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Le Président Ikililou Dhoinine et l’ingratitude des «siens»

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Le Président Ikililou Dhoinine et l’ingratitude des «siens»

Les partisans du chef de l’État sont devenus des tournesols politiques

Par ARM

   Tout le monde a désormais entendu parler du fameux ouvrage de Jean-François Bayart qui parle de «La politique du ventre»: Jean-François Bayart: L’État en Afrique. La politique du ventre, Fayard, Collection «L’espace du politique», Paris, 2006 (439 p.). En quatrième de couverture, l’auteur apprend au lecteur que, «comprendre que les sociétés africaines sont “comme les autres”, voilà ce qu’un siècle d’africanisme n’a guère facilité. L’opinion occidentale reste gorgée de stéréotypes sur le pouvoir et l’État en Afrique, en particulier quant au rôle privilégié que la corruption et le tribalisme sont censés jouer au sud du Sahara. Certes, les Africains parlent eux-mêmes à ce propos de “politique du ventre”. Mais l’expression renvoie, aussi bien qu’aux nécessités de la survie et de l’accumulation, à des représentations culturelles complexes, notamment celles du monde de l’“invisible”, de la sorcellerie. En d’autres termes, la “politique du ventre” témoigne d’une trajectoire africaine du pouvoir qu’il faut comprendre à la lumière de la longue durée». Voilà qui parle à certains Comoriens, même à des dirigeants de partis politiques qui, en faillite sur le plan professionnel et personnel, se tournent vers leurs anciens ennemis pour les «nécessités de la survie et de l’accumulation» afin de renflouer des caisses désespérément vides. On ne sait pas s’ils vont obtenir ce qu’ils recherchent auprès des anciens ennemis devenus des frères de sang pour se remplir «le ventre» et les caisses vides. Allez savoir… En tout état de cause, le Président Ikililou Dhoinine est, lui aussi, confronté à la politique du ventre, que ce soit à Mohéli ou à la Grande-Comore, où les solliciteurs ont été nombreux à solliciter et à obtenir ce qu’ils sollicitent. Que des fois, sur ce site, l’attention du Président de la République a été attirée sur le fait qu’il donnait le sein à des ennemis, à des vipères et à des ingrats.

   Pourtant, il est arrivé à dégoûter à vie certains de ceux qui croyaient pouvoir le rouler dans la farine et obtenir de lui des postes ministériels, des postes ministériels qu’il a refusé de leur attribuer, s’attirant leur haine la plus farouche et leur dénigrement systématique. Là au moins, il a réussi à identifier des ennemis qui squattaient sa cuisine et qui acceptaient de se conduire en reptiles pour obtenir ce qu’ils n’ont pas obtenu. Et, le Président Ikililou Dhoinine a la redoutable habitude de se conduire face à ses ennemis comme Ahmed Osman, au Maroc.

   Évoquant l’excellent parcours politique du grand homme d’État marocain Ahmed Osman, l’excellent Docteur Belkassem Belouchi a l’intelligence d’écrire ce qui suit: «Trop de courbettes et de civilités, ces nouveaux alliés ne voyaient en réalité en ce parti qu’un moyen d’accès aux profits du pouvoir et à ses privilèges. Osman a, en fait, toujours recruté ses pires ennemis dans son propre parti. Un quarteron de politiques braillards, ambitieux, opportunistes, inspirés sans doute par quelques desseins, mais surtout obéissant aux ordres du ministre de l’Intérieur [Driss Basri], tente de fragiliser la force du parti et de discréditer l’autorité de son leader»: Belkassem Belouchi: Portraits d’hommes politiques du Maroc, Préface d’Ahmed El Kohen Lamrhili, Éditions Afrique Orient, Casablanca, 2002, p. 115.

