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«L’émergence à l’horizon 2030» dans les noires ténèbres

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«L’émergence à l’horizon 2030» dans les noires ténèbres

Les illusions d’un développement très rapide sans électricité

Par ARM

     «L’absence d’un accès généralisé à l’électricité constitue en effet une entrave à la croissance durable, notamment en Afrique. Dans mon pays, en Union des Comores, nous avons réussi en un an, à en enrayer les pénuries d’électricité et aux [Sic: “Lesˮ] délestages permanents qui plombaient notre économie, nos entreprises [Sic: Les entreprises sont censées être les acteurs majeurs de l’économie] et nos foyers, et à sortir le pays d’une longue crise de l’énergie. Mais, passée l’urgence, il nous faut confirmer ces résultats dans la durée par une politique énergétique à moyen et long terme, en adéquation avec notre volonté de bâtir une économie nouvelle, à faible empreinte carbone, grâce au développement des énergies renouvelables». Ah oui? Celui qui crânait ainsi du haut de l’Assemblée générale de l’ONU, le 21 septembre 2017, n’est autre que le dictateur Assoumani Azali Boinaheri de Mitsoudjé. Or, un frère parti de Grande-Comore pour une expertise et audit de fin d’année à Anjouan pleure. À Mutsamudu, il mendie une petite charge d’électricité pour ses téléphones portables auprès d’une famille disposant de panneaux solaires, car sur place, il n’y a aucune trace d’électricité publique, nonobstant les péroraisons ampoulées et amphigouriques du dictateur psychotique de Mitsoudjé. Ah? C’est donc ça?

Gardant son calme, en dépit de la difficulté qu’il rencontrait pour charger ses téléphones portables, le fonctionnaire parti de Moroni m’explique patiemment: «Surtout, ne commets pas l’erreur monumentale consistant à croire que nous sommes mieux en électricité en Grande-Comore. Il n’y a d’électricité nulle part. Il faut vivre les malheurs produits sur place par la dictature pour comprendre la profondeur des calamités et des deuils qui sont le lot de notre quotidien. Compte tenu de la modicité de mes moyens, j’ai dû pleurer sur l’épaule de ma sœur migrée à Mayotte pour qu’elle m’achète des panneaux solaires, grâce auxquels j’essaie de vivre normalement avec femme et enfants en bas âge». Je compatis. Oui, je compatis.

Dans cette sinistre et lugubre affaire, il n’y a pas que les mensonges enfarinés du dictateur Assoumani Azali Boinaheri; il y a également les immenses sommes d’argent appartenant au peuple comorien qu’il a eu à partager avec son ancien chouchou et «Vice-président» Djaffar Ahmed Saïd Hassani, à coups de surfacturations sur des groupes électrogènes pourris et peints en jaune pour faire croire à du neuf et qui ont tous explosé au bout de quelques minutes. Ce vol a coûté au peuple comorien la bagatelle de 13 milliards de francs comoriens, soit 7,5 millions d’euros. Le même Djaffar Ahmed Saïd Hassani se passait de toute discrétion et modestie, se présentant en homme providentiel, criant partout: «Nous n’avons peur de personne». Les résultats étant connus, il suffirait à peine de les rappeler: un dictateur fou fait vivre un pays dans la misère noire, dans le noir des ténèbres, mais prétend que, malgré tout, il faudra compter sur lui pour réaliser «l’émergence à l’horizon 2030» parce que «les relations entre la France et les Comores sont au beau fixe, et la France soutient l’émergence». Ah bon? Donc, c’est la France qui va faire des Comores «un pays émergeant à l’horizon 2030»?

Dieu soit loué! Ma formation supérieure comportait beaucoup de cours d’Économie, qui me permettent de dire à la face du monde que, dans l’état actuel de leur destruction, même en l’an 40.000, les Comores ne réuniront pas la première condition de l’émergence économique. Il n’y a jamais d’émergence économique sans politique d’énergie. Les Comoriens sont-ils maudits et désespérés au point de compter sur Abacar Sahiou et l’aboyeur public et de caniveau, et insulteur officiel Houmed Msaïdié Mdahoma pour avoir de l’électricité? Faute d’«émergence à l’horizon 2030», il faut citer le mot acide du regretté et irremplaçable René Dumont: «La Haute-Volta n’est pas un pays en voie de développement, mais un pays en voie de destruction»: René Dumont en collaboration avec Charlotte Paquet: Pour l’Afrique, j’accuse, Plon, Paris, 1986, p. 15. Édition nouvelle: René Dumont en collaboration avec Charlotte Paquet: Pour l’Afrique j’accuse. Le journal d’un agronome au Sahel en voie de destruction, Avant-propos de Jean Malaurie, Plon et Éditions du CNRS, Collection «Terre humaine», Paris, 2015, p. 7.

Comme on dit à Mohéli, «la nuit du menteur ne tarde jamais à finir», et celle du menteur qu’est le dictateur Assoumani Azali Boinaheri ne va pas durer éternellement.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 23 décembre 2022.


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