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«Ceux qui ont fort peu écrit» contre les écrivains qui écrivent

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«Ceux qui ont fort peu écrit» contre les écrivains qui écrivent

Le caporal qui dit «merde» au Colonel, et copine avec le Général

Par ARM

       On n’est pas obligé d’être d’accord en tout avec l’archéologue, anthropologue et linguiste français Pierre Vérin (1934-2010). Pourtant, il a été le premier à dénoncer «certains qui ont fort peu écrit» et qui s’arrogent le droit de critiquer sans raison, en dehors de la jalousie et de la haine, les écrivains qui écrivent réellement. Comme on sait désormais, «certains qui ont fort peu écrit» ont un nom officiel: les écrivains circonstanciels et accidentels de temps, partie intégrante des petits épiciers aigris et des «Comoricains», ces Comoriens «qui “saventˮ ce qu’ils ne savent pas».

       Voici un morceau choisi dans un livre de Pierre Vérin consacré aux Comores: «À celui qui s’intéresse au passé des Comores, de 1798 à 1912, il est indispensable d’avoir recours à l’admirable Thèse de Jean Martin, Quatre îles entre pirates et planteurs, dont les 1.085 pages contiennent un dépouillement et une présentation de toutes les sources écrites connues. Mais l’auteur a, aussi, contrairement à certaines assertions de chercheurs qui l’ont beaucoup critiqué mais ont fort peu écrit, fait usage de sources orales dont il a bien perçu l’intérêt, notamment pour la Grande-Comore. Il a été le premier, dès 1968, à attirer l’attention sur l’importance des clans royaux et viziraux de Ngazidja»: Pierre Vérin: Les Comores, Éditions Karthala, Collection «Méridiens», Paris, 1994 p. 7 (en note de bas de page).

       Oui, aux Comores, même ceux qui n’ont rien écrit, qui ne comprennent rien en écriture, critiquent et insultent ceux qui écrivent, aux deux motifs que, d’une part, ils ne comprennent pas ce que les écrivains écrivent, et que, d’autre part, quand ils savent lire, ils ne sont pas d’accord avec ce qui est écrit. Quand on n’a jamais écrit un poème, quand on n’a jamais lu un poème écrit pour une femme, pourquoi s’étonner quand on a sous ses yeux un poème qu’un écrivain adresse à une femme par amour? A-t-on valablement le droit de critiquer ce qu’on n’arrive pas à lire du fait d’un niveau très faible, et d’en insulter l’auteur?

       Curieusement, dans un autre contexte national, Moussa Dadis Camara, ancien dictateur burlesque et sanguinaire de Guinée, abondait dans le sens de Pierre Vérin, en accusant les subalternes de vouloir donner des leçons à leurs supérieurs et de les insulter: «L’Armée guinéenne est caractérisée par une telle indiscipline, que c’est la seule Armée au monde où un Caporal peut dire “merdeˮ à un Colonel, à un Général». Cela fait penser à cette lettre que le Professeur de Rédaction administrative nous avait présentée en classe et qui émanait d’un Général de l’Armée s’adressant à brancardier dont l’épouse voulait copiner et prendre le thé avec l’épouse de cet officier supérieur.

       Et si chacun restait humblement en place?

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 14 avril 2024.


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