Assoumani Azali Boinaheri devant «les Députés» qu’il a lui-même «élus»: «Au grand dam des oiseaux de mauvaise [Sic: «Mauvais»] augure, à ce jour, selon nos vaillants médecins, aucun cas de COVID-19 n’a été enregistré dans les trois autres iles de l’Union des Comores. Nous en rendons grâce à Allah». Très belle musique.

Cependant, les malades affluent dans les hôpitaux, et El Manrouf est débordé. Le service de réanimation de l’Hôpital El Manrouf de Moroni est pris d’assaut. Chaque jour, de nouveaux malades souffrant de troubles respiratoires graves y sont admis, et aucun ne retourne vivant chez lui. Les Comoriens meurent dans l’indifférence des autorités. Les autorités les veulent morts. C’est alors qu’un réanimateur de l’Hôpital El Manrouf a expliqué que ce génocide ne peut être causé que par le coronavirus parce que, depuis l’existence des Comores, c’est la première fois qu’il y a un tel afflux de malades dans un hôpital. À peine le réanimateur avait-il eu le temps d’exprimer le fond de sa pensée qu’il était entre les mains de la Gendarmerie, qui lui dit doctement qu’il ne pouvait un tel diagnostic.

Ahurissant! Stupéfiant!

Les Comoriens sont divisés: d’un côté, il y a les naïfs, qui disent que, comme les autorités répètent qu’«il n’y a pas de coronavirus aux Comores», c’est qu’«il n’y a pas de coronavirus aux Comores». D’autre part, il y a ceux qui ont bien compris que les autorités se moquent d’eux. Cette femme de Mohéli a été très claire au téléphone dans la matinée de ce lundi 27 avril 2020, même si elle employait un langage imagé: «Le requin est dans le lac. Le Mal est bien présent ici et fait des ravages».

Par ARM

Le copier-coller a définitivement tué la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Lundi 27 avril 2020.


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