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Loukman Azali à l’École de Guerre contre les Comores

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Loukman Azali à l’École de Guerre contre les Comores

La France va former l’assassin d’Ahmed Mohamed Djaza

Par ARM

     Alors que l’espoir était encore possible par la politique et en politique, alors que les peuples opprimés pouvaient encore rêver, en regardant vers la France, Patrie des Droits de l’Homme, le Président François Mitterrand, devant le Monument de la Révolution à Mexico, le mardi 20 octobre 1981, avait prononcé son fameux Discours dit de Cancun. C’est l’un des discours les plus importants, les plus émouvants d’un chef d’État français, voire occidental, en direction des «damnés de la Terre». C’est un discours fondateur exprimant la grandeur de la France, sa solidarité envers les plus faibles, et sa générosité dans un monde qui en manque. Mais, c’était, le mardi 20 octobre 1981, dans un autre siècle et millénaire. Dans des accents messianiques dont il avait le secret, le Président François Mitterrand avait notamment déclaré:

«Il existe dans notre Code pénal un délit grave, celui de non-assistance à personne en danger. Lorsqu’on est témoin d’une agression dans la rue, on ne peut pas impunément laisser le plus faible seul face au plus fort, tourner le dos et suivre son chemin. En Droit international, la non-assistance aux peuples en danger n’est pas encore un délit. Mais c’est une faute morale et politique qui a déjà coûté trop de morts et trop de douleurs à trop de peuples abandonnés, où qu’ils se trouvent sur la carte pour que nous acceptions, à notre tour, de la commettre. […].

Elle [la France] dit non à l’attitude qui consiste à fouler aux pieds les libertés publiques pour décréter ensuite hors la loi ceux qui prennent les armes pour défendre les libertés. À tous les combattants de la liberté, la France lance son message d’espoir. Elle adresse son salut aux femmes, aux hommes, aux enfants mêmes, oui, à ces “enfants hérosˮ semblables à ceux qui dans cette ville, sauvèrent jadis l’honneur de votre patrie et qui tombent en ce moment-même de par le monde, pour un noble idéal. Salut aux humiliés, aux émigrés, aux exilés sur leur propre terre qui veulent vivre et vivre libres. Salut à celles et à ceux qu’on bâillonne, qu’on persécute ou qu’on torture, qui veulent vivre et vivre libres. Salut aux séquestrés, aux disparus et aux assassinés qui voulaient seulement vivre et vivre libres. Salut aux prêtres brutalisés, aux syndicalistes emprisonnés, aux chômeurs qui vendent leur sang pour survivre, aux Indiens pourchassés dans leur forêt, aux travailleurs sans droit, aux paysans sans terre, aux résistants sans arme qui veulent vivre et vivre libres».

Le 17 novembre 1986, le regretté Thomas Sankara, Président du Burkina Faso, s’adressait à François Mitterrand en ces termes, notamment, après avoir rappelé les injustices de l’ordre international: «C’est dans ce contexte, Monsieur François Mitterrand, que nous n’avons pas compris comment des bandits, comme Jonas Savimbi, des tueurs comme Pieter Botha, ont eu le droit de parcourir la France si belle et si propre. Ils l’ont tachée de leurs mains et de leurs pieds couverts de sang. Et tous ceux qui leur ont permis de poser ces actes en porteront l’entière responsabilité ici et ailleurs, aujourd’hui et toujours».

Aujourd’hui, «le bandit» et «tueur» qui a «le droit de parcourir la France si belle et si propre» et qui va «la tacher de ses mains et de ses pieds couverts de sang» est Loukman Azali, le fils du dictateur et «pouvoiriste» Assoumani Azali Boinaheri Ben Tartuffe dit Bakapihi, «Le père qui ne prépare jamais à manger». Mais, personne dans le monde ne dit que «tous ceux qui lui ont permis de poser ces actes en porteront l’entière responsabilité ici et ailleurs, aujourd’hui et toujours». Loukman Azali est un tortionnaire et un assassin. Il a tué de ses propres mains le «Docteur» Ahmed Mohamed Djaza, alors Président à «104%» de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI). Je n’ai pas pleuré la mort de cet être vil qui a tant fait du mal au malheureux peuple comorien et qui n’en avait jamais exprimé des regrets ou remords, mais il s’agit d’un être humain, et l’assassinat reste un crime.

Loukman Azali fait la pluie et le mauvais temps aux Comores, torturant et tuant. Tout le monde le sait. Et il va faire des études à l’École de Guerre de Paris, en France? Et la France permet un tel crime? La France n’est pas responsable des gens qu’elle forme et qui «tournent mal» quand ils rentrent dans leurs pays respectifs. Mais, là, elle assume la responsabilité de former un assassin affirmé, fils d’un assassin affirmé, dont le projet familial de notoriété publique mondiale est de faire des Comores une dictature de père en fils, au nom du père et des fils? Cette responsabilité est lourde. Quand on est francophile on a le droit de s’interroger sur une telle dérive.

On se souvient de la grave polémique qui avait suivi les propos de Michèle Alliot-Marie, alors ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes, qui, à l’Assemblée nationale, le 12 janvier 2011, en pleine Révolution de Jasmin en Tunisie, avait déclaré: «[…] Le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, permet de régler des situations sécuritaires de ce type», «c’est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays [l’Algérie et la Tunisie] de permettre dans le cadre de nos coopérations d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité». Pourtant, le propos n’était pas «méchant»: épargner les manifestants des rues.

Au vu de tout ceci, la France ne devait pas accepter Loukman Azali à l’École de Guerre de Paris, où était passé son père avant d’aller fomenter un coup d’État ayant détruit ce qui restait des Comores, en pleine crise séparatiste déclenchée à Anjouan le 16 février 1997. Et puis, il faut se poser une question: Loukman Azali va faire l’École de Guerre de Paris parce que les Comores sont ou seront en guerre contre quel pays? Qu’on l’explique aux masses populaires pour que la chose soit claire dans les esprits…

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 13 juillet 2022.


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