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Ibrahim Ali Mzimba ne sait pas vraiment ce qu’il veut

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Ibrahim Ali Mzimba ne sait pas vraiment ce qu’il veut

Il dénonce la procédure, mais reconnaît la licéité de l’illicite

Par ARM

     On sait la «Justice» comorienne morte et enterrée. En fait, elle est morte et enterrée. Mais, quand les Comoriens en parlent, ils insistent uniquement sur le fait que le mal est imputable à des «magistrats» incompétents et corrompus, et à un pouvoir exécutif tuant la séparation des pouvoirs. La corruption et l’incompétence criminelle des «magistrats» comoriens constituent une réalité, une réalité amère. À Mohéli et à la Grande-Comore, il s’agit d’une véritable plaie purulente et visqueuse. La politisation et l’instrumentalisation de la «Justice» sont un deuil permanent aux Comores. Seulement, on oublie un autre drame national: la médiocrité de certains avocats comoriens. Oui, certains avocats comoriens baignent dans l’incompétence criminelle, et peuvent même être corrompus.

Citons un exemple. La prétendue «Cour de Sûreté de l’État», qui est en réalité la Cour de la Honte mercenariale, une monstruosité qu’avaient créée les mercenaires, n’a aucune existence légale, ne fait pas partie de l’ordonnancement juridique des Comores, condamne sans juger, refuse d’écouter les arguments de la défense, limite le nombre d’avocats ayant le droit de défendre leurs clients, les «magistrats» disant ne pas avoir le temps d’écouter, ignore la licéité et la pertinence de l’appel dans un procès, condamne des innocents en l’absence de leurs avocats, use de méthodes expéditives pour bâcler en quelques minutes un procès qui aurait dû durer des mois et des mois.

     Ibrahim Ali Mzimba prétend rejeter la procédure bâclée par cette Cour, car ne remplissant aucune condition juridique. Pour lui donc, les fautes commises en matière de procédure doivent entraîner non pas la nullité, mais l’acquittement. Ce sont des situations juridiques bien différentes, mais Ibrahim Ali Mzimba ne s’en rend pas compte. Il pérore et crâne en ces termes: «Nullité = acquittement», «le cas d’aujourd’hui est un cas très exceptionnel, et ce que je dirais à Monsieur le Commissaire du gouvernement, que je vous connais très puissant en procédure, c’est de renoncer à ces réquisitions, pour s’en remettre à la sagesse de la Cour, pour, enfin, faire triompher le Droit, et prononcer dans cette audience l’acquittement de ces pauvres jeunes, qui sont tous de bons travailleurs, et de ces personnes de bonnes familles parce que l’administration a raté son travail, et nul n’a le pouvoir, ni le droit de rétablir cela».

Il rejette donc explicitement la procédure suivie par cette Cour, la jugeant viciée. Mais, implicitement, il légitime cette même Cour, dans la mesure où il lui demande d’acquitter ses clients. En demandant à la Cour cet acquittement, il lui reconnaît implicitement une légitimité et une compétence qu’il lui nie explicitement. Il aurait dû donc demander une seule chose: l’annulation totale et définitive de toute la procédure, et donc l’abandon des poursuites judiciaires. Cela peut se faire sans qu’il ne soit nécessaire de reconnaître la légitimité d’une Cour qui n’en a pas. Qu’on se le dise!

Dans sa plaidoirie, Ibrahim Ali Mzimba n’a pas défendu ses clients. Il a fait, en mauvais français, un mauvais cours magistral sur l’importance de la Procédure pénale, s’est livré à de la flatterie obséquieuse envers des «magistrats» dont il évoque «la puissance» jusqu’à la nausée. Il ne parle pas de l’innocence de ses clients, il ne parle pas de l’absence de preuves, il ne parle pas de l’illicéité manifeste du Tribunal, mais se noie dans un flot de petites théories oiseuses, vaseuses et fumeuses. Il a omis de dire le plus important: la Cour de la Honte mercenariale n’ayant aucune existence légale, et la procédure étant viciée dans sa globalité, le procès n’aurait jamais dû avoir lieu. Les poursuites auraient dû être abandonnées. Mais, Ibrahim Ali Mzimba pousse la complaisance démagogique jusqu’à parler de sa volonté de s’en «remettre à la sagesse de la Cour», alors qu’il s’agit d’une Cour d’exception, une Cour sans la moindre existence légale, ni souci du Droit.

Quelle tristesse!

Quel gâchis!

Quel discrédit jeté sur le métier d’avocat!

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 19 décembre 2018.


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