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Il y a une année, l’Histoire se répétait aux Comores

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D’une période à l’autre, haine et détestation comme dénominateurs communs

Mais pourquoi donc, souvent aux Comores, l’Histoire a tendance à se répéter?

Par ARM

   Un jour, en classe, mon Professeur d’Économie du Maroc nous apprit une chose fondamentale: «Quand on est nu, on ne cherche pas une bague en or, mais un slip pour cacher sa nudité». La même année, ma très jeune Professeure de Droit international public nous disait: «Les pays du Tiers-Monde aiment être les premiers du monde en ceci, en cela. C’est une caractéristique du sous-développement stimulé par un complexe d’infériorité». Pourtant, mes deux respectables Professeurs ne sont pas des spécialistes des Comores, mais quand ils parlaient, j’avais la désagréable impression qu’ils parlaient des Comores et de certains Comoriens. Ne dit-on pas à Mohéli que le porteur d’un tic a toujours l’impression que le monde entier l’observe et s’attarde sur son tic? De fait, si l’on observe les faits de manière objective, on est obligé de tirer la conclusion suivante: il est presque sûr qu’un jour, quelqu’un écrira quelque part que notre pays est «Premier» en beaucoup de choses, pas seulement comme celui qui possède le volcan qui a le plus grand cratère du monde, comme si cela serait une qualité et que les Comores auraient fait quelque chose de très méritoire pour avoir ce «volcan ayant le plus grand cratère du monde». Oui, oui. Qu’on se le dise. Hamada Madi Boléro a l’habitude de dire qu’aux Comores et même dans la grande communauté comorienne de France, nombre de Comoriens considèrent les Comores comme le centre du monde, croyant même qu’avant de se raser la barbe le matin, les Présidents Barack Obama, Vladimir Poutine, François Hollande et même Petro Poroshenko se demandent d’abord ce que pensent et disent les acteurs politiques comoriens, ce qu’ont écrit les journaux et les blogs comoriens ou ce que pensent les partis politiques de «l’opposition» comme ceux du pouvoir ou encore les «Comités» et autres «Organisations», comme celui appelé abusivement «Comité Maoré», qui n’a de «Maoré» que le nom. Donc, dans la logique des «Comoricains», les dirigeants des grandes puissances s’intéressent même aux sujets polémiques traités aux Comores, et ont des espions et des budgets par milliards de dollars uniquement pour déstabiliser les Comores.

   En réalité, dans un pays où un homme et sa femme créent une «entité» bidon abusivement baptisée «Collectif pour ceci ou pour cela», «Fédération des Associations comoriennes», nos frères bien-aimés du prétendu «Comité Maoré» auraient été plus conséquents avec eux-mêmes et plus honnêtes avec le peuple comorien s’ils avaient pu trouver un autre nom, du genre «Comité Ngazidja» ou encore «Comité Inya quelque chose». Ce qui leur ressemblerait un peu et aurait pu leur donner une petite crédibilité puisque dans leur «Comité Maoré» il y a aucun Mahorais. De Mohélien, point, non plus. D’Anjouanais, Dieu seul sait ce qu’il en est. Mais bon, nous sommes aux Comores, en plein Tiers-Monde, en plein sous-développement. Mais, il y a plus pittoresque et plus exotique puisque, de toute façon, si Barack Obama s’était hasardé, lors du «sommet» États-Unis-Afrique de 2014, à demander au Président Ikililou Dhoinine de lui envoyer 5 cosmonautes comoriens, la guerre serait vite déclarée entre les îles puisque le débat serait ouvert dans la guerre, et on aurait trouvé la formule suivante: 2 Grands-Comoriens et demi, 2 Anjouanais et ½ Mohélien, oubliant qu’aux Comores il n’y a point de cosmonautes, mais que beaucoup auraient prétendu être des cosmonautes. Ce jour-là, «on» aurait oublié Mayotte et son principal substrat humain: les Mahorais.

