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Oncle Picsou patiente, Oncle Rapetou s’impatiente

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Azali Assoumani Baba patiente, Ahmed Sambi s’impatiente

Par ARM

«O vous qui croyez! Demandez l’aide de la patience et de la prière. Dieu est avec ceux qui sont patients» (Coran, II, La Vache, 153).

«[…]. Soyez patients. Dieu est avec ceux qui sont patients» (Coran, VIII, Le Butin, 46).

«O vous qui croyez! Soyez patients. Encouragez-vous mutuellement à la patience» (Coran, III, La Famille Imran, 200).

   Les vertus de la patience sont explicitées et répétées dans plusieurs versets du Coran. À elles seules, elles pourraient faire l’objet d’une volumineuse Thèse de Doctorat en Théologie, en Sciences humaines ou en Sciences sociales. La patience constitue l’un des fondements de la foi musulmane. Il s’agit d’une vertu fondamentale qui organise la vie du bon Musulman dans la foi en Dieu car, dit-on aux Comores, «Qui place sa confiance en Dieu n’est jamais égaré». À Mohéli, la patience est à l’origine d’une sagesse populaire parmi les plus belles et les plus instructives: «La patience est source de bien». Qui plus est, Virgil Gheorghiu, auteur de l’une des meilleures biographies du Prophète Mouhammad, après avoir signalé que la première qualité de l’Envoyé de Dieu était «la patience», note que «sa deuxième qualité est la fidélité. À l’époque, ceux qui le connaissent l’appellent El-Amin, “le Fidèle”. L’un des interlocuteurs de Mahomet, en affaires, lui donne rendez-vous, mais oublie de s’y rendre. Trois jours plus tard, il passe par hasard devant le lieu où ce rendez-vous avait été fixé: Mahomet s’y trouve»: Virgil Gheorghiu: La vie de Mahomet, Librairie Plon, Presses Pocket, Paris, 1962, p. 75. Cette belle attitude comporte à la fois un élément de «fidélité» et de «patience», «la patience» d’attendre trois jours durant un homme qui a oublié un rendez-vous.

   Et puis, en diplomatie, la patience coranique a permis l’un des meilleurs apports de l’Islam aux relations entre collectivités politiques: le rejet de l’ultimatum et de la prise d’otages pour faire aboutir une négociation dans la hâte et la précipitation. Tel chercheur en Science politique a d’ailleurs écrit: «La négociation pouvait durer des jours. Le rejet de l’ultimatum par l’Islam incite le diplomate à la patience»: ARM: La diplomatie en terre d’Islam, L’Harmattan, Collection «Histoire et Perspectives méditerranéennes», Paris, 2005, p. 124.

   Normalement, dans la mesure où il s’est autoproclamé «prêcheur», «prédicateur», «Ayatollah», «Guide suprême» et «homme de Dieu», c’est Ahmed Sambi qui devait expliquer aux masses populaires les vertus de la patience et en prêcher le meilleur exemple qui soit afin que le jour du Jugement dernier, Allah l’agrée en Son Paradis au lieu de le jeter dans un coin sombre et brûlant de l’enfer. Mais, comment Ahmed Sambi peut-il enseigner ce qu’il ne connaît pas, ce qu’il ne sait pas, lui qui n’a jamais été capable de traduire et interpréter le moindre verset du Coran, lui qui se sert de la religion comme d’un instrument politique, lui qui insulte Dieu chaque jour en refusant de Le prendre au sérieux quand il recommande la patience aux hommes? Procédons à une comparaison. Azali Assoumani Baba et Ahmed Sambi ont été nuls comme Présidents de la République. Employer le mot «nullissimes» à leur égard ne serait pas excessif, étant donné la cohorte de malheurs qu’ils laissèrent aux Comores. L’un et l’autre ont été foncièrement médiocres. L’un et l’autre ont ruiné les Comores. Arrivés au pouvoir pauvres, ils ont détourné ce pouvoir et sont devenus très riches. Comparer Azali Assoumani Baba et Ahmed Sambi, c’est comparer les Rapetou aux Dalton, tous des bandits de bandes dessinées. Azali Assoumani Baba et Ahmed Sambi sont des amateurs en politique ayant réussi à se constituer une formidable fortune en suçant le sang des Comoriens.

