• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • Règne absolu de «la navigation à vue et de la dispersion»

Règne absolu de «la navigation à vue et de la dispersion»

Partagez sur

Règne absolu de «la navigation à vue et de la dispersion»

Naufrage d’Azali Assoumani, noyade de son gouvernement

Par ARM

     Le scélérat! Un voleur d’argent et de matériel au ministère de la Production restera un voleur de poules affecté d’une médiocrité de sous-préfecture, même si un faux témoignage de Bellou lui fera bénéficier une libération sous caution transformée en «caution libérée». Nous sommes le 26 septembre 2016. Hamadi Idaroussi, neveu du «ventriote» Azali Assoumani, qui l’a nommé secrétaire général du gouvernement, lui ouvrant la voie au horrible surnom de «Tonton-m’a-dit», crânait. C’était lors d’une interview qu’il avait accordée au «journaliste indépendant» Ahmed Ali Amir, délicieux Directeur du journal gouvernemental Al-Watwan dit Al-WawaCelui qui démange, pique ou fait gratter»). Et le petit épicier aigri de Mitsoudjé de pérorer en ces termes, sans la moindre once de honte dans la voix: «Ce plan décline tous les investissements physiques dont le pays a besoin durant les cinq années de mandat du président Azali. Et le gouvernement se donnera les moyens de faire aligner les interventions des partenaires sur ce plan. Finies la navigation à vue et la dispersion».

Ah bon? Pourtant, ce n’est pas ce qu’on voit. Partout, «la navigation à vue et la dispersion». Les Comores ont pris feu de toutes parts. La case Comores brûle et les gens du pouvoir passent leur temps à voyager et à montrer leurs collections de bouteilles d’eau minérale à leurs maîtresses aux fesses complaisantes, dont des mineures pêchées devant les écoles maternelles et les crèches dans le cas dramatiquement honteux de certains.

Parmi les secteurs qui ont pris feu, il y a l’Université des Comores (UDC), devenue le foyer mondial des «notes sexuellement transmissibles». Les enseignants ont déposé un préavis de grève. Parmi les motifs non négociables du préavis de grève des enseignants de l’UDC, il y a un manque à gagner de 200 millions de francs comoriens dû à la baisse des frais d’inscription décrétée sans consultation préalable de l’UDC. Démagogie, donc. Voilà bien à quel cul-de-sac mène ce genre de mesures démagogiques. Au lieu de penser à la manière de renforcer la qualité d’un enseignement universitaire déjà tant décrié, on fait la promotion d’une Université au rabais et on déstabilise son fonctionnement. Mais, après tout, il suffirait de limiter la frénésie des voyages «présidentiels» aux délégations kilométriques et sans autre intérêt que des images infantiles sur Facebook, et le gouvernement aurait pu répondre au moins à cette réclamation figurant sur la liste des revendications syndicales. Que nenni!

La série des malheurs est longue. Incapable de se faire respecter par le Directeur de l’Aviation civile, qui ne pense qu’au fric facile, en clouant au sol des avions et en s’occupant davantage de business juteux à la MAMWÉ (récoltant au passage, un pied de nez du Colonel Mohamed Soilihi dit Campagnard, reconnu pour son héroïsme), ce qui fait office de «gouvernement» se trouve bien pris à la gorge dans sa quête d’argent frais à tout prix. Résultat des courses, on lance des opérations consistant à licencier tous azimuts, ou à exiger de chaque transporteur routier et taximan une somme de 10.000 francs comoriens pour le droit de continuer un métier exercé depuis des lustres et pour lequel un permis spécifique et une vignette sont déjà obligatoires, cherchant ainsi à compenser le manque à gagner d’une baisse du prix du carburant, encore une fois décrétée sans étude d’impact. «Finies la navigation à vue et la dispersion», nous dit donc doctement «Tonton-m’a-dit».