   On a l’impression que le Docteur Belkassem Belouchi parle d’acteurs politiques comoriens enfumant le Président Ikililou Dhoinine, tout en lui passant la main sur le dos. En réalité, dès le début de sa présidence, le chef de l’État s’est appuyé sur des jeunes de Djoiezi, Mohéli, croyant qu’il ne pouvait être mieux servi que par les Baoua, Ligot et Aboubacar Ahamada. Il s’est trompé parce que, de 2011 à 2015, ces flambeurs de Djoiezi ont juré fidélité au Président de la République. Ils ont multiplié avec zèle les gestes quotidiens destinés à rassurer le chef de l’État sur leur «indéfectible» «fidélité». Quelle rigolade! Et, par la suite, a été créée l’UPDC, le fameux «parti cocotte-minute». Quand il a fallu nommer un représentant à Mohéli, les choses n’ont pas traîné: c’est à Djoiezi qu’il a fallu trouver le profil correspondant, en la personne d’Abdou Madi Mari, ministre de la Défense sous Azali Assoumani Baba et joyeusement et ironiquement surnommé «le petit cœur sucré», semble-t-il, en raison, paradoxalement, de la sécheresse de son cœur et de son incapacité à aimer qui que ce soit. Ce sont les Djoieziens qui le disent. Abdou Madi Mari est un frère, et il ne faut pas médire sur un frère. N’avons-nous pas joué et étudié ensemble quand on était des gamins? Toujours est-il qu’il a été nommé pour représenter l’UPDC à Mohéli parce que les grognards du parti à Moroni disaient que cela ferait plaisir au Président de la République. Et quand il a fallu poser la question au chef de l’État, ce dernier avait laconiquement lancé: «Choisissez qui vous voulez, et laissez-moi m’occuper de choses plus sérieuses».

   Et puis, dans la nuit du 19 avril 2013, il y a eu la tentative de coup d’État qu’on sait et pour laquelle Ahmed Sambi veut émasculer la blogosphère comorienne par des plaintes haineuses au Tribunal de Paris. À la suite de cette énième tentative de putsch, on vit un Abdou Madi Mari exalté prononcer un discours d’une rare violence verbale pour réclamer la peine capitale à l’endroit des auteurs de la tentative du putsch. Le Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi dit José ou Obama avait abondé dans le même sens. On versa quelques larmes d’émotion, et la vie reprit son cours. Seulement, la politique est l’art du possible, comme l’a dit l’autre. Et c’est ainsi qu’après des mois de suspense entre la vice-présidence aux côtés du Doyen Mohamed Ali Soilihi et le Gouvernorat de Mohéli, la Première Dame, surnommée Maman par ses partisans, a fini par jeter son dévolu sur le Gouvernorat situé à Bonovo, à Mohéli. Quand les partisans de Maman sont partis voir le Président Ikililou Dhoinine pour réclamer son aval pour la candidature de leur championne, ce dernier leur dit de manière lapidaire: «Allez voir directement l’intéressée, et discutez avec elle». Il s’était opposé à cette candidature, mais fut dépassé par l’insistance des partisans de Maman.

   Logiquement, on s’attendait à ce que les bons et braves Abdou Madi Mari, Ligot, Baoua et Aboubacar Ahamada se rangent derrière celle devant qui ils n’hésitaient pas à s’agenouiller et à se prosterner. C’était compter sans la fameuse politique du ventre. En effet, alors Directeur général de Comores Télécom en sursis, Abiamri Mahmoudou, également Contrôleur des Comptes de l’UPDC, s’était mis à rêver du Gouvernorat de Mohéli comme un chien rêve d’un os. Et se fiant à deux mots truculents de l’ancien Président Félix Houphouët-Boigny de Côte-d’Ivoire, à savoir «l’ingratitude est humaine» et «bouche pleine ne parle pas», le bon Abiamri Mahmoudou se mit à remplir la bouche de ses Djoieziens de choc, et ces derniers décidèrent de ne plus «parler» contre lui. Il en fit des alliés, des alliés qu’il a trouvés les genoux à terre à Beït-Salam. Ce retournement de casaques fait dire à cet observateur de la vie politique nationale: «Ils peuvent ne pas aimer l’épouse et au moins respecter l’époux. Puisque la politique est faite de compromis, il aurait fallu qu’ils montrent un peu de reconnaissance à l’égard d’un Président qui a beaucoup fait pour eux et devant qui ils ont fait moult protestations de fidélité. Dans cette affaire, le Président est très mal récompensé par des gens qui lui mangeaient à la main. En même temps, on peut dire qu’il n’a pas volé ce qui lui arrive puisque, en misant sur ces types, il n’a pas fait le choix des meilleurs». Pure vérité.

   Aux dernières nouvelles, le brave Abiamri Mahmoudou serait devenu doux comme un agneau doublé d’un toutou et serait même prêt à passer l’éponge si le Vice-président Mohamed Ali Soilihi daigne le prendre comme colistier pour Mohéli lors de l’élection présidentielle de 2016. Rien que ça? Au train où vont les choses, ce garçon pourrait demander le secrétariat général des Nations Unies, voire la destitution du Pape François pour lui ravir la place, s’il ne va pas faire valoir ses droits de succession au trône d’Angleterre, en demandant à la Reine Élisabeth d’abdiquer pour lui permettre de monter au trône de ses ancêtres les Windsor, dont il doit sans doute être un descendant ayant choisi de vivre aux Comores juste par amour pour l’exotisme.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 11 octobre 2015.


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