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Saïd Mohamed Cheikh injuriait Mayotte via Y. Bamana

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Saïd Mohamed Cheikh injuriait Mayotte via Younoussa Bamana

«Le plus grand politicien comorien de tous les temps», un dictateur

Par ARM

La haine et le mépris de la Grande-Comore et Anjouan envers Mayotte sont ataviques. Pour les Grands-Comoriens et les Anjouanais, les Mahorais n’existent pas: ils ne sont que des Grands-Comoriens et des Anjouanais passant leur vie à consommer du Trembo (boisson tirée du cocotier) frelaté et des hérissons. Les Grands-Comoriens et les Anjouanais ont déformé la vérité historique sur le choix de la France par les Mahorais et accusent «le colonisateur français» d’être à l’origine de tous les malheurs qui s’abattent sur les Comores. Voire…

Il est demandé aux «savants» autoproclamés de Grande-Comore d’expliquer aux masses populaires pourquoi le Grand-Comorien Saïd Mohamed Cheikh, alors Président du Conseil du Gouvernement, insultait Younoussa Bamana, Député de Mayotte, et tous les Mahorais à la Chambre des Députés (surnommée «la Chambre des Moutons»). Voici des extraits du discours sensé et bien fondé du Député Younoussa Bamana et des extraits des injures et menaces du Grand-Comorien Saïd Mohamed Cheikh, «Le plus grand politicien comorien de tous les temps», le deuxième étant l’autre tyran de la même île, Assoumani Azali Boinaheri.

Notre document officiel est intitulé: République française. Territoire des Comores: Procès-verbaux des séances de la Chambre des Députés des Comores. Session ordinaire du 14 au 18 avril 1969. Nous avons choisi les pages 64-84, correspondant à la séance du 16 avril 1969.

M. Younoussa Bamana [Mayotte]: Il me semble donc que Mayotte seule fût visée dans ce projet de loi. […]. Vous n’ignorez pas que la situation politique actuelle de Mayotte découle de problèmes d’ordre économique et social et d’organisation administrative. Les trois derniers procès-verbaux de notre Conseil de Circonscription en sont les témoignages les plus fidèles. Je ne voudrais pas parler aujourd’hui du marasme social créé par le transfert de la capitale de Dzaoudzi à Moroni, transfert qui n’a été suivi d’aucune réalisation compensatrice. Je ne reviendrai pas sur les abus d’autorité perpétrés par les détenteurs du pouvoir au lendemain des premiers événements de Mayotte:

    • Renvoi des fonctionnaires et agents de l’administration, dont le seul crime était d’être des Mahorais alors que les deux promoteurs du désordre étaient reconnus.
    • Suppression du ravitaillement en riz de Mayotte pendant six mois.
    • Affectations arbitraires, licenciements abusifs, qui constituent autant d’abus d’autorité, de délit, dis-je, plus condamnables que ces manifestations qui n’ont jamais occasionné de victimes.

      Je n’insisterai pas sur l’incident que nous avons tous en mémoire, survenu au sein de cette Chambre même par suite de l’affectation des services reconnus déficitaires, tels que l’eau, l’électricité et la barge «La Mahoraise» à la collectivité rurale de Mayotte, et ceci nous dit-on alors, par mesures de représailles. Je soulignerai seulement que tous ces actes illégaux ont contribué à dégrader une situation facile au départ; d’autres représailles ont suivi malgré tous les efforts que les élus mahorais actuellement ont fait pour ramener le calme sur leur sol.

      • À la dernière rentrée scolaire, déplacement d’office de plusieurs instituteurs, perturbant ainsi notre enseignement primaire à Mayotte.
      • Réduction volontaire des effectifs de maîtres de 43 à 37 par rapport à l’année scolaire passée, entraînant la fermeture du Cours Moyen à Sada et la perturbation du fonctionnement de plusieurs autres écoles, notamment celle de Dzaoudzi.

