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Peut-on gracier le justiciable non condamné par le juge?

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Peut-on gracier le justiciable non condamné par le juge?

Djaffar Ahmed Saïd Hassani est condamné par quel juge?

Par ARM

     De nouveau, c’est le délire. Il y a du délire parce que les séides chargés de la propagande de la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé ont intérêt à se documenter un peu en Droit avant de dire n’importe quoi sur les réseaux asociaux. En effet, ces propagandistes, à dessein de salir Djaffar Ahmed Saïd Hassani, disent de lui qu’il serait déçu parce qu’il souhaitait une mesure de grâce en sa faveur. Pour que les choses soient claires dans les esprits, il faudra rappeler qu’en Droit, la grâce est une «mesure de clémence, décidée par le chef de l’État usant d’un droit qu’il tient de la Constitution, en vertu de laquelle un condamné est dispensé à sa requête (le recours de grâce) de subir tout ou partie de sa peine ou doit exécuter une sanction plus douce que celle initialement prévue»: Raymond Guillien, Jean Vincent et autres: Lexique des termes juridiques, 15ème édition, Dalloz, Paris, 2005, p. 313.

Or, quand bien même anticonstitutionnellement limogé en 2018, Djaffar Ahmed Saïd Hassani vivait aux Comores sans avoir été interpellé par un juge un jour. Il avait prononcé son discours historique du samedi 16 juin 2018 pour dénoncer la dictature dont il était le Vice-président, a été rétrogradé avant d’être carrément chassé du gouvernement sans le moindre respect du Droit. Il a fallu qu’il prenne l’avion pour la Tanzanie sans se cacher, passant par le salon VIP de l’Aéroport de Hahaya, pour qu’il soit considéré comme un «délinquant»? Là, ce n’est pas du Droit, mais dans la vengeance politique. Pourquoi au moment de l’arrestation de son petit frère Maître Bahassani Ahmed Saïd Hassani, n’a-t-il pas été arrêté lui aussi, alors que le petit frère n’est kidnappé et séquestré que pour atteindre le grand frère? Et comment peut-on être jugé et condamné par une institution judiciaire qui n’a aucune existence légale, la Cour de Sûreté de l’État n’étant prévue par un texte juridique, et n’existant donc pas?

Sans être dépositaire de la pensée politique et de la dignité de Djaffar Ahmed Saïd Hassani, il est facile de soutenir qu’il est devenu le frère siamois de son discours anthologique du samedi 16 juin 2018, déjà inséré dans un livre publié en 2018 sur les Comores et en cours d’insertion dans un autre livre qui sera publié en 2019. C’est ce discours qui a fait entrer Djaffar Ahmed Saïd Hassani dans l’Histoire, et cela par la grande porte. Il ne peut donc pas se rabaisser à attendre une «mesure de clémence» de la part d’un dictateur fou pour faute non commise. Pour rappel, Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987, et sa veuve ne s’est jamais remariée, estimant qu’elle porte sur ses épaules «un héritage très lourd», qu’elle s’interdit de trahir. Djaffar Ahmed Saïd Hassani, lui aussi, porte sur ses épaules «un héritage très lourd», son discours épique du samedi 16 juin 2018, qu’il s’interdira à vie de trahir. Il n’attend aucune grâce sans condamnation légale du mort-vivant et «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 2 juin 2019.


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