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Les Comoriens, peuple sans représentation nationale

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Les Comoriens, peuple sans représentation nationale

L’illégitimité totale de l’actuelle Assemblée en question

Par ARM

       Les amateurs des formules viriles et charnelles se souviennent du mot sarcastique de L’Archipel daubant sur le manque de légitimité des prétendus «Députés» nommés sous Ahmed Abdallah Abderemane, avant même la mascarade électorale immonde de 1993 concoctée par Mohamed Saïd Abdallah Mchangama, gendre de la «gendrocratie», qui allait être battu dès le premier tour en 1992, et qui allait se faire «élire» dès le premier tour en 1993 dans une débauche d’irrégularités qui avait scandalisé tout le peuple comorien: le «Palais du peuple où le peuple n’a […] envoyé personne»: A.S.S.: Tourments, retournements et détournements, L’Archipel n°81, Moroni, 6 avril 1992, p. 15.

Soyons justes! Sous Ahmed Abdallah Abderemane, certains Députés avaient une légitimité populaire, celle des urnes, d’autres non. Des opposants étaient élus, notamment à Mohéli. D’autres allaient rompre avec Ahmed Abdallah Abderemane tout en étant élus sous sa bannière. Certaines législatures constituaient un équilibre entre des Députés sans légitimité et des Députés à la légitimité irréprochable. Or, depuis le vendredi 3 avril 2020, les Comores sont retournées à leur sinistre «Palais du Peuple où le peuple n’a envoyé personne». Pour la première fois de l’Histoire des Comores, le Palais du Peuple, siège de l’Assemblée, est entièrement occupé par des «Députés» dont aucun n’a de légitimité. La représentation nationale est morte aux Comores. Cette institution suppose que la nation est représentée au Parlement par ses élus. Pourtant, les gens qui ont pris en otage l’Assemblée ne sont pas élus par la nation, mais cooptés, nommés par le musicien divin Assoumani Azali Boinaheri, au mépris de toutes les règles de la démocratie.

La désignation des représentants de la nation doit se faire lors d’une élection secrète, démocratique, libre et souveraine, avec un passage obligatoire à l’isoloir. Dans son Contrat social (1762), Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) explique que la souveraineté appartient au peuple, que le peuple est l’ensemble des personnes qui le composent et que chaque personne détient une parcelle de la souveraineté populaire. Le droit de vote est créé pour l’expression de cette volonté populaire. Emmanuel-Joseph Sieyès ou Abbé de Sieyès (1748-1836) voit ce peuple dans sa globalité: le peuple est la nation, la nation est souveraine et constitue une personne morale distincte des personnes physiques qui la composent. La nation a une volonté propre, agit et s’exprime. La Constitution est le statut juridique de la nation et de l’État. Comme il n’est pas possible de faire entrer toute la nation au sein du Parlement, a été conçu le système représentatif, celui de la représentation de la nation par ses élus. La représentation signifie que les représentants de la nation doivent être élus par cette nation de manière libre, démocratique et transparente, loin de la violence et de la fraude électorale constatées aux Comores depuis 2016.

Seulement, en janvier et février 2020, il n’y a pas eu d’élections législatives aux Comores. Le poète Assoumani Azali Boinaheri, qui a déclaré publiquement que la fraude électorale est un don de Dieu sur lequel il est interdit de discuter, a choisi lui seul tous ses «Députés». Donc, ceux-ci ne disposent d’aucun mandat pour représenter la nation comorienne, et quand le peuple souverain aura bientôt renversé la dictature de Mitsoudjé dans le sang, l’une de ses premières missions consistera à chasser cette Assemblée qui ne représente pas la nation comorienne, et de demander des comptes à ceux et celles qui, tout en sachant qu’ils étaient dans l’usurpation, ont pourtant privé la nation comorienne de l’un de ses droits élémentaires, celui de se faire représenter par ses authentiques élus. Depuis le vendredi 3 avril 2020, le peuple comorien est privé de représentation, et il s’agit d’un grave déni, dont la réparation exigera des comptes.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 4 avril 2020.


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