Mouigni Baraka Saïd Soilihi est donc reçu à Beït-Salam?
Quels enseignements faudra tirer de cette visite très contestée?
Par Saïd Omar Badaoui
La rencontre entre l’ancien Gouverneur de la Grande Comore, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, et le locataire de Beït-Salam, Assoumani Azali, est incontestablement un fait politique majeur, de par sa portée symbolique et la vague d’indignation qu’elle a suscitée. Je me garderai bien, faute d’éléments probants, de prendre position sur les desseins inavoués ou supposés de l’ancien Gouverneur. Ce dernier, certes, n’est pas connu pour être un responsable politique d’une grande finesse, ni de constance dans son action politique. Le moins que l’on puisse dire est que Mouigni Baraka Saïd Soilihi a pris des risques insensés à cause de la compilation de ses positions ambiguës qui lui donne une piètre image. C’est la raison pour laquelle un procès d’insincérité continue à lui coller à la peau.
Mais une chose est sûre: il a les qualités de ses défauts, d’autant qu’il joue sur du velours en évoquant l’urgence de dialoguer puisque, effectivement la crise politique qui secoue notre pays, sur fond de grave crise économique, institutionnelle, sociale et politique ne trouvera son dénouement que par le dialogue des forces vives de la nation. La démarche de l’ancien gouverneur n’a peut-être pas eu le soutien de l’opposition nationale, mais elle a le mérite de nous rappeler la nécessité de se mettre autour de la table pour parler de la situation socio-économico-politique qui prévaut dans le pays et y apporter les solutions qui s’imposent, pour enfin voir le bout du tunnel. Et ce, d’autant que les signaux, témoins d’un malaise qui couve et d’un grognement sourd dans plusieurs secteurs sont nombreux et assez perceptibles.
C’est pourquoi notre pays devrait renouer avec les vertus du dialogue politique, car de grandes échéances électorales se profilent à l’horizon. Un climat politique apaisé, un processus électoral inclusif et une classe politique mature sont les ingrédients naturels d’une stabilité politique et institutionnelle garantie. On ne le dira jamais assez: l’Union des Comores ne pourrait trouver son salut que dans le dialogue permanent et fécond entre ses filles et ses fils, et on continuera à le dire haut et fort. On ne se couchera que pour mourir et ne s’agenouillera que devant Dieu, comme dirait l’autre! Cependant, ces derniers temps, les postures extrémistes des uns et des autres, la montée de l’intolérance politique et la prédominance des ambitions personnelles sur les desseins collectifs auront ruiné cette belle entreprise qui avait pourtant permis à notre pays de sortir d’une crise qui avait menacé son unité en 2001.
Les combats et divergences politiques sont une chose et les valeurs républicaines en sont une autre. Nos positions partisanes ne devraient pas nous empêcher d’adhérer ou de partager des valeurs qui nous sont communes, notamment, la démocratie et l’État de Droit, entre autres. C’est pourquoi il faut exclure le jusqu’au-boutisme et les postures individuelles qui sont autant d’obstacles érigés sur le chemin du dialogue politique dont le pays a besoin plus que jamais. Dans une nation, chacun doit apporter sa pierre à l’édifice. Mais, puisqu’on est encore loin de l’époque où une parole valait signature, un temps où l’honneur guidait l’action, comme dirait l’autre, il appartient au gouvernement d’user de tous les voies et les moyens dont ils disposent pour réconcilier le pays.
Et cela passe par le respect de ses engagements!
Par Saïd Omar Badaoui
Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.
© www.lemohelien.com – Lundi 19 septembre 2022.
