La guerre des Tartuffes déclarée aux Comores de Papa
Le Mufti est très mal placé pour dénoncer d’autres Tartuffes
Par ARM
Les Comoriens jugent désormais sur pièce. Et, ce n’est pas parce que le Mufti se met dans un coin de la rue pour radoter, parlant de Dieu, des anges, du Paradis et de l’enfer qu’il va être entendu. Pour tout dire, sa crédibilité personnelle est nulle. Il s’est tellement reconverti en acteur politique et a supplanté la Cour anticonstitutionnelle et légitimé l’illégitime qu’il a fini par devenir l’objet de la haine et du mépris des Comoriens qui connaissent deux à trois petites choses sur l’Islam. Son magistère moral est égal à zéro, et il ne veut pas le savoir. Il s’enferme dans la certitude selon laquelle sa complicité avec son pote, le «saigneur» Azali Assoumani, lui vaut une reconnaissance nationale et internationale. Il se trompe lourdement parce que les Comoriens ne le supportent plus. Ils le détestent et le méprisent. Pour ne rien arranger ses affaires sonnantes et trébuchantes, il est parti se compromettre lourdement dès l’intronisation anticonstitutionnelle de son copain, le tyran de Moroni, le 26 mai 2016, en asphyxiant les agences de voyages pour mettre la main sur le transport des Comoriens voulant se rendre au pèlerinage 2016 aux Lieux Saints de l’Islam en Arabie Saoudite. C’est honteux!
On se souvient de la bourde historique du Mufti qui, en mars 2014, avait osé dire à «la Présidente» Moinaécha Youssouf Djalali, comme s’il était Dieu: «Moi vivant, ta candidature ne sera même pas validée». «La Présidente» lui avait jeté ses quatre vérités à la figure. Elle avait tapé du poing sur la table, estimant que le Mufti la «cherchait»: «Le Mufti est contre ma candidature et le dit haut et fort, partout où il passe. Il ne fait dans la discrétion. Il ne s’en cache pas. Pourtant, au nom de quoi veut-il m’empêcher d’être candidate à l’élection présidentielle de mon pays et de diriger les Comores? La Loi ne le lui permet pas. Il n’est pas la Cour constitutionnelle. Alors, il veut quoi? Et au nom de quoi? Parce qu’il est qui?
Je sais que c’est son ami Azali Assoumani qui le pousse à vouer ma personne et ma candidature aux gémonies, et là, il va au-delà de ses prérogatives religieuses. Il se dresse contre les valeurs sacrées et immuables de l’Islam. En effet, l’Islam n’a jamais créé de discrimination au détriment de la femme. Pourquoi veut-il faire dire à l’Islam ce que l’Islam ne dit pas? Est-il devenu Dieu? Personnellement, je suis la personne la plus heureuse au monde depuis que j’ai appris que notre sœur, la Première Dame des Comores, briguait le Gouvernorat de Mohéli. De tout cœur, je suis avec elle. En 2010, j’étais de tout cœur avec notre sœur, Mme Zahariat Saïd Ahmed, la première Comorienne candidate à une élection présidentielle et qui n’avait pas eu les soutiens qu’elle aurait dû avoir obtenus.
En même temps, je ne comprends pas pourquoi le Mufti ne fustige jamais la candidature de la Première Dame et n’avait rien dit en 2010 au sujet de la candidature de notre sœur, Mme Zahariat Saïd Ahmed, mais s’acharne sur la mienne avec une haine sauvage et féroce. […]. Moi, je souhaite que ces gens sachent une seule chose: je m’appelle Moinaécha-qui-n’a-pas-peur-du-danger. Je n’ai pas peur de ces gens-là qui affichent leur mépris envers la femme en général et envers la femme comorienne en particulier, alors que l’Islam a libéré la femme des absurdités passéistes de la période de l’obscurantisme et du paganisme. Je répète: je suis comme une voiture lancée sur une autoroute, et une voiture lancée sur une autoroute ne fait jamais demi-tour. Elle avance. Elle va de l’avant. Ma candidature est entre les mains de Dieu, et seul Dieu l’empêchera. On va me dire quoi pour m’empêcher d’être candidate? Que je suis une femme? Qu’on me le dise alors au nom du Mufti et que le Mufti le dise au nom de l’Islam, donc!».
