La diplomatie de l’annulation publique des passeports
Mais, où ces fous maudits vont-ils chercher leur mascarade?
Par ARM
Depuis 2016, Soilih Mohamed Soilih, Ambassadeur des Comores aux États-Unis et à l’ONU, en avait gros sur le cœur. En homme connaissant la diplomatie et le savoir-vivre international du bout de ses doigts, il vivait comme un calvaire les manières de goujats enfarinés et de singes endimanchés des voleurs de poules de la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé aux Nations-Unies. Chaque mois de juin, il était en deuil en pensant qu’il devait supporter la présence de ces sauvages pendant presque une semaine en septembre.
Il a vécu la honte imputable au dictateur fou de Mitsoudjé quand le secrétaire général de l’ONU lui a dit en début d’audience: «Je présume que vous allez me parler de vos assises». Il a vécu la honte déclenchée par le dictateur débile de Mitsoudjé disant au cours de la même rencontre au même secrétaire général de l’ONU: «Allez dire à vos cousins gaulois que les Seychelles sont prêtes à leur céder l’une de leurs îles pour peu qu’ils acceptent de me rendre Mayotte». Il a vécu la honte déclenchée par le dictateur à la tumeur à la tête quand il a amené dans ses bagages à l’ONU en septembre 2018 l’écrivain Charles Onana, déclenchant la fureur du Rwandais Paul Kagamé qui, dans un premier temps, avait accepté de le recevoir avant d’annuler la rencontre sans la moindre explication.
En homme de principes, Soilih Mohamed Soilih dit ne plus pouvoir appliquer le mot de Sir Henry Wotton: «Le diplomate est un honnête homme envoyé à l’étranger pour mentir au profit de son pays». Soilih Mohamed Soilih n’en pouvait plus. Il ne pouvait plus supporter les regards obliques des personnalités étrangères qui posaient sur les Comores le même regard que sur du poisson pourri, le tout à cause de la folie et des mauvaises manières du mort-vivant et «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger». Pendant que le «concubinocrate» Assoumani Azali Boinaheri conduit les Comores à la ruine, Soilih Mohamed Soilih ne pouvait aller à la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU pour dire que «la démocratie comorienne» se portait comme un charme.
Soilih sait faire des compromis mais pas des compromissions. Il défend des principes et des idéaux.
Cela étant, depuis 2016, Soilih Mohamed Soilih voulait abandonner la mascarade et se consacrer aux activités qui lui sont chères et dans lesquelles il excelle: la spiritualité, la protection de l’environnement et l’action humanitaire. Mais, les plus idéalistes de ses proches lui répétaient: «Soilihi, tu ne peux pas partir maintenant et laisser ces fous détruire le peu qui reste de l’image du pays. Ce n’est pas le moment».
Depuis que sa candidature a été anticonstitutionnellement et ignominieusement invalidée, il a décidé de sortir de son silence. Le plus virulent de ses proches l’a supplié pour qu’il se taise, mais, il a décidé de vider son cœur sur la place publique. Il le fait très bien sur les médias français, appelant le chat par son nom, la dictature par son nom, la violation du Droit par son nom, la honte par son nom. Le diplomate subtil se répand en accusations parfaitement fondées sur les médias, et ses déclarations font mouche. Les Comoriens se l’envoient par les réseaux sociaux. Il ne s’attendait pas à des remerciements de la part de la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé, mais à son limogeage. Avant d’accorder sa première interview vérité à un média français, il a appelé ses proches. Le plus virulent de ses proches l’a supplié de se taire, et il a tapé fort.
Or, comment réagirent les autorités de Mitsoudjé? Elles ont annulé son passeport diplomatique, alors qu’il s’en moque comme d’une guigne. Après le Vice-président Djaffar Ahmed Saïd Hassani, c’est au tour de Soilih Mohamed Soilih de voir son passeport diplomatique être annulé sur la place publique. Du folklore. C’est devenu une marque de fabrique, qui a donné naissance à la diplomatie de l’annulation publique des passeports. Je me demande d’ailleurs pourquoi mon passeport (ordinaire) n’a pas été annulé par communiqué. Ça aurait été pittoresque et marrant, surtout que je n’ai que le passeport comorien.
Soilih Mohamed Soilih savait ce qu’il faisait et connaissait la sanction à laquelle il s’exposait. Il a dénoncé la dictature de Mitsoudjé et ses séides les plus dégueulasses, le tout dans un français bon père de famille et une argumentation bonne mère de famille.
Ce que la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé ne sait pas, c’est que Soilihi Mohamed Soilih n’a pas encore dit son dernier mot sur cette affaire.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 21 février 2019.
