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Le Docteur Sounhadj Attoumane est tombé du tomatier

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Le Docteur Sounhadj Attoumane est tombé du tomatier

Il est chassé du Parti Bidoche à coups de pieds sur les fesses

Par ARM

      À Moroni, on a le sens de la formule. À Moroni comme ailleurs aux Comores, les gens ont un faible pour les formules charnelles. Ils ont fini par déclarer que le Grandissime Docteur Sounhadj Attoumane, le plus Grand de tous les Docteurs comoriens, le plus expérimenté de tous les cardiologues comoriens, le cardiologue des gynécologues et des cardiologues, mais aussi le cardiologue des malades ordinaires, était un navigateur. Dans le langage poétique de Moroni, un navigateur est un acteur politique qui fait dans l’hermaphrodisme politique pour ne pas mourir de faim, un acteur politique qui se retrouve dans toutes les idéologies et dans tous les courants politiques. Et, en la matière, le Grandissime Sounhadj Attoumane a prouvé qu’il savait «naviguer».

Crypto-sambiste sous Ahmed Sambi et même après le crypto-sambisme, tant qu’Ahmed Sambi lui remplissait les poches et la bouche («bouche pleine ne parle pas», disait poétiquement Félix Houphouët-Boigny), Tonton autoproclamé de Haloua, la fille aînée d’Ikililou Dhoinine, sous Ikililou Dhoinine, et brusquement devenu azaliste sous la deuxième kleptocratie anticonstitutionnelle du «ventriote» Azali Assoumani, il a fini par tomber du tomatier. Compte tenu de la hauteur de la plante, il a tous les os qui lui font un mal de chien, et on se demande s’il va survivre à sa chute presque mortelle. Tout est dans le «presque». Oui, sa chute est presque mortelle.

Qu’on s’en rende compte! Ce mardi 20 juin 2017, les caciques du Parti Bidoche d’Ahmed Sambi ont signé un communiqué pour exclure le Grandissime Docteur Sounhadj Attoumane du Parti. Les heureux signataires sont la crème la plus onctueuse du parti: Ibrahim Mohamed Soulé, Ibrahima Mhoumadi Sidi, Hassane Ahmed El Barwane (dont on imagine le sourire carnassier et gourmand au moment de la signature), Mohamed Massound, Ahamada Moussa, Ibrahim Ahamadi, Ibrahim Mlanao, Abdou Saïd, Djaffar Ahmed Mansoib, Djaffar El Macelie, Hadji Mohamed Ali et Chourayiki Bacar.

Qu’on se le dise! Le Grandissime Docteur Sounhadj Attoumane est un garçon correct et ouvert. Il est d’un commerce agréable. Personnellement, j’aime beaucoup discuter avec lui. Mais, actuellement, il est indéfendable. Il ne s’agit pas seulement de son ingratitude envers Ahmed Sambi, qui l’a fabriqué politiquement de ses propres mains, mais d’une certaine tendance à l’exagération qui le pousse à oublier d’où il vient politiquement, à qui il doit quoi politiquement. Le Docteur Sounhadj Attoumane s’interroge sur son présent en politique et est arrivé à une conclusion d’une simplicité biblique: même dans une inconstitutionnalité totale et vulgaire, le détenteur du pouvoir est le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani, le mari d’Ambari et de Moinourou, le père du Prince héritier Loukman, futur putschiste et dictateur par hérédité des Comores. Pour le fils et au nom du père. Et, dans son cerveau rempli de projets politiques et d’ambitions personnelles, le Grandissime Docteur Sounhadj Attoumane a déjà tué Ahmed Sambi, qui n’a pas le pouvoir entre ses mains.

Les caciques du Parti Bidoche lui reprochent son communiqué dans «le journal Al-Fajr édition du 12 juin 2017 où il a engagé les membres du Bureau exécutif national du Parti Juwa par ses propos mensongers, désobligeants et fâcheux, qu’ils n’ont ni tenus, ni approuvés, eu égard aux conséquences néfastes qu’ils ont engendrés pour notre Parti et notre Président d’honneur.

      Considérant que ces propos constituent une récidive après ceux tenus les 21 et 14 avril 2017 dans les journaux Al-Watwan […] et Al-Fajr […], et qui lui ont valu la destitution du poste de secrétaire général adjoint et de Président de la Commission nationale chargée de l’organisation du Congrès national du Parti,

      Vu que ces propos largement repris par la presse et les réseaux sociaux et sont audibles sur la page facebook […] du 12 juin 2017,

      La majorité des membres présents réunis en conseil de discipline décident de l’exclusion définitive du Docteur Sounhadj Attoumane du Parti Juwa.

      Ainsi, à compter de ce jour, et conformément aux articles 41, 43 et 45 de nos statuts et règlement intérieur, le Docteur Sounhadj Attoumane est déchu de sa qualité de membre du Parti Juwa.

      Fait à Moroni le 20 juin 2017».

Soyons justes. Le Grandissime Docteur Sounhadj Attoumane savait ce qu’il faisait: il tenait à envoyer à son nouveau maître, le «saigneur» Azali Assoumani, un message de fidélité dans une servilité obséquieuse. Dans son immense cerveau, la seule parade qu’il a trouvée consiste à désavouer Ahmed Sambi quand il a énoncé une évidence, en expliquant l’inconséquence et l’idiotie du soudard Azali Assoumani qui, en contrepartie de pétrodollars offerts à titre personnel par ses maîtres d’Arabie Saoudite pour rompre stupidement les relations diplomatiques entre les Comores et le Qatar, pays qui n’a causé aucun tort aux Comores.

La sortie du Grandissime Docteur Sounhadj Attoumane était stupide, ingrate, mal inspirée et dictée par la cupidité et le mensonge. En effet, quand Ahmed Sambi dénonça la stupide rupture des relations officielles entre les Comores et le Qatar, il n’avait jamais prononcé le nom de son Parti Bidoche, alors que le Grandissime cardiologue parmi les plus éminents des médecins l’accuse mensongèrement et tendancieusement de l’avoir fait au nom du Parti Bidoche. Pour lécher le cul de son nouveau maître, le putschiste Azali Assoumani, le Grandissime Docteur Sounhadj Attoumane n’avait pas besoin d’une sortie aussi maladroite et hypocrite. Il peut toujours se faire recruter à la CRC, pour aller grossir les rangs des navigateurs, mendiants et des pique-assiettes de foire. La navigation politique est devenue un sport très prisé du côté de Moroni ces derniers temps.

La grande erreur commise par le Grandissime Docteur Sounhadj Attoumane, c’est qu’à force de trop lécher le cul de son maître Azali Assoumani, il vient de commettre l’irréparable en se privant définitivement du droit de s’exprimer au nom d’un parti politique qui vient de l’éjecter comme une noix de cerise, selon la fameuse formule du Prince Norodom Sihanouk.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 24 juin 2017.


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