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Mme Abbas Djoussouf accuse Saïd Larifou, qui l’injurie

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Mme Abbas Djoussouf accuse Saïd Larifou, qui l’injurie

Mme Abbas Djoussouf quitte le Comité de Pilotage (CPAN)

Par ARM

      Une scène mémorable. Et douloureuse. Oui, ce fut une scène mémorable et douloureuse. Elle a permis de voir que certains voient en Saïd Larifou, le danseur du ventre et mangeur d’ailes de poulet grillées, un simple manant et mendiant. En réalité, au-delà du Tout-Moroni, nombreux sont ceux qui, chez les Comoriens, se posent une question légitime, qui n’est que la célèbre réplique de Géronte dans Les Fourberies de Scapin (1671) de Molière: «Que diable allait-il faire dans cette galère?». Ici, il faut juste remplacer «il» par «elle». «Elle», parce que la personne sur laquelle on s’interroge est la veuve de l’ancien Premier ministre Abbas Djoussouf.

L’Histoire récente des Comores nous apprend qu’en 1998-1999, Abbas Djoussouf était Premier ministre de la République fédérale islamique des Comores. Quand le «pouvoiriste» polygame Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger», et ses hommes se mirent à chasser les Anjouanais dans les rues de Moroni fin avril 1999, le Premier ministre le convoqua exceptionnellement en conseil des ministres, en présence de l’Ambassadeur de France à Moroni. Il lui intima l’ordre de rétablir l’ordre dans les rues de la capitale comorienne. Il avait fourni des efforts surhumains pour faire semblant de ne pas savoir que le fauteur du souk était le «saigneur» Assoumani Azali Boinaheri, alors chef d’État-major de l’Armée.

L’ancien Président Saïd Mohamed Djohar accuse le «ventriote» Assoumani Azali Boinaheri d’avoir été à l’origine de la chasse aux Anjouanais: «À Moroni, tout allait de mal en pis. Aucune action de la part du gouvernement intérimaire contre ce banditisme apparemment légitimé et soutenu discrètement par les forces chargées de l’ordre public. Les Anjouanais, traqués partout dans l’île, se réfugièrent chez leurs patrons ou leurs amis. Cette anarchie dura une semaine. Certains observateurs avertis pensaient que ce mouvement quasi-raciste était instrumentalisé par une partie de l’armée qui obéissait au chef d’état-major dans le but de déstabiliser le gouvernement intérimaire pour s’emparer du pouvoir»: Saïd Mohamed Djohar: Mémoire du président des Comores. Quelques vérités qui ne sauraient mourir, L’Harmattan, Paris, 2012, p. 337.

Revenons à la convocation du «pouvoiriste» polygame Assoumani Azali Boinaheri par le Premier ministre Abbas Djoussouf. Quand il perdit patience, Abbas Djoussouf lança au mauvais garçon de Mitsoudjé que s’il était un vrai soldat, il n’aurait pas laissé des Comoriens se livrer à la chasse aux Anjouanais. Le chef d’État-major de l’Armée qui avait fui en slip le 28 septembre 1995 pour aller se cacher sous une table de l’Ambassade de France aux Comores avait alors rétorqué en disant que si Abbas Djoussouf était un vrai Premier ministre, et Tadjidine Ben Saïd Massounde un vrai Président, ils ne seraient pas partis négocier avec les séparatistes anjouanais à Antananarivo, à Madagascar. Le même jour, l’homme au slip commit l’horrible coup d’État qui allait placer les Comores dans une nuit de 7 ans, du 30 avril 1999 au 26 mai 2006. Du 30 avril 1999 à sa mort, survenue le 10 juin 2010, Abbas Djoussouf n’a jamais traité le «ventriote» de Mitsoudjé que par l’expression «le putschiste Azali», étant incapable de lui pardonner son horrible crime contre l’État et la République du 30 avril 1999.