      J’aimerai connaître par ailleurs le cas de trois écoles nouvellement construites et qui ne voient pas s’ouvrir leurs portes. Que dire maintenant de l’attitude du représentant actuel du Gouvernement à Mayotte, le Préfet, et de certains agents du service public qui, au moment où les élus de l’île déploient tous leurs efforts pour établir le calme, l’ordre public, réveiller le sens du civisme de leurs contribuables en matière d’impôts, s’emploient à tout saboter systématiquement et à provoquer une population qui veut vivre dans la liberté et la justice? Maintenant, l’état de la tension permanente qui règne à Mayotte leur permettra de se faire bien voir auprès du Gouvernement. Après trois ans d’expérience malheureuse, de maladresses et d’injustices, que nous propose aujourd’hui notre Gouvernement? De faire voter par le groupe de la majorité un projet de loi en vue d’apporter dans son esprit l’obéissance passive de nos populations alors que d’autres mesures qui tendraient à remédier à l’oppression, à l’état d’abandon de notre île, seraient plus salutaires. […].

M. le président de Conseil de Gouvernement [Saïd Mohamed Cheikh, Grande-Comore]: «Mon pauvre ami, vous employez des grands mots et vous ne vous en rendez pas compte! Rien qu’avec votre discours, le Gouvernement est en mesure de porter plainte contre vous et vous irez en prison. Vous employez des termes qui dépassent votre pensée et que je ne peux admettre!», «Je connais vos activités et nous verrons bien si votre conscience est tranquille», «Mon pauvre ami, vous parlez de riz, quand on a envoyé 50 tonnes de riz qui sont restées impayées, pendant que j’ai engagé ma personnalité chez des commerçants pour envoyer en mon nom personnel 50 tonnes de riz qui sont encore impayées et vous dites qu’on a privé Mayotte de riz?» (accusation infondée), «Avant de critiquer, mettez-vous à la place d’un élu, d’un élu correct et consciencieux. Vous parlez d’une barge; allez trouver un Gouvernement qui paiera 17 millions d’une barge pour laquelle personne ne veut payer sa place quand il monte dessus. Vous parlez de l’électricité, mais mon pauvre ami, ici, nous payons l’électricité, à Mayotte, personne ne la paie» (accusations infondées), «Vous êtes prisonnier d’un fanatisme que vous avez soulevé vous-même pour vous en tirer».

      Les accusations et les menaces deviennent plus virulentes: «Si vous étiez un honnête homme et consciencieux, vous n’auriez pas accepté que des femmes viennent jeter des cailloux aux Ministres et aux fonctionnaires», «Soyez un homme consciencieux et honnête», «Vous ne connaissez pas la Loi, et vous ne devez pas critiquer des choses que vous ne connaissez pas», «Vous n’êtes pas législateur!» (Younoussa Bamana était Député, donc un législateur. Saïd Mohamed Cheikh n’avait pas le droit de lui nier le statut de législateur.).

M. Younoussa Bamana [Mayotte]: Les délits contre la Sûreté ne sont pas de la compétence des autorités territoriales. Voir Journal officiel de la République, pages 8, 14, 15, 20, 21 décembre 1967…

M. le président de Conseil de Gouvernement [Saïd Mohamed Cheikh, Grande-Comore]: Vous récitez bien votre leçon!

M. Younoussa Bamana [Mayotte]: Dans la séance du 14 décembre 1967, Monsieur Pierre Billotte, Ministre d’État, refusa un amendement tendant à permettre à Monsieur le Président du Conseil de Gouvernement des Comores de déclarer seul l’état d’urgence.

