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Mauvais dirigeants, sans capacité de recul, ni regrets

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Mauvais dirigeants, sans capacité de recul, ni regrets

Dirigeants incompétents et corrompus, ânes aux œillères

Par ARM

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     Au milieu des années 1980, la Zaïroise Jolly Detta, sous le regard bienveillant et attendri du Grand Maître Franco Luambo Makiadi de l’Orchestre mythique OK Jazz, faisait danser les foules au son de ses chansons emblématiques Massu et Layilé. Elle finit par devenir une femme de l’Église, en abandonnant la chanson. Quelle perte! Enfin, c’est son droit…

       Par jour, je consomme par Internet des quantités astronomiques de vidéos musicales à dominante d’Afrique de l’Est, Afrique du Sud et Congo. Une d’elles passe des fois par jour sur ma playlist. On y voit une des plus grandes voix d’Afrique et du monde aux côtés d’une chanteuse somptueuse par son visage, son rire ravageur, sa voix dévastatrice et son pas de danse majestueux. La sublime chanteuse se lança dans une danse endiablée et accomplit un vertigineux mouvement d’accordéon vers le sol, et on voit nettement son slip blanc avec une clarté lumineuse parce que sa robe rouge feu crée un contraste édifiant. Eh bien! Cette belle beauté – «un morceau», comme nous disions à la belle époque – a quitté la chanson et s’est rangée des voitures, chez les Évangélistes, dans une de ces Églises qui font fureur partout dans le monde, notamment en Afrique. Elle a trouvé son chemin de Damas. Derrière elle, il y a un guitariste de génie qui avait défié un père qui s’est résigné, la mort dans l’âme, le jour où, stupéfait, il a vu le fiston à la télévision jouer à la guitare en virtuose, alors qu’il avait tout fait pour l’en éloigner. Donc, d’un côté, on a une chanteuse majestueuse qui finit par abandonner la chanson en se disant que le mieux qu’elle avait à faire était de se mettre dans la Voie de Dieu. C’est son droit, même si nous sommes nombreux à regretter son départ de la chanson. Quel immense gâchis! D’un autre côté, on voit un guitariste doté d’un talent inouï, qui ne l’aurait jamais exploité s’il avait écouté son père.

       Les Comores sont dans le néant parce qu’elles n’ont pas des dirigeants capables d’avoir ce recul, en se disant, chacun: «Je suis dans la mauvaise voie, je fais du mal à ce peuple, je dois changer de voie». Elles n’ont pas non plus des dirigeants capables de désobéir afin de faire le bien. Un pays n’avance jamais dans la bonne direction quand les dirigeants ne sont pas capables de cette humilité qui leur permet de dire: «Ce que je fais est mauvais. Je fais du mal à ce pays et à sa population. Je dois changer de voie. Je dois craindre Dieu et les hommes». Les Comores n’ont pas non plus des dirigeants capables de dire: «Je vais désobéir parce que l’ordre que je dois exécuter fait du mal». Comme les dirigeants des Comores, mauvais par nature, par leurs origines socioculturelles, n’ont aucune capacité de recul, ni courage pour se remettre en cause et pour faire la distinction entre le bien et le mal, ils continuent à entraîner tout un peuple dans la destruction.

       On s’en souvient. Le 13 mai 1978, Mohamed Ahmed et Ahmed Abdallah Abderemane avaient mis fin au règne sanglant d’Ali Soilihi, qui avait été incapable même de doter le pays d’une vraie Constitution et de vraies institutions, et d’inscrire les droits de l’Homme dans la Loi fondamentale. Aujourd’hui, des jeunes qui n’ont pas connu les horreurs de la dictature d’Ali Soilihi font tout interdire toute critique envers un mauvais dirigeant qui avait précipité les Comores dans l’incertitude, la misère et l’obscurantisme. Avant le coup d’État du 13 mai 1978, les Comoriens étaient très traumatisés par un régime politique répressif et oppressif, et avaient conclu un pacte tacite après ce putsch: «Plus jamais ça! Les Comoriens ne doivent plus se faire du mal». Mais, les pays ont la mémoire courte. Ahmed Abdallah Abderemane, un des libérateurs du 13 mai 1978, ne tarda pas à instaurer une dictature qui découpait les jeunes opposants à la tronçonneuse pour en déposer les corps dans des sacs devant leurs domiciles, emprisonnait les opposants, bâillonnait toute voix dissidente, rejetait toutes les candidatures n’émanant pas des entrailles du parti-«État», réprimait toute opposition…

       Les Comores étaient dans l’incapacité d’enterrer leurs vieux démons. Il y eut l’horreur qu’avait été la «gendrocratie» de Saïd Mohamed Djohar (27 novembre 1989 – 28 septembre 1995), une débauche de désordre imputable à une famille de plusieurs clans antagoniques, voire ennemis, qui ne s’entendaient que pour détruire les Comores et les plonger dans la misère noire sur fond de son mépris de famille régnante. Et voilà que, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri, faisant la synthèse de ce qu’il y a de pire dans les deux régimes politiques précités, a fait reculer les Comores de 40 ans, par l’instauration d’une dictature bête, violente et méchante, l’irruption sur la scène nationale d’une nouvelle famille de voleurs, pilleurs, kleptomanes, kleptocrates et tueurs (Loukman, fils du dictateur Assoumani Azali Boinaheri, a tué de ses propres mains «le Docteur» «à 104%» Ahmed Djaza Mohamed, le prestigiateur), et la reconstitution d’une association de malfaiteurs, dont aucun membre n’est capable de dire à l’autre qu’ils sont tous dans la pire des voies.

       Ces gens-là connaissent l’Histoire ensanglantée et endeuillée des Comores. Ils savent que les Comores n’ont subi que des souffrances et des deuils. Que font-ils? Ils en rajoutent. Ils en créent de nouveaux. Comment des gens qui se croient et se disent très «intelligents» et très «expérimentés» peuvent-ils accepter de tomber dans les bassesses d’une dictature sans intelligence, ni âme, ni imagination, et qui se contente de réprimer, opprimer, assoiffer, tuer, emprisonner et faire exiler une population paisible et désarmée? Dans cette course vers le Mal, il est un individu qui fait vraiment pitié par sa petitesse, sa médiocrité intellectuelle, juridique, politique et professionnelle, son incapacité à s’inscrire dans une perspective historique et dans une dynamique positive: le fugitif international Hamada Madi Boléro, le plus grand mystificateur et affabulateur des Comores. Demain, quand la dictature de Mitsoudjé sera à terre, nageant dans son sang, il dira quoi?

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 26 décembre 2022.


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