   Pour autant, Azali Assoumani Baba a un grand mérite que n’a jamais eu Ahmed Sambi, un mérite qui lui vaut même la reconnaissance de ses détracteurs: la patience. Durant tout le régime politique pathétique d’Ahmed Sambi, personne n’a entendu sa voix. Il s’était tu. Il n’avait ni critiqué, ni loué le régime politique comorien de 2006 à 2011. Il avait eu une attitude très digne. Il était l’exemple du parfait bon ancien Président après avoir été un mauvais Président en exercice. Quand la présidence tournante a échu à Mohéli en 2010, personne ne l’a vu essayer d’influencer le scrutin, même si, roublard et machiavélique qu’il est, il avait misé sur plusieurs chevaux au lieu de placer toutes ses billes sur Hamada Madi Boléro, le baron de la CRC. Nous pouvons l’accuser de tout un tas de choses, mais nous devons reconnaître qu’Azali Assoumani Baba a été très digne sur sa manière de gérer son éloignement de Beït-Salam. Quand il arrive à l’Aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle, il pousse lui-même son chariot de bagages, contrairement à un Ahmed Sambi qui a dit dans une mosquée avoir rencontré un ange disposé à lui faire rencontrer Dieu. Il l’a dit. Durant le régime politique du Président Ikililou Dhoinine, il s’était tu. À l’approche des élections présidentielles devant porter un Grand-Comorien à la tête de l’État en 2016, il s’est beaucoup agité pour ravir à Houmed Msaïdié la direction de la CRC et la confier à son homme lige Hamidou Karihila. Il s’est beaucoup agité pour se rapprocher du Président Ikililou Dhoinine, au besoin, en se ridiculisant.

   Mais, qui a entendu Azali Assoumani Baba prononcer un discours pour tenter de modifier la configuration des institutions comoriennes afin de satisfaire son ego? Personne. En réalité, nous avons tendance à critiquer le misérabilisme d’Azali Assoumani Baba, un milliardaire qui fait tout pour se faire passer pour le plus misérable des hommes. Il veut se rapprocher du Président Ikililou Dhoinine? Oui. Mais, pourquoi? Pour être sûr que si le régime politique actuel organise la fraude électorale pour un candidat, il sera ce candidat. C’est de bonne guerre. Est-ce qu’Azali Assoumani Baba n’a pas été déçu par certains politiciens à qui il avait donné le sein et qui ont mordu dedans? Il a été mordu au sein, mais contrairement à un vindicatif et revanchard Ahmed Sambi, lui sait jeter la rancune à la rivière. On a vu Azali Assoumani Baba perdre d’élections qu’il avait organisées. Pourtant, il n’a jamais eu un mot plus haut que d’autres, contrairement à Ahmed Sambi, le moulin à paroles. On n’a jamais entendu Azali Assoumani Baba prononcer un discours de haine et d’injures. Or, c’est la spécialité d’Ahmed Sambi qui, le samedi 11 janvier 2014, à Épinay-sur-Seine, ne se gênait pas pour insulter le Gouverneur Anissi Chamssidine d’Anjouan, qui ne lui avait causé aucun tort et qui était alors son allié le plus fidèle, avant de quitter le crypto-sambisme sous les injures. Même les partisans d’Ahmed Sambi insultent leurs interlocuteurs sur Facebook chaque fois qu’ils émettent une opinion négative sur l’«apatrîle» français de Batsa Itsandra. D’ailleurs, la façon la plus sûre de reconnaître un crypto-sambiste réside dans la détection d’injures dans son propos. Il insulte les gens? C’est un crypto-sambiste.