M. le président de Conseil de Gouvernement [Saïd Mohamed Cheikh, Grande-Comore]: Le Gouvernement est le Gouvernement.

M. Younoussa Bamana [Mayotte]: Mais, la Loi est la Loi.

M. le président de Conseil de Gouvernement [Saïd Mohamed Cheikh, Grande-Comore]: «La Loi, c’est la Loi, mais nous la connaissons mieux que vous. Si vous saviez votre rôle, vous devriez le faire; vous êtes malhonnête, vous êtes immoral», «Vous êtes un inconscient. Je prends acte de vos paroles et vous verrez que ça vous coûtera cher. Vous venez de réciter des leçons mal apprises par cœur!», «Je vous répète que vous êtes prisonnier d’un fanatisme que vous avez créé et vous ne pouvez pas trouver une porte de sortie; vous êtes là dans un imbroglio qui vous coûtera cher. Vous pouvez dire tout ce que vous voudrez, nous sommes le Gouvernement des Comores! Vous n’avez pas à plaider la cause de la France, que vous ne connaissez pas comme nous, car il n’y a pas longtemps que vous savez lire et écrire le français!», «Si vous continuez, vous verrez!», «Et c’est vous qui venez me dire que ce texte est illégal? Vous? Un semeur de troubles? Quelqu’un qui ne remplit pas son mandat?», «Et si vous êtes un homme conscient de ce que vous venez d’avancer en public, vous devriez comprendre que vous le regretterez. Malheureusement, ça ne vous arrivera jamais d’être au banc du Gouvernement», «Même simple Député que vous êtes […]», «Vous êtes des fauteurs de troubles, et je ne vois pas l’honnête homme», «Parlez d’abord à votre conscience, faites un compte avec les réalités comoriennes, que vous avez l’air d’ignorer. Mais, en aucun moment, je ne peux accepter que vous, Bamana, que vous soyez un défenseur de la République que vous n’avez jamais défendue. Je ne veux en aucun moment laisser ces paroles ignobles et insensées», «Demain, quand il y aura des élections nouvelles, vous ne passerez pas, croyez-moi; vous redeviendrez fonctionnaire, et comme tel, vous serez sous le régime de la Loi. Le Gouvernement vous affectera selon sa volonté, selon les nécessités de service. Dernièrement, vous étiez fonctionnaire de Mayotte, vous ne resterez pas éternellement Député, et méditez sur ce qui vous attend», «C’est un petit instituteur primaire», «Ce n’est pas de la folie pour vous? C’est de la folie pure et simple!», «Vous, vous êtes du côté des troubles», «Mais, je ne peux pas laisser vos paroles stupides […]. Ça, vous l’ignorez, mon pauvre ami! Alors, faites attention à ce que vous dites, et si j’étais méchant (heureusement que je vous méprise au point que je n’en ferai pas état), j’aurai communiqué au Garde des Sceaux qu’un simple instituteur de Sada critique un texte qui est revêtu de sa signature. Vous comprendriez ce que c’est que de dire des bêtises».

      Suite des insultes et menaces de Saïd Mohamed Cheikh: «M. Younoussa parle sans savoir ce qu’il dit. Les gens d’en face qui sont là, malhonnêtement encore, ont été avec de bonnes femmes pour empêcher l’engin d’aller travailler à Mohéli. Pour vous, ce n’est pas une injustice? Mais, pour les Mohéliens, c’en est un» (C’est faux! Saïd Mohamed Cheikh voulait que le bulldozer de Mayotte, en bon état, parte en Grande-Comore, et que celui qui était en Grande-Comore, pourri, prenne le chemin inverse. Mohéli n’a jamais été concernée par ses projets. Il méprisait Mohéli et Mayotte, même en public.), «Votre égoïsme, votre étroitesse d’esprit, votre ignorance des principes réglementaires font qu’aujourd’hui, il est impossible de s’entendre avec vous. Vous dites des choses abominables», «C’est de l’égoïsme mal placé, et je vous dis que la seule excuse qu’on peut vous donner, c’est votre étroitesse d’esprit et votre ignorance», «Ils ne voulaient pas dépenser 170 millions pour une île qui ne dispose même pas de cinq voitures», «pour convaincre le Fonds européen qu’il ne s’agit pas d’une île déserte. Il s’agit d’un plan élaboré par le Gouvernement Comorien, et ce Gouvernement dont vous avez l’air d’ignorer les efforts, parce que vous êtes des ingrats, et je le répète, des inconscients; ce Gouvernement qui fait tout pour vous, et je demande que ceux qui vous font la mauvaise leçon viennent me dire ce qu’ils ont fait pour vous pendant 120 ans». (Très vifs applaudissements). «Moi, en tant que gardien des intérêts comoriens, j’ai pris sur moi l’initiative de créer à Mayotte une annexe du Lycée que vous n’avez pas méritée». (Saïd Mohamed Cheikh n’a jamais construit à Mayotte une annexe du Lycée de Moroni; jusqu’au 6 juillet 1975, les jeunes de Mayotte faisaient leurs études au Lycée de Moroni, le Lycée Saïd Mohamed Cheikh). «Vous venez dire des sottises», «et j’ai le devoir de vous rappeler encore une fois pour toutes que demain, quand vous serez un fonctionnaire (ce que vous serez obligé de redevenir), il y a une réglementation qui ne peut pas être débattue politiquement. Vous savez que la doctrine de la Fonction Publique est de se soumettre ou de se démettre! Vous vous soumettrez ou vous partirez cultiver votre manioc!».

