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Leur «Sultan des Comores» était un vil usurpateur déchu

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Leur «Sultan des Comores» était un vil usurpateur déchu

Parasite, il voulait l’argent de la France par extorsion de fonds

Par ARM

       Le Député Mansour Kamardine de Mayotte et moi-même affrontons la bien-pensance, «les bons et vrais Comoriens» et l’idéologie historique dominante des Comores pour affirmer une vérité historique impossible à démentir si on veut rester dans la réalité, l’honnêteté et l’objectivité: les Comores n’ont jamais constitué une unité politique avant 1912, quand la France avait décidé de réunir, pour raisons administratives et budgétaires «la colonie de Mayotte et les protectorats de Grande-Comore, Anjouan et Mohéli». Ahmed Abdallah Abderemane, le futur «Père de l’indépendance», l’avait reconnu devant une Commission du Sénat français en mission aux Comores du 10 au 23 mars 1975.

       Étouffant de colère, la bien-pensance, «les bons et vrais Comoriens» et l’idéologie historique dominante des Comores ont jeté dans une violence inouïe sur Internet la lettre de «Protestation du Sultan des Isles Comores contre l’occupation de l’Isle de Mayotte par la France. En date du 9 Mars 1843», et ce, pour dire que «le Sultan des Comores a existé un jour» et que cela signifie que, puisque «le Sultan des Comores» avait existé un jour, les quatre îles avaient constitué «le Sultanat des Comores», jadis gouverné par «le Sultan des Comores», un «Sultan unique» qui aurait régné sur les quatre îles au même moment. La lettre de protestation est signée de «Seyd Hamza, fils de Seyd Abd Allah, Sultan des Iles Comores».

En «grattant» un peu sur les prétentions du «Sultan des Comores» et de ses supporters à titre posthume, on étouffe de rire en apprenant des choses désagréables sur le prétendant. Cet Anjouanais autoproclamé «Sultan des Comores» aurait dû commencer par s’assurer de sa légitimité sur sa propre île avant de s’autoproclamer sultan de quatre îles car «l’annonce du Traité [du 25 avril 1841 entre Mayotte et la France] soulève très vite de nombreuses protestations. Les premières viennent de Salim, sultan usurpateur d’Anjouan, et de Allaoui, légitime qui est alors réfugié à Maurice»: Thierry Flobert: Les Comores. Évolution juridique et socio-politique, Avant-propos de Louis Favoreu, Préface de Charles Debbasch, Travaux et Mémoires de la Faculté de Droit et de Science politique d’Aix-Marseille, Université de Droit, d’Économie et des Sciences d’Aix-Marseille, Centre d’Études et de Recherches sur les Sociétés de l’océan Indien, Aix, 1976, p. 61.

Ah! L’usurpateur autoproclamé «Sultan des Comores», inexistant sur la liste des Sultans de Mayotte, de Mohéli, et celles (au pluriel) de Grande-Comore, avait attendu 2 ans après la signature du traité du 25 avril 1843 entre la France et Mayotte pour écrire au Roi des Français sa lettre de protestation: «[…] Ledit commandant [Passot] trompé, sans doute par les promesses mensongères de cet imposteur [le Sultan Andriantsoly de Mayotte], aurait conclu un traité avec lui, dont le but serait de mettre le gouvernement français en possession de notre île de Mayotte dont nous tenons la souveraineté de Dieu et de nos ancêtres. Les devoirs que nous avons à accomplir envers les peuples que Dieu et notre droit nous ont appelé à gouverner nous imposent l’obligation de protester, de toute la force de notre âme contre un acte que nous déclarons être nul, et sans la moindre valeur, puisqu’il tendrait à nous dépouiller de l’héritage de nos pères, ce qui serait une violation des principes les plus sacrés de la justice et du droit des nations. Signé Seyd Hamza, fils de Seyd Abd Allah, sultan des îles Comores».

Dieu a bon dos. Les imposteurs l’invoquent toujours pour dire qu’Il leur a attribué les terres et le pouvoir. Comme il était facile d’accuser les autres d’être des usurpateurs sans prouver sa propre légitimité! Comme il était facile de prétendre qu’on était propriétaire des terres des îles voisines parce que Dieu l’avait voulu! Et les ancêtres, ces usurpateurs!

