Comoriens tués par l’Armée d’Ali Soilihi entre Anjouan et Mayotte
Sont-ils des bons morts, des morts légitimes car tués par leur dirigeant?
Par ARM
Le 6 juillet 1975, l’Anjouanais Ahmed Abdallah Abderemane proclame dans la confusion et précipitation l’indépendance des Comores. Le Grand-Comorien Ali Soilihi, ne supportant pas qu’un Anjouanais devienne premier Président des Comores, le renverse le 3 août 1975, soit moins d’un mois après le cinéma de l’Anjouanais à la Chambre des Députés de Moroni. Les Mahorais demandent, voire exigent le départ des Comoriens de Mayotte vers leurs îles respectives. Alors que ces derniers n’ont pas encore eu le temps de faire leurs valises, leurs compatriotes commencent à débarquer clandestinement, donc illégalement, à Mayotte pour mendier une vie, mais tout en proclamant que «Mayotte est comorienne et le restera à jamais» et que, donc, la France devait quitter Mayotte où ils mendient une vie dans la liberté et dans la dignité. Ce que les Comoriens ne disent jamais, c’est que l’Armée d’Ali Soilihi a tué des milliers de Comoriens innocents en haute mer, entre Anjouan et Mayotte, parce qu’il ne fallait pas que ces Comoriens aillent raconter à l’étranger que leur pays était devenu une prison à ciel ouvert et un cimetière à fosses communes, du fait de la politique d’Ali Soilihi.
Combien en sont morts? Les Comoriens détournent pudiquement le regard et se taisent pudiquement sur le sujet, gênés. Pourquoi ne pas demander aux familles comoriennes de citer le nom de leurs morts pour qu’on puisse en faire un recensement approprié? Ce mutisme s’appelle «le nationalisme de la dissimulation de la mort». Pourtant, depuis 2000, chaque jour, «les bons et vrais Comoriens» disent que 20.000 Comoriens sont morts entre Anjouan et Mayotte. Il faudra sans doute qu’un jour on réponde à la question de savoir si les Mahorais ont déjà obligé les Comoriens à entrer clandestinement à Mayotte, et pourquoi les Comoriens fuient leur pays pour l’île de ceux qu’ils insultaient hier, en les qualifiant de «mangeurs des hérissons et buveurs de “Trembo”».
Naturellement, Toihir Daoud dit Mdama, que nous saluons au passage, va de nouveau crier au scandale et arguer du fait que, évoquer un tel sujet humain «manque d’objectivité». Justement, il doit savoir qu’on attend la réédition de son livre.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Lundi 15 avril 2024.
