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Au secours! Les «vendeurs vendus» débarquent à Paris

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Hamada Madi Boléro et ses négociateurs arrivent à Paris ce mercredi

Par ARM

   On a presque envie de rire. Oui, on a presque envie de rire parce que les «vrais et bons Comoriens» vieillissent et baissent de garde. Les choses se passent autour d’eux, et ils n’en savent rien. Pour la deuxième fois de leur existence de chantres de la critique de la diplomatie et de la politique extérieure, dont ils ne connaissent pas les exigences, les plénipotentiaires qu’ils aiment le plus détester et haïr arrivent à Paris pour «vendre» Mayotte, et ils ne le savent même pas. Les plénipotentiaires comoriens seront à Paris dans la matinée du mercredi 8 juillet 2015. Dès lors, les «vrais et bons Comoriens» sont à plaindre, ces gens dont les chefs de file se recrutent dans les milieux les plus ignorants et les plus pédants des Comores, même s’ils font tout pour avoir fière allure et des airs savants. Tous les Comoriens savent quelle crédibilité il faut accorder aux Idriss Mohamed Chanfi et consorts, ceux qui contestent le principe même d’une négociation entre les Comores et la France, arguant du fait que les Comores n’ont pas à négocier avec «la puissance occupante». Et quand on leur dit qu’il faut associer nos frères et sœurs de Mayotte aux négociations parce qu’ils constituent le substrat humain de Mayotte, ils prétendent avec hypocrisie que les Comores n’ont pas de problèmes avec Mayotte et les Mahorais, mais avec la France. Ce qui relève de la stupidité, naturellement. Et, ce n’est pas Maître Fahmi Saïd Ibrahim, Président du Parti de l’Entente comorienne (PEC), crypto-sambiste à ses heures perdues, qui leur donnera tort, lui dont toute la fierté d’ancien ministre des Relations extérieures au cours de la dernière année de présidence d’Ahmed Sambi (juin 2010-mai 2011) se résume en sa phrase fétiche: «Quand j’étais ministre des Relations extérieures, j’ai toujours refusé de négocier avec des officines comme l’Ambassade de France aux Comores. Je voulais négocier directement avec la France». Tout ça sonne bien aux oreilles des gogos et des gagas, mais quand on a des notions de diplomatie, on sait qu’une Ambassade est un service extérieur du ministère des Affaires étrangères, et nous apprennent les spécialistes, ce dernier est connu pour être l’«instrument privilégié des rapports internationaux de l’État»: Nguyen Quoc Dinh, Patrick Daillier et Alain Pellet: Droit international public, 4ème édition, LGDJ, Paris, 1992, p. 687.

   D’ailleurs, depuis longtemps, Maître Fahmi Saïd Ibrahim est mis KO sans combat par l’article 3 de la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les Relations diplomatiques, qui dispose: «1.- Les fonctions d’une mission diplomatique consistent notamment à: a) Représenter l’État accréditant auprès de l’État accréditaire; b) Protéger dans l’État accréditaire les intérêts de l’État accréditant et de ses ressortissants, dans les limites admises par le droit international; c) Négocier avec le gouvernement de l’État accréditaire; d) S’informer par tous les moyens licites des conditions et de l’évolution des événements dans l’État accréditaire et faire rapport à ce sujet au gouvernement de l’État accréditant; e) Promouvoir des relations amicales et développer les relations économiques, culturelles et scientifiques entre l’État accréditant et l’État accréditaire. 2. Aucune disposition de la présente Convention ne saurait être interprétée comme interdisant l’exercice de fonctions consulaires par une mission diplomatique». À partir donc du moment où l’État accréditaire refuse de négocier avec l’Ambassade qui «représente l’État accréditant» sur son territoire, c’est comme s’il refusait de négocier avec tout l’appareil d’État du pays accréditant, et c’est une chose particulièrement stupide. Qu’on se le dise!

   Maître Fahmi Saïd Ibrahim, Idriss Mohamed Chanfi et ses hurluberlus du Comité prétendu «Maoré» ainsi que d’autres beaufs appartenant à la catégorie des «bons et vrais Comoriens» sont vaincus encore par la Cour internationale de Justice (CIJ) qui, a rendu l’ordonnance du 15 décembre 1979, dont l’article 39 est rédigé dans les termes suivants: «L’institution de la diplomatie, avec les privilèges et immunités qui s’y rattachent, a résisté à l’épreuve des siècles et s’est avérée un instrument essentiel de coopération efficace dans la communauté internationale, qui permet aux États, nonobstant les différences de leurs systèmes constitutionnels et sociaux, de parvenir à la compréhension mutuelle et de résoudre leurs divergences par des moyens pacifiques»: CIJ: Affaire relative au personnel diplomatique et consulaire des États-Unis en Iran (États-Unis d’Amérique contre Iran). Ordonnance du 15 décembre 1979, Recueil des arrêts, avis consultatifs et ordonnances, La Haye, 1979, p. 16. On constate donc que les «bons et vrais Comoriens» ont tort de rejeter l’idée même du Droit international public et de la négociation entre États souverains.