Dès lors, les Comoriens n’ont jamais compris pourquoi la veuve d’Abbas Djoussouf a accepté d’apporter sa caution morale aux manœuvres malsaines d’un homme sans la moindre culture d’État et dont le seul but est le pouvoir pour le pouvoir. La veuve d’Abbas Djoussouf avait toute légitimité pour faire partie du Mouvement du 11-Août, et tant que ce dernier pouvait encore symboliser une recherche de bilan (négatif et connu à l’avance) sur les années de l’indépendance d’un pays qui aurait gagné à rester sous administration française au moins jusqu’en 2030, en se préparant sérieusement pour relever les défis de la souveraineté, qu’il aurait fallu gérer de façon responsable et professionnelle, et non dans le désordre. Mais, cautionner les manœuvres antipatriotiques du dictateur ubuesque Assoumani Azali Boinaheri, voilà qui est de nature à susciter doutes et interrogations. Mme Abbas Djoussouf n’a rien à faire avec l’homme qui a renversé son mari, un mari qui était connu pour la haute idée qu’il avait de l’État, de la République, de l’État de Droit et de la démocratie. Ses proches auraient dû lui dire de refuser l’instrumentalisation de son nom par un homme sans honneur, ni dignité.

Toujours est-il que dans la soirée du jeudi 25 janvier 2018, il s’est produit un événement mémorable et douloureux. À l’occasion d’une réunion du Comité de Pilotage des «Asseyez-vous et taisez-vous» dans la soirée de ce jeudi 25 janvier 2018, Mme Abbas Djoussouf a été agressée et insultée par Saïd Larifou, le mangeur d’ailes de poulet grillées. Mais, pourquoi? Mme Abbas Djoussouf avait eu l’audace et l’honnêteté de dire aux membres du Comité de Pilotage les vérités qui fâchent sur tous les dysfonctionnements de cette institution tout droit sortie des enfers: des finances bananières, un document bâclé par les «experts» autoproclamés et sans la moindre expertise, un manque de transparence dans les dépenses, etc.

Naturellement, le danseur du ventre Saïd Larifou s’était senti visé à titre personnel lorsque Mme Abbas Djoussouf avait le courage et la probité de déclarer que certains étaient au Comité de Pilotage juste pour se remplir les poches et le ventre. Quand l’ancien avocat français Saïd Larifou s’est lancé dans des injures indignes et scélérates, Mme Abbas Djoussouf ne s’est pas laissé faire et l’a remis à sa misérable place. Après ces échanges musclés, le danseur du ventre Saïd Larifou, sans égard, ni aucune galanterie, a encore insulté Mme Abbas Djoussouf. Cette dernière a quitté la réunion en colère. Tout le monde l’a suivie pour lui demander de se calmer et de rester à la réunion.

Ha! «Tout le monde»? Voilà qui est vite dit. En effet, tout le monde s’était levé pour supplier Mme Abbas Djoussouf de rester à la réunion, sauf deux sombres individus, deux vieilles haridelles devenues comme cochon: le danseur du ventre Saïd Larifou et le Grandissime Docteur Sounhadj Attoumane, le Docteur des Docteurs, le cardiologue des cardiologues. Mais, Mme Abbas Djoussouf a refusé de revenir et partit la tête haute. Une délégation du Mbadjini a été formée pour aller présenter les excuses du manant Saïd Larifou, mais Mme Abbas Djoussouf refuse de la recevoir. En Grande-Comore, cela est pire qu’aller en prison pour vol. Mme Abbas Djoussouf a claqué la porte du Comité de Pilotage, et c’est ce que voulaient éviter les autres membres de la chose venue des enfers. Ils savent que ce départ va être lourd de conséquences politiques. Saïd Hassan Saïd Hachim tente une médiation, mais Mme Abbas Djoussouf refuse qu’on vienne lui parler du manant Saïd Larifou.

Le manant Saïd Larifou a perdu les pédales. Il va sans dire qu’Abbas Djoussouf, en homme d’honneur et de principes, n’aurait jamais accepté que sa femme se trouve mêlée à des affaires politiciennes venant de celui qui l’a renversé et humilié le 30 avril 1999. Le coup d’éclat de sa veuve est un message d’outre-tombe de feu Abbas Djoussouf. Paix à son âme.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 27 janvier 2018.


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