   Ce qui est en train de causer définitivement la perte d’Ahmed Sambi, c’est son manque de patience. Il ne peut pas laisser refroidir le rôti. Ses manières de faire font dire aux plus avertis des Comoriens que si cet homme impatient arrive au pouvoir de nouveau, il sera «Président à mort» et jusqu’à ce que mort s’ensuive. L’impatience d’Ahmed Sambi fait peur. Cet homme veut redevenir Président de la République pour faire quoi? Pourquoi ne peut-il pas attendre jusqu’en 2021, le tour de son île natale d’Anjouan, pour tenter de redevenir Président du pays? La précipitation d’Ahmed Sambi est un danger mortel pour les Comores. En 2006, Azali Assoumani Baba avait organisé une élection présidentielle qui ne lui était pas favorable, et l’enfant de Mitsoudjé en avait tiré les conséquences politiques qui s’imposaient. Pour ce qui est d’Ahmed Sambi, il voulait exercer le pouvoir d’un autre Président, son successeur, et quand celui-ci lui a expliqué qu’un Président ne pouvait être un fantoche entre les mains d’un autre homme, les accusations de trahison ont commencé à pleuvoir, et ce fut la rupture.

   En réalité, Ahmed Sambi est victime de ses démangeaisons au cerveau et de sa bouche, qui n’a pas de frein. Au sujet de sa bouche, il est utile de lui rappeler ces mots merveilleux du regretté Birago Diop dans son conte La Biche et les deux chasseurs: «Esclave de la tête, la bouche commande au reste du monde, parle et crie en son nom, souvent à tort, parfois avec raison, sans demander leur avis ni au ventre, qui mangerait encore alors qu’elle se déclare rassasiée, ni aux jambes, qui voudraient ne plus marcher quand elle dit capable d’aller plus loin. La bouche prit tout le pouvoir du corps le jour où elle se sut indispensable. Elle sauve l’homme quelquefois et le plus souvent le mène à sa perte, car il lui est difficile de se contenter de: “Je ne sais pas”. Trop parler est souvent mauvais; ne point se faire entendre est souvent source de désagréments, de même que ne pas comprendre ce que dit une autre bouche»: Birago Diop: Les Contes d’Amadou Koumba, Présence africaine, Paris, 1961, p. 131.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 27 juin 2015.


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3 Comments

  • momo

    juin 28, 2015 at 7:01

    le voleur azali baba avait cousu sa bouche durant toute la periode de sambi au pouvoir c’est parceque sambi lui avait fait signer un contrat lui interdisant d’ouvrir sa gueule durant tout son mandant . si non sambi va devoiler toutes les betises que azali baba et ses bandits ont fait durant les 7ans de reigne .ce qui fait que azali baba se trouvait dans l’obligation de respecter à la lettre ce contrat pour ne pas etre trainé dans la boue .mais puisque dieu est grand, le voilà aujourd’hui denudé avec les 19 milliards .kalou inalilahi . mgou ngedjodo watsouwa zengouwo heni arenda nayi ye comores .

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  • momo

    juin 28, 2015 at 7:18

    namke radhi moumoimbiyé azali baba woukaya mdrouhetsouha nengouwo mdrouwoukantsi .yiko lazimou azali baba akantsi wohawo ba hatsouhanengouwo .zé 19 milliards azihiba ngezidjo moingamiza ye no wandouhouzé .yapvo lelo kadjakaya mdrou woiwouhima tsena atsahé yezi .cha zinou piya mgou ngoindzo yamtrésé .azali karadhi wouwoné haya ba wourendé mbi ngendji ye comori , woudhouloumou yentsi hakouwou . wekouna yimani .we ne ma bandit wahaho mou rangamiza .chamgou ngedjo moingamizani wena bolero , msaidié , abdou souefo , maoulana charifou , na ma bandit wasaya .mgou ngedjomoulipvani nayi nezé ahali zahagnou .

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  • Djimba

    juin 29, 2015 at 8:53

    Momo ngetabirini ye RAPETOU (sambi) nde yatsouhiba hawou raha kadja foungoi. Yeka wendouzahe préparer yezisahani ba ye yezi ya ngazidja ngoudjo heya ho magobani. Si non ngoudjo rambiya ye mapesa yahe débarquement ya ndzouwani yiho yahenda, ye mapesa yahe fondation fatma yapvo yaka yaya hantsi (valeur de 33 ans du budget comorien selon lui à missiri le 20 mai 2011), ye mapesa yahe ye projet habitat, les recettes collectées durant les 6 mois alors que le paiement des fonctionnaires comoriens est réalisé avec une aide de l’extérieur etc…. LILA MATSOZI WOUDJIYECHEYE YEKA SAMBI DOUZAHO.

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