Anjouanais et Grands-Comoriens persécutent Mayotte
Ils voulaient obliger les Mahorais à être dévorés par eux
Par ARM
Depuis avril 2023, un ami avec qui j’emprunte souvent la barge m’a fait découvrir une réalité ahurissante. Comme il maîtrise son petit monde, il fait allusion aux origines insulaires de certains Comoriens qu’il connaît devant les intéressés. Tous ont nié être originaires de leur île d’origine. Je n’avais songé un jour qu’on pouvait nier ses origines insulaires. Moi, je n’aurais jamais nié ma mohélité. Alors, il est urgent de savoir pourquoi des Comoriens vivant à Mayotte nient être originaires de leur île d’origine. Pourquoi? Ne remontons pas jusqu’en 1837, quand les Mahorais sollicitaient la colonisation de leur île par l’Angleterre, ayant même dépêché une délégation à l’île Maurice pour ce faire, dans le seul but de se protéger contre la violence d’Anjouan. Interrogeons-nous de façon terre à terre.
On pourra juste rappeler que, «[…] par tradition les Mahorais n’aiment pas les gens d’Anjouan, qu’ils considèrent comme des accapareurs de terre. Durant la période d’autonomie interne, le notable anjouanais Mohamed Ahmed, ancien Député des Comores à l’Assemblée nationale, et le Président Ahmed Abdallah n’ont pas failli à la tradition, puisqu’ils se rendirent propriétaires de plusieurs centaines d’hectares à Mayotte, renforçant ainsi le sentiment de rejet, très répandu dans la population»: Jean Fasquel: Mayotte, les Comores et la France, Éditions L’Harmattan, Paris, 1991, p. 13.
En 1912, la France, pour des commodités administratives et budgétaires, avait rattaché des îles qui, jusqu’alors, ont toujours été indépendantes les unes des autres. Le 22 décembre 1974, elle a organisé un référendum d’autodétermination pour que chaque île choisisse son destin. Mayotte a choisi la France, présente sur son sol depuis 1841, et qui, à ses yeux, est synonyme de liberté. Mais, les Anjouanais et les Grands-Comoriens ont tout fait pour détourner le choix des Mahorais, usant des procédés les plus vils. Les Mahorais ont, dans une belle dignité, défié les pistolets posés sur la tempe de chacun d’entre eux dans le but de les obliger à dire qu’ils étaient Comoriens, et ont tout clairement dit: «Nous voulons rester Français pour être libres».
Pour comprendre la nature et l’étendue des persécutions que les Anjouanais et les Grands-Comoriens s’acharnaient à faire subir aux Mahorais, lisons les documents officiels suivants. Le premier est le Mémoire des Députés de Mayotte à la Chambre des Députés des Comores sur les manœuvres des autorités comoriennes dont le peuple mahorais a été victime lors de la consultation des populations des Comores organisée par la loi n°74-965 du 2 novembre 1974.
Mais, les Mahorais ne désarmaient, comme en témoigne ce Communiqué des Députés de Mayotte à la Chambre des Députés des Comores.
Qui aurait pu dompter un peuple aussi déterminé à assumer son destin au sein de la France, loin et sans les Comores? Nassur, un ami fraternel, me dit souvent: «Notre but est d’éloigner Mayotte des Comores. Si, lors du référendum de 1974, les Comores avaient choisi la départementalisation, nous aurions voté pour l’indépendance avant de retrouver le moyen de nous placer sous la protection bienfaitrice de la France». Cela a l’avantage de l’honnêteté.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 5 juin 2023.
