Le «71,28%» Paul Biya félicite, le peuple se mobilise
En France, les Comoriens se mobilisent contre «59,05%»
Par ARM
Objet de plusieurs supputations, interprétations et manipulations politiciennes nationales, ce qu’on appelle communément «la communauté internationale» est mieux représentée par les grandes organisations interétatiques, qu’elles soient régionales et universelles, que par un Paul Biya du Cameroun, au pouvoir depuis 1982 (au début de la présidence de Ronald Reagan aux États-Unis, et de François Mitterrand en France), «réélu» en octobre 2018 «dès le premier tour» à «71,28%», et dont le principal opposant, Maurice Kamto, est aujourd’hui en prison pour contestation de «résultats» qu’il juge de la plus sévère des manières. Exactement comme les adversaires du dictateur fou de Mitsoudjé, à qui il a envoyé un message de félicitations pour sa «réélection» «dès le premier tour» à «59,05%». Entre amoureux de «scores électoraux “pharaoniquesˮ», on se félicite, pendant que le sang du peuple coule à flots.
Il est à se demander pourquoi dans les démocraties occidentales, sauf dans les cas extrêmes (rejet de l’extrême-droite accédant au deuxième tour), aucun dirigeant ne peut être élu à plus de 55%. Les régimes politiques arabes sont allés beaucoup plus loin en inventant «l’élection» du «Zaïm» («Leader») à 100%, certains parmi eux, comme c’est le cas du Hedjaz et du Nedjd, n’ayant jamais organisé un scrutin sur leurs territoires respectifs.
Aujourd’hui, les choses s’accélèrent. La dictature peut continuer à exhiber des messages de félicitations venant de tel pays ou tel autre, mais la réalité est chez les Comoriens. Or, on sait que les Comoriens ne veulent même pas qu’on leur parle de la non-élection du 24 mars 2019. Qui plus est, l’Union africaine et des organisations sous-régionales est-africaines ayant dépêché des observateurs aux Comores, l’Union européenne et l’ONU refusent de reconnaître le deuil électoral du dimanche 24 mars 2019. La très neutre Suisse fait de même.
Les Comoriens ont pris leur destin en main. Ceux qui vivent aux Comores sont interdits de toute manifestation publique contre la tyrannie de Mitsoudjé. On les tue comme des mouches. Ceux qui vivent en France ont décidé d’organiser de nombreuses manifestations dans de nombreuses villes françaises, ce dimanche 7 avril 2019. Face à l’ampleur de la contestation, la dictature de Mitsoudjé prétend mensongèrement que ce ne sont pas des Comoriens qui dénoncent la non-élection du 24 mars 2019, mais des «Africains», qui ont à combattre leurs propres dictateurs dans leurs propres dictatures. Quand la cécité et l’autisme d’une dictature atteignent un tel niveau, le problème ne relève plus de la politique, mais de la psychiatrie.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Samedi 6 avril 2019.
