Discours de Hamada Madi Boléro à l’ÉNFAG

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Discours prononcé en présence de l’Ambassadeur des États-Unis

     Honorable assistance.

     Assalam Anlayikum Wa Rahamatullah Wa Barakatuh.

     D’emblée, je voudrais souhaiter la bienvenue en Union des Comores à l’Ambassadeur des États-Unis d’Amérique, Son Excellence Monsieur Yamate, ainsi qu’à toute la délégation qui l’accompagne.

     Honorables invités.

     L’École nationale des Forces Armées et de Gendarmerie (ÉNFAG) fait partie de ces corps de soutien indispensable à nos Forces Armées et à la Gendarmerie. Au fil des années, elle est devenue un instrument par lequel le Département de la Défense prépare ses cadres militaires devant apporter leur soutien technique et opérationnel à l’Armée. Aussi, dans peu de temps, avec le concours de la France et dans le cadre du Haut Conseil paritaire institué par la Déclaration politique de Paris, commencera-t-elle à former des jeunes civils en Service militaire adapté. Convenez donc avec moi que l’ÉNFAG est aujourd’hui une institution indissociable au développement de notre pays parce qu’elle participe d’une façon concrète à la formation professionnelle de nos jeunes militaires.

     C’est dans ce cadre justement que les États-Unis d’Amérique, depuis 1997, par le biais de sa représentation diplomatique, ont construit et équipé un laboratoire de langue anglaise afin de permettre aux militaires comoriens de se rapprocher à la culture américaine à travers l’apprentissage de la langue anglaise. Mesdames et Messieurs, nous savons tous que pour être plus proche de la culture d’un pays, l’apprentissage de sa langue en est le meilleur vecteur. Pour mesurer justement l’impact de cet apprentissage au sein de nos Forces Armées et de la Gendarmerie, aujourd’hui, nos militaires sont régulièrement et aisément en formation dans plusieurs pays anglophones, surtout des pays membres de l’Eastern Africa Standby Forces (EASF), grâce à la formation acquise ici dans cette Ecole.

     Excellence Monsieur l’Ambassadeur.

     Notre Armée, avec l’aide de notre partenaire la France, a en son sein une compagnie formée pour le maintien de la paix dans le cadre des opérations onusiennes, panafricaines ou est-africaines. Cette compagnie vient d’ailleurs de participer à des exercices multisectoriels à Antsiranana au Nord de Madagascar sur invitation de leurs frères d’armes malgaches et ceci après avoir participé à d’autres exercices de ce genre appelé «MASHARIKI SALAMA» dans le cadre de l’ESAF au Kenya, à Djibouti, en Éthiopie et à Jinja en Ouganda. Les rapports que nous avons obtenus des chefs militaires encadreurs sont très satisfaisants notamment dans le domaine du maniement de la langue anglaise, un outil nécessaire à la cohésion opérationnelle de nos Forces africaines en Attente.

     Aujourd’hui, Mesdames et Messieurs, nous allons encore une fois, délivrer des diplômes à ces jeunes militaires qui ont suivi avec brio cet enseignement de langue anglaise, de la culture américaine, dont le système judiciaire et législatif de cette grande démocratie ainsi que d’informatique durant 9 mois.

     Je voudrais donc, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, au nom de mon pays, vous remercier de tout ce que votre pays apporte au nôtre, notamment à nos Forces Armées. Mais, avant de clore mon propos, permettez-moi, Monsieur l’Ambassadeur, de vous rassurer encore une fois de la disponibilité des autorités comoriennes à fructifier davantage notre coopération qui se porte parfaitement bien.

     Sur instructions du Président de la République, le Docteur Ikililou Dhoinine, nous continuerons à les assainir davantage, à les porter encore plus haut pour plusieurs raisons. En effet, les difficultés liées à l’insécurité dans le monde d’aujourd’hui font des petits États insulaires comme le nôtre, une proie facile pour ceux qui menacent la paix.

     C’est pourquoi, nous vous réitérons l’engagement des autorités comoriennes à œuvrer ensemble avec votre pays et dans le cadre des conventions internationales ratifiées par nos deux pays ainsi que des accords bilatéraux signés par nos deux gouvernements, pour mettre en place des structures et des mécanismes modernes de coopération dans le but d’assurer la sécurité des personnes et des biens en Union des Comores et permettre à notre pays de jouer le rôle qui est le sien au sein des ensembles auxquels il appartient tels l’Union africaine, la Ligue des États arabes, l’EASF ou la COI.

     Rassurez-vous, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, notre positionnement géostratégique répond parfaitement à la fois à nos intérêts sécuritaires et géopolitiques. Ce positionnement-là, Monsieur l’Ambassadeur, nous l’assumons pleinement et sans complexe. La situation liée à la sécurité internationale aujourd’hui ne laisse aucune place, me semble-t-il, à un alignement idéologique quelconque surtout pour un pays comme le nôtre dont le destin a presque tracé la ligne à suivre: le pragmatisme.

     Nous faisons partie des pays où la liberté a une valeur fondamentale. Le respect de la Loi ainsi que des engagements pris pour que la paix et l’équité constituent les fondements de notre République, ne sont pas négociables. Parce que, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, notre pays a souffert à la fois des changements inconstitutionnels incongrus et parfois même dramatiques et du séparatisme, cette dernière trouvaille des ennemis de notre nation.

     Excellence Monsieur l’Ambassadeur, à cause des crises internes, deux de nos chefs d’État furent assassinés tandis qu’un autre fut déporté à l’extérieur du pays. Aussi, pendant le séparatisme à Anjouan, fallait-il demander et obtenir une autorisation des autorités autoproclamées d’Anjouan avant d’y aller, ou il fallait être autorisé pour participer à un mariage d’un ou d’une proche à l’enterrement d’un membre de la famille parce que tout simplement une partie de la population comorienne estimait que ses droits n’étaient plus respectés par les autres.

     De cette humiliation, de cette souffrance morale et physique imposées au peuple comorien, nous avons pu faire renaître difficilement et d’une façon très complexe notre jeune État en imaginant des formes et des mécanismes originaux de gouvernance mettant en confiance les populations de nos îles. Alors, notre pays ne peut et ne veut plus revivre cette expérience que nous considérons tout simplement une parenthèse fermée et d’ailleurs nous ne souhaitons à aucun autre pays de vivre cette expérience d’enfer.

     Le Chef de l’État, le Docteur Ikililou Dhoinine, s’est déjà exprimé et voudrait, comme il a prêté serment lors de son investiture, remettre la destinée du pays à l’un des trois Comoriens de la Grande-Comore à qui les électeurs comoriens auront placé leur confiance en 2016 en organisant des élections crédibles, démocratiques et justes comme cela fut le cas en 2002 en Grande-Comore, en 2006 à Anjouan et en 2011 à Mohéli.

     Nous savons que pour la paix et la stabilité dans notre pays, nous pouvons toujours compter sur le soutien de nos partenaires traditionnels et votre pays, les États-Unis d’Amérique, en font partie.

Vive la Coopération Internationale,

Vive la Coopération comoro-américaine,

Je vous remercie.

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© www.lemohelien.com – Mardi 21 juillet 2015.


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