• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • Hamada Madi Boléro, entre les deux frères ennemis

Hamada Madi Boléro, entre les deux frères ennemis

Partagez sur

Les espoirs de Houmed Msaïdié et Azali Assoumani Baba sur un Sphinx

Par ARM

   Un homme mystérieux et indéchiffrable, ce Hamada Madi Boléro-là. Très énigmatique, donc. À quelques mois d’une élection présidentielle démentielle, nul ne sait pour qui il va voter et qui il va soutenir. Ses admirateurs et ses ennemis sont unanimes pour dire qu’il est tellement habile que c’est le candidat qu’il soutiendra qui sera élu. Ont-ils des preuves? Des preuves pour quoi faire, alors qu’il suffit de se mettre dans un coin de la rue et de lancer des poncifs, sans se soucier de preuves? Que de scénarii ont été élaborés et mis sur son dos! Déjà, on le voit comploter pour placer le prochain chef d’État à Beït-Salam, et cet homme du sérail dit sous le manteau: «Nous avons une vague idée sur l’identité du prochain chef de l’État comorien. Il s’agit d’une idée très vague, mais d’une idée quand même. Rien n’est vraiment sûr dans l’absolu, mais enfin… Par contre, nous connaissons parfaitement le Directeur de son Cabinet chargé de la Défense, et il s’agit de l’inimitable Hamada Madi Boléro. J’ai tous les éléments objectifs permettant de lancer une telle affirmation. Hamada Madi Boléro sera le Directeur du Cabinet du prochain d’État chargé de la Défense. Il a déjà toute sa stratégie dans sa tête, et il faut le prendre au sérieux parce que c’est un homme qui sait où il va et qui sait comment y aller». Quand on en parle à l’intéressé, il rit très fort et dit: «Peux-tu empêcher les gens de dire ce qu’ils veulent dire? Les gens parlent, mais sur la base de quoi? Personne n’a la capacité d’entrer dans ma tête et de connaître mes pensées intimes. Je ne suis pas du genre à faire des complots et à faire des réunions pour comploter. Dire que je complote fait partie du jeu. Donc, je me tais et j’observe».

   Remontons dans le temps. Quand, le 12 octobre 2012, le Président Ikililou Dhoinine a nommé Hamada Madi Boléro à la fonction de Directeur de Cabinet chargé de la Défense, les premiers regards se braquèrent sur la CRC, son parti. D’un commun accord, les membres de la Direction de la CRC, parti qui se déclarait alors de cette «opposition» moribonde tout en faisant des yeux de merlan frit au gouvernement, ont dit que le camarade Hamada Madi Boléro n’avait pas démissionné du Parti mais s’était juste mis «en congé» de celui-ci, le temps de remplir sa mission auprès du chef de l’État. C’est un langage très rodé relevant de la pure langue de bois. Ceux qui, essentiellement dans les rangs du crypto-sambisme, n’ont aucune notion de République, d’État, d’État de Droit et de démocratie, continuent à s’enferrer, en disant qu’ils ne comprennent pas pourquoi quelqu’un qui a été candidat à la même élection que le Président Ikililou Dhoinine est nommé à un poste stratégique auprès de celui-ci, ne suivent pas l’actualité internationale pour savoir qu’une élection qui finit est une élection qui finit et qu’il n’y a jamais de politique sans tempérance. Mais, à qui le dire? À des haineux?

   Toujours est-il que depuis l’entrée de Hamada Madi Boléro à Beït-Salam, tout et son contraire ont été dits. Pour autant, la rumeur la plus insistante est celle qui fait de Hamada Madi Boléro celui qui a tout fait pour introduire le Colonel Azali Assoumani Baba dans l’entourage du chef de l’État. D’ailleurs, le point fort de cette proximité a été l’activisme du putschiste multirécidiviste lors du mariage dans la belle-famille du Président en février 2014, à Fomboni, Mohéli, mariage au cours duquel le marmiton Azali Assoumani Baba s’était tellement consacré à la tâche qu’il était partout en train de recevoir les invités, placer les nappes sur les tables, fixer les bâches, pour finir par être pris à partie par une vache pas du tout folle qui lui a déchiré son beau costume, pendant que dans le camp de Houmed Msaïdié, la «vacherie» n’avait fâché personne. Bien au contraire, les partisans de Houmed Msaïdié étaient à la manœuvre pour faire connaître la mésaventure, pendant que le chef du RADHI faisait celui qui n’était au courant de rien, poussant l’amabilité jusqu’à dire au téléphone: «Je ne me réjouis jamais d’un malheur touchant un frère, même avec qui j’ai des problèmes».