   C’est certainement une des raisons pour lesquelles chez nous, l’Histoire a souvent tendance à se répéter sans que les acteurs s’en rappellent, s’en souviennent… Petit rappel historique. Nous sommes tout juste après la mort du Président du Conseil du Gouvernement autochtone, Saïd Mohamed Cheikh, le 16 mars 1970. La guerre des tranchées entre le Parti Vert et le Parti Blanc fait rage, et les divisons au sein même de chaque famille posent un véritable problème de société: un membre de la famille meurt et on célèbre au sein de sa famille un mariage et certains membres de cette famille ne peuvent pas y participer tout simplement parce qu’ils sont de l’autre parti politique. Voyons! Allons bon! Certaines têtes bien pensantes finissent par créer d’autres partis afin de servir de «pont» et «trait d’union» entre les partisans du Parti Vert et ceux du Parti Blanc, comme l’avait fait le futur Président révolutionnaire Ali Soilihi Wa Mtsachiwa, avec son parti Mranda…

   Comme on dit en Grande-Comore, «ces mauvaises choses sont une bonne chose». Les acteurs politiques comoriens se réunirent pour faire l’Unité, «Udzima», afin de réclamer l’indépendance et permettre au pays de faire face aux défis qui l’attendent. Ils finissent même par prendre la décision du siècle et du millénaire: élire le chef de l’autre parti, le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali, du Parti Blanc, pour remplacer son ennemi politique intime Saïd Mohamed Cheikh. Ce fut une idée très bien accueillie par la population. On demanda au nouveau Président du Conseil, le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali, donc, de former un gouvernement d’union au sein duquel tous les partis politiques comoriens pouvaient se retrouver. Toutefois, à la nomination du nouveau gouvernement, mais surtout avec l’entrée dans ce gouvernement du chef du parti Mranda, Ali Soilihi Mtsachiwa, les barons du Parti Vert réclamèrent son remplacement par Abdérémane Mohamed, l’homme de Mitsoudjé, sinon ils allaient dénoncer le nouveau Président, pourtant animé de bonnes intentions et résolutions. Comme par hasard, ils se réunirent à Mitsamiouli (comme en 2014 contre Hamada Madi Boléro) pour une réunion «extraordinaire». Tenez-vous bien: parmi les chefs de file de cette contestation, de cette façon étrange d’exiger d’un Président élu la révocation d’un membre de son gouvernement et tout ceci sans aucune élégance, on retrouvait Saïd Hassane Saïd Hachim et Ali Bazi Selim! Comme en 2014, contre Hamada Madi Boléro.

   En plus, pour ceux qui ne le savent pas encore, Ali Soilihi Mtsachiwa est de Chouani par sa mère, de la lignée de Mboulihano, et comme par hasard, c’est la même lignée que Madi Ali Madi Wa Mlipvadéné dit Madi Ali Boléro, de Chouani, père de l’actuel porteur du nom Boléro, Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, le nouvel ennemi des mêmes hommes. Mais, ce n’est pas tout. Pendant que les «notables» s’agitaient avec leurs arguties et péroraisons prétentieuses à Mitsamiouli, le Président du Conseil du Gouvernement, le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali, se trouvait à l’extérieur, exactement comme l’actuel Président Ikililou Dhoinine quand on voulait le faire tomber pour des banalités infantiles, en s’attaquant à la personne de Hamada Madi Boléro. Les Grands-Comoriens, excédés par le banabana et les agissements de ces politiciens de bazar qui se transformèrent subitement en «notables» pour «la cause», décidèrent d’aller en nombre impressionnant accueillir le Président Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali et lui apporter leur soutien exactement dans les mêmes conditions que lorsque le Président Ikililou Dhoinine revenait de son voyage de Malabo après la déclaration de guerre des prétendus «notables». Comme pour le Président Ikililou Dhoinine, 36 ans plus tard, un notable expliqua au Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali toute la situation et lui fit part de la décision des prétendus «notables» de ne plus le soutenir s’il ne se débarrasse pas d’Ali Soilihi Mtsachiwa, l’enfant surdoué de Chouani. Et le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali, fidèle à lui-même, en homme connu par sa probité et son indiscutable honnêteté, notamment intellectuelle, prononça la fameuse phrase: «Épvengéyé Nalayélé».

