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Nous voulons juste rester francophones et francophiles

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Nous voulons juste rester francophones et francophiles

Notre héritage français, mieux que des roubles et des yuans

Par ARM

       Charles de Gaulle, auteur de nombreuses phrases d’anthologie, nous apprend que «l’avenir dure longtemps» et que «l’importance de la coopération, du reste, tient moins aux chiffres et aux comptes immédiats qu’aux avantages d’ordre général qu’elle peut assumer dans l’avenir». L’avenir, l’avenir… Dès lors, quand il s’agit de coopération interétatique, une vision à long terme est plus utile que des machettes et des postes radios de bas de gamme offertes par la Chine Populaire, des dattes et des carcasses de moutons d’Arabie Saoudite, des félicitations de la Russie pour une élection qui n’a pas eu lieu le 24 mars 2019 ou des amalgames russes entre la situation coloniale créée dans la violence mortelle par la Russie dans une partie de l’Ukraine et le choix libre, conscient et responsable des Mahorais de rester Français, sans Armée d’occupation, ni mouvement de libération nationale sur leurs terres.

Il est une vérité que même Paul Kagamé, exploiteur du génocide qu’il a lui-même provoqué au Rwanda, n’arrivera jamais à occulter: les Comoriens sont francophones et francophiles. Les Comores sont dans la mouvance francophone depuis 1841, et le Comorien est francophone même quand il n’a pas une bonne maîtrise de la langue française. Ce qui n’est pas sans rappeler la francophilie touchante et sentimentale des Égyptiens. En effet, l’Égypte est une ancienne colonie britannique, mais dans les feuilletons et films égyptiens, point de mots anglais, mais plein de mots français, prononcés avec coquetterie et fierté. Les Égyptiens trouvent que ça fait vraiment classe de parler français, nonobstant la domination de l’anglais.

Ne perdons pas de vue le fait que pendant des siècles, le français était la langue diplomatique par excellence: John Brown Scott: Le français, langue diplomatique moderne. Étude critique de conciliation internationale, Pedone, Paris, 1924. Marcel Plaisant: De la langue française comme langue diplomatique unique, Institut de France, Paris, 1948.

Nous voici dans la première kleptocratie du mort-vivant et «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger» (1999-2006). Le fugitif international Hamada Madi Boléro est chargé de parachever le projet du Président Mohamed Taki Abdoulkarim pour doter les Comores d’une Télévision nationale. Il favorise l’hégémonie culturelle de la Chine Populaire dans un pays foncièrement francophone et francophile, après avoir détourné d’importantes sommes d’argent provenant alors de l’Arabie Saoudite. Et c’est ainsi que les Comoriens sont obligés de suivre le journal télévisé et les émissions d’un pays qui est contre l’État de Droit et la démocratie sur son territoire et ailleurs. Charles de Gaulle a été le premier homme d’État à avoir compris et explicité l’importance de la diplomatie culturelle.

Personnellement, je ne regarde jamais la Télévision comorienne, et cela, notamment pour protester contre la colonisation culturelle de la Chine populaire aux Comores, pendant que des mercantis chinois déciment les concombres de mer dans le parc marin protégé de Mohéli.

Et voilà la Russie qui choisit le pire moment pour montrer son nez: dans la perspective de la non-élection du 24 mars 2019. Sans chercher à connaître les souffrances des Comoriens, elle a choisi le camp de la dictature contre celui du peuple, comme elle fait ailleurs.

Un tel partenaire est utile pour les grandes puissances, puisque ces dernières n’ont aucun conseil à attendre d’elle. Mais, pour un pays comme les Comores, le désastre est assuré. Dans l’entourage du «concubinocrate» Assoumani Azali Boinaheri, l’enfer est tellement pavé de bonnes intentions qu’on y dit doctement à ceux qui s’interrogent sur la pertinence d’un partenariat avec un pays qui ne respecte pas les droits de l’Homme et la démocratie que les oligarques russes veulent investir aux Comores. Ah bon? Alors, la Tchétchénie ne leur suffit pas? Ils veulent investir dans quoi?