      Et voici comment Saïd Mohamed Cheikh déformait la vérité: «Malgré la mauvaise foi de M. Younoussa Bamana, que cela m’a permis de faire une mise au point en ce qui concerne Mayotte soit disant brimée, alors que le total des crédits donnés pour cette île sont proportionnellement supérieur à ceux des autres îles. Le malheur, c’est que les représentants de Mayotte, au lieu de se pencher sur le vrai problème de Mayotte, font de la démagogie dans tous les domaines. M. Bamana veut défendre la République Française, alors que j’ai ici le texte signé par mon ami M. Capitan, Garde des Sceaux». Pour rappel, à la question de M. Girault, Sénateur français, «Comment se répartissent actuellement les crédits entre les quatre îles?», juste avant l’indépendance des Comores, le 6 juillet 1975, la réponse d’Ahmed Abdallah, président du Conseil du Gouvernement des Comores, avait été: «Anjouan reçoit environ 50% des crédits, la Grande-Comore 43%, Mayotte 6%, et Mohéli 0,5%». Merci.

M. le président de la Chambre [Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd Ali, Grande-Comore]: «Messieurs, le projet d’acte est mis aux voix; ce texte est approuvé en Commission à l’unanimité.

Pour:              24

Contre:           5

Absents:          2».

     Les Députés de Grande-Comore et Anjouan avaient voté leur texte liberticide contre Mayotte, ceux de Mayotte l’avaient rejeté, et les 2 Députés de Mohéli étaient absents.

Il est donc attendu des «savants» autoproclamés de Grande-Comore, les seuls à pouvoir faire de l’Histoire une lecture non «tronquée», d’expliquer aux ignorants que nous sommes et qui ne faisons qu’«une lecture tronquée de l’Histoire» pourquoi leur «plus grand politicien comorien de tous les temps» faisait preuve d’un tel manque de bonnes manières et de respect envers autrui, lui qu’ils désignent par «premier Docteur en Médecine des Comores» (le vrai et seul premier bachelier, premier Docteur et premier Docteur en Médecine des Comores était Ahamada Wafakana Madi Souef, né à Miringoni, Mohéli, en 1935 et mort le dimanche 13 mars 2022 à l’Hôpital de Saint-Pons-de-Thomières, dans le département de l’Hérault, en France. Il était le fils de Madi Souef, le premier instituteur indigène des Comores). Saïd Mohamed Cheikh n’a jamais été Docteur en Médecine.

Et puis, par honnêteté et par respect pour la vérité face à l’Histoire, les «savants» autoproclamés de Grande-Comore devront dire un jour les vraies raisons (qui n’étaient pas du tout politiques!) pour lesquelles cet homme arrogant et méprisant avait été affecté à Mohéli, l’île qu’il a le plus méprisée et détestée en même que Mayotte. Les gens honnêtes savent tout sur le sujet, même si pour le moment, ils se taisent. Ils parleront un jour et ça ne plaira pas aux thuriféraires laudateurs.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 11 juin 2023.


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