Maintenant, le Mufti, Tartuffe parmi les Tartuffes, s’attaque à un autre Tartuffe: Saïd Mohamed Soilih Mfoimé Madjoine dit Djibril. S’agit-il de l’Archange Gabriel (Djibril en arabe)? C’est Tartuffe contre Tartuffe. Tous ces prétendus religieux sont des menteurs qui se remplissent les poches au détriment de l’Islam. Ce sont des fieffés menteurs, des menteurs pathologiques qui s’enrichissent sur le dos de l’Islam. Ils connaissent approximativement deux petites choses sur l’Islam, qu’ils ânonnent pour tromper le peuple. Ce sont des charlatans qui n’intéressent qu’eux-mêmes. Quand on a des notions de base de l’Islam, on sait que ces charlatans sont des ignares qui vivent de la crédulité des autres. Saïd Mohamed Soilih Mfoimé Madjoine dit Djibril séduit qui? Ceux qui ne savent rien sur l’Islam? Le Mufti et Ahmed Sambi sont sur la même longueur d’ondes. Ce sont des charlatans qu’il faudra pourchasser et remplacer par un Conseil national des Oulémas, un Conseil doté d’une présidence tournante annuelle pour permettre au pays d’échapper à l’ignorance dictatoriale d’un charlatan assoiffé d’argent.
Quand, dénonçant le Tartuffe Saïd Mohamed Soilih Mfoimé Madjoine dit Djibril, le Mufti dit que «vous ne pouvez pas accepter ou suivre toutes les recommandations de ceux qui prétendent être chef religieux. Il faut d’abord les connaître, notamment là où ils ont suivi leurs études», il doit se poser la question de savoir si lui-même est crédible. Et la réponse est: il n’est pas crédible. Si on devait lancer une deuxième chasse aux radoteurs de mosquées et autres charlatans comme sous Ali Soilihi, cet homme aurait dû atterrir dans une prison pour exploitation inappropriée de la religion à des fins personnelles, malsaines et indécentes. Qu’il fasse donc attention à ce qu’il dit: il n’a aucune crédibilité auprès des Comoriens qui ont des notions d’Islam.
Les Comoriens doivent faire attention parce que les manipulations des Tartuffes et des criminels manipulant l’Islam ont conduit à un constat déconcertant: «Les régimes politiques de tous les pays à peuplements musulmans majoritaires sont par ailleurs fort autoritaires»: Olivier Carré: L’Islam laïque ou le retour à la Grande Tradition, Armand Colin Éditeur, Paris, 1993, p. 7.
En réalité, l’Islam n’a rien à voir avec ce terrible constat, et le Coran est vraiment catégorique sur la question:
«[…]. Consulte-les sur toute chose» (III, La Famille d’Imran, 159).
«[…] Ceux qui délibèrent entre eux au sujet de leurs affaires […]» (XLI, La Délibération, 38).
Malheureusement, des hypocrites portant les titres de Mufti, Mollah, Ayatollah et Hodjatollah, et autres menteurs sans la moindre utilité ont entraîné la terre d’Islam dans un obscurantisme qui fait honte aux bons Musulmans. Qui plus est, loin de l’hypocrisie et de la tartufferie des faux religieux, la consultation («Al-Chour’aa») constitue un principe essentiel en Islam puisqu’elle véhicule la démocratie, et remplit une «fonction modératrice du pouvoir; la consultation politique en Islam apparaît comme la suprême garantie de la liberté et de la justice, et s’impose comme une des exigences fondamentales de la démocratie» et, sans elle, «il ne peut y avoir de légitimité»: Abdallah El Attaoui: Réflexions sur le concept de Choura ou Consultation, Mémoire de DÉSA en Science politique, Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales, Rabat-Agdal, janvier 2003, p. 8.
L’application du principe de la consultation et la mise en place d’un Conseil national des Oulémas auraient le mérite de mettre fin aux tartufferies du Mufti et de sa bande de mangeurs de riz et de viande, des gens qui grossissent pendant que le peuple maigrit. Les Comoriens n’ont que faire des exégèses hypocrites des faux Oulémas, qui ne servent à rien et qui s’accusent entre eux des pires choses, alors qu’aucun de ces charlatans n’est utile.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Vendredi 7 avril 2017.