On prétend que la Chine Populaire aide les Comores parce qu’elle leur livre du surplus de toutes sortes, mais de bas de gamme. La Russie, qui cherche à s’installer dans un certain nombre de pays francophones d’Afrique, met en avant les «investissements» que pourraient effectuer ses oligarques. Dès lors, pour comprendre les dangers véhiculés par les partenaires éventuels qui sont de passage aux Comores, il faut lire le regretté Tibor Mende, pour qui, le développement est «l’original inimitable», certains partenariats devenant une «rencontre déformante», nécessitant le passage «de l’idéal à la pratique». Comme une coopération non maîtrisée pose la question sur «ce qu’il en coûte d’être généreux et d’être assisté», on en arrive à la question la plus subtile, toujours selon Tibor Mende: «Qui aide qui et pourquoi?». Avec lucidité, cet auteur note que «des mots comme “aide” et “assistance au développement” ont des connotations humanitaires et charitables. Une logique naïve conduirait à croire que l’aide se dirige soit là où la misère est la plus grande, soit où elle est le mieux employée pour mettre fin à une situation intolérable. Un examen même rapide des données existantes montre qu’il n’en est rien»: Tibor Mende: De l’aide à la recolonisation. Les leçons d’un échec, Le Seuil, Collection «L’Histoire immédiate», Paris, 1972, p. 91.

Quelle relation établir avec la colonisation?

Alors Président du Liberia, pays qui n’a jamais été colonisé, William Tubman avait dit: «Nous qui n’avions pas eu l’honneur d’être colonisés». Chacun fera son bilan de la colonisation. En tout état de cause, une relation durable et profitable à toutes les parties se construit dans la durée, et non sur des coups de tête et de coups de sang. Les roubles russes et les yuans chinois ne seront jamais les vecteurs d’une coopération sérieuse avec les Comores.

Autour de la France, s’est créée une grande communauté de destin linguistique: la Francophonie, le partage de la langue française. Mais, la Francophonie en tant qu’institution internationale n’est pas une création française, mais africaine. Ses pionniers sont africains: le Nigérien Hamani Diori et le Tunisien Habib Bourguiba. Savez-vous que lors de la cohabitation entre François Mitterrand et Jacques Chirac (1986-1988), des chefs d’État africains avaient demandé la réimpression des livres de lecture «Mamadou et Bineta», en usage dans les territoires francophones d’Afrique depuis des décennies?

Une dernière remarque reste à faire: le français le plus lumineux d’Afrique a été appris avant le déclenchement du processus de décolonisation. «L’École coloniale» a formé les meilleurs locuteurs de la langue française en Afrique et parfois dans le monde. Quand on aime les subtilités et les charmes de la langue française en Afrique, on se réfère à cette période: Camara Laye, Birago Diop, Abdoulaye Sadji, Amadou Hampaté Ba, Bernard Dadié, etc.

Sans sombrer dans le passéisme larmoyant et définitivement nostalgique, les Comoriens voudraient juste vivre leur francophonie et leur francophilie en paix. Ce n’est pas à partir du Hedjaz, du Nedjd, de la Russie et de la Chine Populaire qu’ils font vivre leurs familles restées aux Comores, mais à partir de la France. Les carcasses de moutons en provenance du Hedjaz ne changeront rien à cela. Les dessins animés de la Chine Populaire ne changeront rien à cela. Les félicitations de la Russie pour la non-tenue d’une élection ne changeront rien à cela.

Les Comoriens sont des francophones et des francophiles. Ils iront faire du commerce en Chine, du pèlerinage au Hedjaz et Nedjd, éviteront la Russie, mais quand il s’agit de faire leur vie, ils vont avant tout en France, qu’il s’agisse de la France hexagonale ou de la France d’Outre-mer (Mayotte et la Réunion).

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 21 juin 2019.


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