L’affaire se corse pour «le Sultan des Comores» parce que l’historien Jean Martin a détruit d’un coup de plume toutes ses prétentions, l’accusant, à juste titre, de faire un ignoble chantage à la France, sur qui il espérait faire une extorsion de fonds, depuis qu’il avait appris que le Roi des Français accordait une rente viagère au Sultan Andriantsoly: «Saïd Hamza déclarait avoir appris l’acquisition de Mayotte qui, d’après lui, avait été cédée à des officiers français par un usurpateur aventurier n’ayant aucun droit d’aucune sorte. Il ne doutait pas que la bonne foi des plénipotentiaires avait été abusée par cet imposteur mais il espérait que la France, nation généreuse et magnanime, se hâterait de lui restituer un territoire dont il tenait la souveraineté de Dieu et de ses ancêtres – ou qu’à tout le moins elle lui verserait une indemnité pour le préjudice ainsi subi. Le gouverneur de Bourbon [la Réunion actuelle] n’eut pas grande difficulté à obtenir de Passot et de quelques autres connaisseurs des affaires du canal de Mozambique des renseignements sur ce chérif qui se faisait passer pour sultan en exil et vivait dans la grande tradition de parasitisme des princes anjouanais – aux frais de l’administration coloniale de Maurice.

       Dépossédé en octobre 1840 de la couronne d’Anjouan par son oncle Saïd Hassan dit Salim, le jeune sultan Alaoui M’titi s’était réfugié avec quelques fidèles à Mozambique. Il y resta sept mois puis trouva un passage pour l’Inde à bord d’un navire anglais. Il séjourna quelques jours à Calcutta, puis à Bombay [en Inde], sollicitant l’appui des officiers de la compagnie et de la marine pour être rétabli dans ses États en échange de promesses de concessions à l’Angleterre. Il n’avait obtenu que des réponses évasives de personnages qui, de toute évidence, ne s’intéressaient guère aux affaires du lointain canal de Mozambique.

       Lord Auckland, gouverneur général, lui avait fourni les moyens de gagner l’île Maurice où il vécut dans l’espoir d’une hypothétique intervention anglaise en sa faveur. Le lieutenant-général Sir Lionel Smith, successeur de Nicolay, l’avait accueilli avec bienveillance mais le jeune sultan, déjà très malade, ne devait jamais revoir les rivages d’Anjouan car il s’éteignait à Port-Louis au mois d’avril 1842», un an… avant d’avoir rédigé sa lettre de protestation au Roi des Français: Jean Martin: Comores: quatre îles entre pirates et planteurs. Tome 1. Razzias malgaches et rivalités internationales (fin XVIIIème – 1875), Éditions L’Harmattan, Paris, 1983, p. 163.

Voilà le sort du fameux «Sultan des Comores». Troublante Histoire des Comores, où les mosquées se construisent seules, en une seule nuit, où le trône du Roi biblique Salomon (970-931) a péri lors d’une éruption du volcan Karthala, où on a retrouvé les traces de la Reine de Saba en Grande-Comore, où s’était réfugié le Prophète Mohammed à la grotte «Le Trou du Prophète», en Grande-Comore. Pourtant, l’explorateur Théodore Monod avait prêché la vigilance et le sérieux: «Il ne faut pas confondre l’Histoire et les histoires». On connaît les prétentions des «Sultans batailleurs» des Comores, dont chacun se disait Sultan sur son île «et dépendances», c’est-à-dire sur toutes les îles voisines. Ce que la bien-pensance, «les bons et vrais Comoriens» et l’idéologie historique dominante des Comores ne savent pas, c’est que ces prétentions ne valent rien au regard du Droit et de l’Histoire. S’ils «grattaient» un peu, ils découvriraient que Ramanetaka, Sultan malgache de Mohéli, avait dominé Mayotte pendant 2 ans, avait entrepris de conquérir Anjouan et voulait se lancer à la conquête de Madagascar (contre la Reine Ranavalona, son ennemie intime), mais n’en avait pas les moyens.

Est-ce que les descendants de Ramanetaka, à Fomboni, Djoiezi, Nioumachioi et Ouallah, vont réclamer le pouvoir à Mohéli, Anjouan, Mayotte et Madagascar? C’est à Safaoui Saïd Hamidi de Fomboni, Mohamed Elhade Hassane et Hamidi Saïd Hamidi de Djoiezi, Abderemane Kanza de Nioumachoi, Mahmoud Manini d’Ouallah (…) de préciser leurs pensées et ambitions en la matière à leurs futurs sujets que nous sommes…

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 1er août 2023.


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