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Azali Assoumani, de nouveau en slip et sous une table

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Azali Assoumani, de nouveau en slip et sous une table

Il négocie sec avec son copain Ahmed Sambi son soutien

Par ARM

   Un garçon étrange, l’homme Baba, Azali Assoumani. Il a décidé d’imiter la chauve-souris, le hérisson, les vampires et les hiboux: il déteste la lumière du jour et préfère les ténèbres de la nuit, là où il peut se livrer à ses exercices de comploteur en croyant ne pas être vu. Azali Assoumani a décidé unilatéralement qu’il ne devrait jamais agir dans le sens de l’intérêt général des Comoriens tel que tout le monde l’entend et le conçoit, puisque lui-même a défini ce que doit être cet intérêt. La première fois qu’il «est entré» dans «l’Histoire», c’était le 26 septembre 1992, quand, d’un commun accord avec d’autres militaires, il s’impliqua dans une tentative de renversement du Président Saïd Mohamed Djohar, mais quand le coup échoua, il se mua en «défenseur de l’ordre républicain» et joua «le beau rôle», oubliant qu’il était dans l’affaire jusqu’au coup. On l’accuse d’avoir torturé ses propres complices. Puis, arriva le 28 septembre 1995, quand Robert «Bob» Denard et ses mercenaires débarquèrent aux Comores pour chasser du pouvoir le même Saïd Mohamed Djohar. Alors qu’il était chef d’État-major de l’Armée comorienne, Azali Assoumani a été le premier à fuir les mercenaires, à se déshabiller et à courir en slip pour aller se cacher à l’Ambassade de France aux Comores. Saïd Ali Kemal avait alors dit que dans un pays normal, Azali Assoumani aurait été traduit en Cour martiale. Et jeté dans une prison, voire fusillé…

   Voici ce que dit de lui Jean-Claude Sanchez, l’un des mercenaires engagés par Robert «Bob» Denard pour renverser Saïd Mohamed Djohar du pouvoir le 28 septembre 1995: «Le bruit courut que la résistance était menée par le colonel Azali Assoumani, le chef de l’armée comorienne, qui s’était signalé par le passé par sa brutalité et son sadisme à l’égard des opposants; bruit infondé, comme nous le saurons plus tard», étant donné que «le lieutenant Éric I. avait été averti de la situation vers 5 heures 30 déjà. Il s’était immédiatement rendu chez le colonel Kister, conseiller en sécurité du président Djohar, où il trouva le colonel Azali qui était venu s’y réfugier après s’être enfui de chez lui en slip. Il le récupéra pour se rendre à Radio Comores. Ils étaient au premier étage avec quelques employés, depuis cinq minutes à peine quand ils virent arriver le capitaine Soilihi de l’armée comorienne avec un groupe de soldats. Le lieutenant I. descendit les accueillir, puis remonta à l’étage. Le colonel Azali avait disparu, enfui une nouvelle fois en sautant d’une fenêtre pour aller se cacher toute la journée chez un coopérant. Quel courage!»: Jean-Claude Sanchez: La dernière épopée de Bob Denard. Septembre 1995, Pygmalion (Flammarion), Paris, 2010, pp. 130 et 131.

   Bien évidemment, ce n’est pas bon. C’est même franchement scandaleux et honteux. Aujourd’hui, toute honte bue, les responsables de la «communication» d’Azali Assoumani font tout pour faire admettre comme vérité le mensonge selon lequel au moment du putsch du 28 septembre 1995, Azali Assoumani n’était pas le chef d’État-major de l’Armée comorienne. Grossier mensonge que démentent Jean-Claude Sanchez, les faits eux-mêmes et tous les Comoriens sérieux. Fort malheureusement, Azali Assoumani est resté cet homme de coups bas. Les Comoriens ne le savent pas, et pourtant, c’est Azali Assoumani qui a favorisé l’arrivée d’Ahmed Sambi à la Présidence de la République en 2006. En effet, le 16 octobre 2005, les deux larrons se retrouvaient à l’Hôtel Al-Amal de Mutsamudu. À la sortie de sa rencontre avec le futur dictateur, Azali Assoumani demandait ouvertement à ses hommes de soutenir la candidature d’Ahmed Sambi, et ces derniers crièrent au scandale avant de comprendre la stratégie du putschiste.

   Dans ses calculs de rat, Azali Assoumani rêvait d’une stratégie à l’algérienne: il laisse arriver Ahmed Sambi au pouvoir par la voie des urnes, on chasse l’intrus du pouvoir au prétexte qu’il est un «islamiste», et l’enfant de Mitsoudjé reste au pouvoir pendant 20 ans «pour sauver ce qui peut l’être», comme il avait prétendu lors de son coup de force d’avril 1999. Mais, il fit chou blanc. Ce fut tintin. Bien au contraire, la communauté internationale se mit à le pousser par les fesses pour qu’il déguerpisse. Et, il finit par déguerpir.

   Aujourd’hui, l’homme Baba, digne héritier d’Ali Baba, est encore en slip et sous la table, comme il l’était le 28 septembre 1995 à l’Ambassade de France aux Comores. Il négocie dans le plus grand secret de Polichinelle avec le fugitif de la République, l’ancien dictateur Ahmed Sambi, pour que ce dernier lui «donne» les voix de son candidat au premier tour et celles de toute l’île d’Anjouan, sa propriété personnelle. Mais, Azali Assoumani joue un jeu très faux-cul parce qu’en même temps, il cherche à faire les yeux doux au pouvoir politique actuel, qu’il accuse de «fraudes électorales» afin de faire un clin d’œil à Ahmed Sambi, comme on peut le constater à la lumière de son refus de se présenter à la manifestation interdite du samedi 27 février 2016 et de la décision qu’il a prise en demandant à son candidat malheureux au Gouvernorat de Mohéli de soutenir la Première Dame, alors que ledit candidat disait avant que le plus important était d’empêcher l’élection de la même Première Dame, de Mohamed Saïd Fazul et de Mohamed Ali Saïd.

   L’homme en slip et ne se trouvant à l’aise que dans les «dessous de table», dans tous les sens du terme, drague à la fois Ahmed Sambi et ses pires ennemis, les anciens séparatistes de l’île d’Anjouan, mais aussi le pouvoir politique qu’il accuse de «fraudes électorales». Mais, ceux qui le connaissent à merveille disent qu’il n’est à l’aise que dans des situations pourries, où il doit naviguer dans les eaux troubles du double langage et de la duplicité. Mais, que va donner sa danse du ventre alors que Mouigni Baraka Saïd Soilihi veut, lui aussi, aller renouveler ses bises sur les deux joues de son ami Ahmed Sambi, la chose que ne souhaite pas le candidat malheureux du même Ahmed Sambi? En tout état de cause, dans les jours à venir, on va assister aux plus étranges des compromissions politiques, pendant que le navire des mauvais perdants du premier tour de l’élection présidentielle du dimanche 21 février 2016 prend eau de toutes parts.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 29 février 2016.


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