L’intérimaire du dictateur, mort dans un verre de vin
Décidément, les ivrognes possèdent bien la «Ripoux-blique»
Par ARM
Le Tout-Mohéli ricane. Le Tout-Moroni s’est reconverti en Droit constitutionnel et fait des exégèses de Droit constitutionnel. Depuis l’annonce de la composition de la chose pompeusement appelée «gouvernement» ce samedi 4 avril 2020, le Tout-Mohéli daube sur Bianrifi Tarmindhi, l’une des pires saletés de la dictature de Mitsoudjé, le «ministre premier». Pas «Premier ministre», mais «ministre premier». Lors de la première kleptocratie du poète divin Assoumani Azali Boinaheri (1999-2006), le même Bianrifi Tarmindhi avait été Premier ministre. Mais, le fugitif international Hamada Madi Boléro l’avait fait jeter dehors en se servant de Mohamed Saïd Fazul dit Babadi, l’escroc mal élevé et idiot de village qu’on ne présente plus. Cette fois-ci encore, le fugitif international Hamada Madi Boléro est aux aguets: en juillet 2020, il devra déguerpir de la Commission de l’océan Indien (COI), et il s’apprête encore à faire un nouveau coup de Jarnac au «ministre premier» Bianrifi Tarmindhi. En 2000, il disait que Bianrifi Tarmindhi était fatigué et réclamait du repos. Ce qui était archifaux. Le bandit voulait le poste. Il l’avait eu. Makridine, «Le Religieux de la Magouille».
Le Tout-Mohéli s’est reconverti en Droit constitutionnel et ricane de la plus sarcastique des façons après avoir lu l’article 58 de la «non-Constitution de la main coupée et de la mort» du 30 juillet 2018: «En cas de vacance ou d’empêchement définitif du Président, intervenu dans les neuf cents jours suivant la date d’investiture de son mandat et constaté par la Cour Suprême saisi par le Gouvernement, il est procédé à l’élection d’un nouveau Président, dans un délai de soixante jours. L’intérim est assuré par le Ministre premier, dans l’acte de nomination des ministres et autres membres du gouvernement. Durant cette période, il ne peut changer le gouvernement. Si la vacance ou 1’empêchement définitif intervient au-delà des neuf cents jours, le Gouverneur de l’île assurant la présidence de l’Union, termine le mandat. Dans ce cas, la fonction de Gouverneur est assurée par le Secrétaire Général du Gouvernorat concerné».
Dans la chose appelée «gouvernement» du samedi 4 avril 2020, Bianrifi Tarmindhi est le «ministre premier», titre qu’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde. Alors, imaginez que 900 jours après son investiture, le fou furieux Assoumani Azali Boinaheri meurt comme un grand. Savez-vous ce qui se passerait? On serait parti chercher Bianrifi Tarmindhi, mais on l’aurait retrouvé ivre mort. Il lui aurait fallu deux semaines pour qu’il cuve son vin. Souvenez-vous de Saïd Mohamed Djohar le 27 novembre 1989, quand on lui a annoncé que l’assassinat du Président Ahmed Abdallah Abderemane faisait de lui le chef d’État par intérim. La seule chose qui l’intéressait était un nouveau frigidaire: «Djohar me reçoit dans son living-room-salon-salle-à-manger éclairé par des néons. […]. Je lui annonce que la voie lui est ouverte pour la présidence. Il marque un temps de pause avant de me demander: “Si ça fait, est-ce que j’aurai un nouveau Frigidaire?”»: Jean-Yves Ollivier: Ni vu ni connu. Ma vie de négociant en politique de Chirac et Foccart à Mandela, Fayard, Paris, 2014, p. 260.
Ce Djoiezien, dégoûté à la seule évocation du nom du «ministre premier» Bianrifi Tarmindhi, cracha par terre et dit: «Il était invité chez quelqu’un. Au moment de rentrer chez lui, il vola une bouteille de vin à moitié vide, pendant que les maîtres des céans le voyaient. Dans un hôtel d’Antananarivo, il a tellement bu de vin que les Malgaches présents ont juré n’avoir jamais assisté à une telle capacité de consommer de l’alcool. Quel sale ivrogne!».
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 5 avril 2020.