   Plus tard, dans la même situation, Ikililou Dhoinine, à ce qui paraît mais la chose reste à confirmer, en bon Mohélien, aurait dit la même chose, mais en mohélien: «Na Mouwaliché Tou», «Laissez-les tout simplement», la pire des malédictions à Mohéli! Ne dit-on pas ailleurs que quand un Mohélien prononce la fameuse malédiction, il faut avoir peur? Ali Bazi Selim, Saïd Hassane Saïd Hachim et leur suite du Parti Vert, lorsqu’ils ont compris que le Président Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali ne changerait pas son gouvernement pour leur faire plaisir, avaient décidé de pousser les élus à voter la fameuse motion de censure qui débouchera au départ du Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali, le 16 juillet 1972, après qu’un Député encore vivant soit corrompu par une enveloppe de 500.000 francs comoriens, mais tout de même séquestré pour qu’il n’aille pas changer d’avis. Dans un pays fortement marqué par le chauvinisme insulaire, les fameux «notables» de la Grande-Comore partirent alors jusqu’à Anjouan pour demander à Ahmed Abdallah, l’Anjouanais, d’accepter d’être le Président du Conseil du Gouvernement, au détriment d’un Grand-Comorien. Quelle grandeur d’âme! Quel civisme et quel unionisme! Quel sens de l’unité nationale!

   Aujourd’hui, lorsque les «notables» du même Parti Vert comprirent qu’Ikililou Dhoinine, devenu pour eux, «l’enfant terrible de Mohéli», ne limogera pas Hamada Madi Boléro, son Directeur de Cabinet chargé de la Défense, pour leur faire plaisir, alors ils partirent encore, comme en 1972, à Anjouan pour demander encore à Ahmed Abdallah, mais cette fois-ci, pas Ahmed Abdallah Abdérémane, mais Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, d’accepter d’être leur candidat à la magistrature suprême lors de l’élection primaire qui s’organisera en Grande-Comore en 2016 (alors que la Constitution le lui interdit), et une fois de plus, c’est Saïd Hassane Saïd Hachim qui prit la parole à la cérémonie de «Barzandji» au sein de la famille d’Ahmed Sambi, à Mutsamudu, pour annoncer la bonne parole. Dieu soit loué.

   Moralité, enfin, si l’on peut dire: la seule différence est qu’Ali Soilihi Mtsachiwa avait fait de la fronde haineuse contre lui une affaire personnelle et, après la motion de censure du 16 juillet 1972, il voyageait presque chaque semaine à Mayotte, était devenu l’ami des Mahorais et avait fini par devenir le Président des Comores. Il régla ses comptes de la manière la plus claire contre les prétendus «notables» qui lui avaient déclaré la guerre! Mais, Hamada Madi Boléro, l’homme de Boingoma et Djoiezi, à Mohéli, est très rassurant sur la suite à donner à l’Histoire: il ne sera pas candidat à la Grande-Comore en 2016, a déjà jeté la rancune à la rivière, et ne compte pas régler des comptes qui n’existent pas. Mais si, mais si, il l’a promis.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 27 août 2014.

© www.lemohelien.com – Mercredi 8 juillet 2015.


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One Comment

  • Alley

    février 25, 2016 at 11:14

    Merci frèro, de cette leçon d’histoire. On comprend mieux notre passé et on commence à voir mieux ce qui arrive à notre pays. En effet c’est toujours les mêmes les responsables de ce bazar. Mais qui est le député corrompu lors de la motion de censure contre le principe said Ibrahim. Je connais très bien un des députés incorruptible intègre qui a refusé d’être corrompu Monsieur Mohamed Chami d’itsandra.

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