Dans le même ordre d’options démagogiques, le tintamarre fait sur «un budget historique», basé sur une fiscalité sans nuances, a conduit la Direction des Impôts à fermer les agences anjouanaises des banques pour se rendre compte aussitôt de l’impact désastreux de telles mesures mafieuses sur la vie quotidienne de la population et sur l’activité socioéconomique et l’image du pays, avec en prime le risque de mettre à mal la cohésion nationale et sociale. Ce faisant, alors qu’il claironne à tout bout de champ «l’émergence 2030», le pouvoir est à bout de souffle et donne l’impression au peuple et aux chancelleries d’avoir déjà assez duré, voire trop duré. Du coup, l’essentiel n’est plus de prévoir pour gouverner mais de tenir, en s’inventant une adversité qui serait insupportable. N’est-ce pas le Maréchal Hubert Lyautey, premier résident de France au Maroc qui avait dit, «au Maroc, gouverner, c’est pleuvoir»?

Ainsi, toute honte bue, Kiki, surnommé dans le quartier de Iroungoudjani, Moroni, «le ministrillon de l’agitation», ose prétendre que hors du gouvernement, il pouvait aider matériellement la radio Baraka FM du frère Abdallah Agwa sans aucune crainte mais que, depuis qu’il y est, la même station est devenue une menace pour la sécurité nationale. Rien que ça! Mais, où est-il parti chercher cette liturgie messianique relevant d’un catéchisme de bas étage? Même Mohamed Idriss Chanfi, l’idéologue en chef, qui veut faire croire qu’il a encore foi en la sincérité du «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani, dit se préoccuper du musèlement de «la seule voix» susceptible de tirer les sonnettes d’alarmes face au piétinement permanent du Droit, notamment à propos du non-respect des règles de passation de marchés publics qui a valu au pays une perte de crédibilité aux yeux de Transparency International, qui travaille avec une rigueur bien germanique. Ben voyons!

Dans ce contexte, pourquoi le Gouverneur de Grande-Comore s’en priverait, allant jusqu’à nier à son tour au législateur insulaire son droit à la motion de censure contre ses commissaires, malgré l’avis de la Cour constitutionnelle? Il n’y a qu’à voir comment est maltraité son homologue à Anjouan, chaouch d’Ahmed Sambi, «l’allié circonstanciel de temps» du «saigneur» Azali Assoumani, au sujet de sa tutelle constitutionnelle sur les mairies, dans un climat de mépris total du pouvoir de l’Union.

Et c’est alors que surgissent les calembredaines selon lesquelles «l’émergence est un état d’esprit, une culture, etc.», à en croire la communication mafieuse et infantile de Beït-Salam dans ses blablas. À la condition qu’elle suppose une adhésion de la population, une vision et des projets négociés avec des partenaires sociaux et, autant que possible, avec des partenaires au développement et des investisseurs privés rassurés par un climat des affaires apaisé et profitable aux diverses parties concernées. Pour l’heure, ladite communication, en mode de diarrhée verbale, voudrait tout simplement que les simples gens s’acceptent dans un rôle docile d’œufs à casser et d’omelettes pour le bon plaisir des prétendus héritiers sans héritage qui font semblant de gouverner par les voyages planétaires, notamment pour aller se marier au Sud de la Méditerranée. Pris dans le tournis d’un tel tourne-manège, ils s’auto-congratulent, sans s’apercevoir que ça bouillonne sous le Karthala et que la casserole de lait n’est pas loin de déborder du couvercle. Évidemment, ces gens-là sont noyés dans l’arrogance narcissique qui empêche de se rappeler la simple notion populaire qui voudrait qu’écouter la sagesse d’autrui est signe d’un minimum d’intelligence. Mais, cela serait naturellement incompatible avec la nomination d’un secrétaire général du gouvernement, de Directeurs généraux et de Conseillers à Beït-Salam placés sous contrôle judiciaire.

Bien sûr, les Comores sont très loin d’avoir la rigueur d’une démocratie scandinave ou d’un État où la presse, la Justice et l’opinion publique peuvent questionner librement un présidentiable pour avoir employé épouse et enfants aux frais du contribuable, voire un chef d’État récemment élu, pour avoir signé des décrets contestables. Absolument pas dans une «Républiquette» bananière dont le chefaillon nomme, dans une discrétion clandestine, son rejeton Loukman, un cancre incompétent, pour présider la cour martiale au sein de l’Armée nationale de Développement (AND). En aurait-il peur? En tout état de cause, la fin du «concubinocrate» Azali Assoumani à Beït-Salam sera forcément mauvaise, voire sanglante.

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Jeudi 2 février 2017.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.