   Hamada Madi Boléro, Aloui Saïd Abbas et Mirhane Bourhane forment la meilleure équipe de négociateurs comoriens. Ils sont les meilleurs diplomates du pays, mais pour le savoir, il faut savoir ce qu’est la diplomatie et ce qui est attendu d’un diplomate. Le propre du diplomate ne consiste pas à définir une politique étrangère, qui est une prérogative du chef de l’État, ou du chef de gouvernement dans certains pays. Le diplomate qui part en mission de négociation travaille dans les limites définies par ses pleins-pouvoirs, qui établissent la nature de sa mission et ses prérogatives lors de la mission. D’ailleurs, la procédure de la ratification permet au chef de l’État ou au Parlement de contrôler le travail accompli par le diplomate et de constater s’il n’y a pas d’abus de sa part. Dans le cas, de Hamada Madi Boléro, Aloui Abbas et Mirhane Bourhane, ceux qui les connaissent et savent apprécier le travail fait par de véritables professionnels de la diplomatie sont conscients du fait qu’ils ont une solide formation diplomatique. Ils ont été formés par les meilleurs spécialistes. Ils exercent une activité diplomatique de manière intermittente et au cas par cas dans la situation particulière de Hamada Madi Boléro, ou sont des diplomates de carrière, dans le cas d’Aloui Saïd Abbas et Mirhane Bourhane, qui appartiennent à la Carrière.

   Or, chaque fois qu’ils doivent négocier avec la France, ils sont traités de «vendus» et de «corrompus». Début 2015, j’étais dans un studio radio à Montreuil, en région parisienne, et je donnais mon point de vue de chercheur en Science politique sur le dossier de Mayotte. Au téléphone, il y avait l’avocat Ali Abdou Elaniou qui, avec une voix chargée de haine et d’un profond mépris, traitait les plénipotentiaires de «collabos». Il va sans dire que si le Président du Comité prétendument «Maoré», dans lequel il n’y a que des Grands-Comoriens, avait une formation en Diplomatie et était en mesure de faire la différence entre la diplomatie et la politique étrangère, il n’aurait pas débité de telles stupidités, lui qui ne propose rien, mais se limite à des aboiements, grognements et vociférations. Il a donc l’excuse de l’ignorance, mais commet le péché de la prétention excessive de celui qui veut cacher son ignorance derrière un discours démagogique fait de haine et de mépris. Lui et les siens crachent sur la négociation, mais refusent de montrer aux Comoriens les armes avec lesquelles ils veulent «libérer» Mayotte d’une France qu’elle ne considère pas comme une «puissance occupante», puisqu’elle n’a sur l’île aucune Armée d’occupation, considérant la France comme un facteur de liberté. En 1974-1975, les Mahorais avaient pour slogan: «Rester Français pour être libres». C’est très parlant comme mot d’ordre.

   Ce mercredi 8 juillet 2015, Hamada Madi Boléro, Mirhane Bourhane et Aloui Saïd Abbas seront à Paris pour travailler sur le dossier de Mayotte. En novembre 2014, loin des oreilles indiscrètes des «bons et vrais Comoriens», ils ont fait des avancées significatives qui, pour le moment, sont gardées sous le coude, pour éviter les sabotages. Ils négocient parce que le propre de l’État moderne est de négocier et non de charrier des bêtises et de la haine. Comme à Mayotte, il y a les Mahorais et comme les Mahorais ne sont pas amoureux des Comores, il faut négocier, en allant au-delà de ceux qui critiquent la négociation mais sont incapable de proposer une solution alternative. Une fois de plus, il faut signaler aux «bons et vrais Comoriens» que les Mahorais ne vont pas se lever un bon matin et dire qu’ils veulent la fin de la présence française sur leur île, et son retour dans le giron comorien. La seule chose qui reste donc à faire consisterait à négocier avec la France, en y incluant les Mahorais. C’est pour cela que les meilleurs négociateurs comoriens seront à Paris dès la matinée du mercredi 8 juillet 2015. Ils seront à Paris pour faire avancer un dossier épineux, qui a besoin de sang-froid et non d’agitation, de grognements, d’aboiements et de vociférations.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 7 juillet 2014.


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