   Dans le microcosme politique comorien, on fait de Hamada Madi Boléro celui qui ferait tout pour qu’Azali Assoumani Baba soit le dauphin du Président Ikililou Dhoinine en 2016, à condition que sa colistière à Mohéli soit l’actuelle Première Dame. Mais, le dévoilement très prématuré du slogan de campagne et donc des vraies ambitions politiques de la même Première Dame nous apprend brutalement que l’intéressée se verrait bien Gouverneure de Mohéli en 2016. On a bien vu les tee-shirts faisant état des ambitions de la Première Dame pour le Gouvernorat de Mohéli.

   Par ailleurs, un moment, il se chuchotait et se murmurait que le Gouverneur Mouigni Baraka de la Grande-Comore était également candidat au titre de dauphin du Président de la République, au détriment du Vice-président Mohamed Ali Soilihi. Mais, la promenade suicidaire de Mouigni Baraka Saïd Soilihi chez Ahmed Sambi, même pour quelques heures folles, a laissé des traces et a fait de lui un homme en qui il faut être un taré congénital pour placer des espoirs sérieux. Le plus grand boxeur-catcheur comorien de tous les temps a fauté.

   Pourtant, dans l’affaire, il y a le Vice-président Mohamed Ali Soilihi. Les méchants ont tout fait pour le discréditer aux yeux du Président Ikililou Dhoinine. Mais, quand tel dossier a été sauvé à l’international par le Vice-président et quand le Président a vu des vrais experts venus de l’étranger pour féliciter l’homme de Mbéni, il a répété à son entourage ce qu’il lui dit depuis des années: «Notre doyen mérite notre respect, et celui qui dit être pour mon bien doit commencer par lui témoigner du respect. Le Vice-président Mohamed Ali Soilihi fait un très bon travail et est notre aîné. Dans une société comme la nôtre, cela compte beaucoup, et il n’y a pas que l’âge, puisqu’il y a aussi le mérite et l’expérience. Respectons cela pour le respecter lui-même». Une fois de plus, admirateurs et ennemis ont ouvert la bouche, et cette fois, pour dire que Hamada Madi Boléro serait le colistier à Mohéli du Vice-président Mohamed Ali Soilihi et qu’il multiplie les déplacements au domicile du futur candidat à Iconi pour finaliser l’accord de partenariat électoral dans lequel tout le monde a quelque chose à gagner. Hamada Madi Boléro entretient des relations suivies avec beaucoup de politiciens, mais le seul homme dont on dit qu’il sera le colistier à Mohéli est le Vice-président. S’agit-il d’une rumeur de bouchère et d’un bruit de couloir? Faisons attention parce que ce fidèle du Vice-président affirme sans ciller que l’option est sur la table, même si on évoque en même temps le nom de la ministre Sitti Kassim.

   Et Houmed Msaïdié dans tout ça? Là, on est obligé de rire à gorge déployée parce que Houmed Msaïdié, ancien chef de la CRC, qui, le 24 mai 2014, a créé une nouvelle formation politique, le RADHI («Bénédiction» en comorien), avant de devenir ministre de l’Intérieur, ne voyait pas souvent Hamada Madi Boléro et ne l’entendait pas tout le temps depuis que le Mohélien est nommé à Beït-Salam. Il volait de ses propres ailes, jusqu’à ce que le Président Ikililou Dhoinine ait eu la très bonne idée de le nommer ministre de l’Intérieur, porte-parole du gouvernement, lui donnant les moyens de faire un travail qui ravit tous les Comoriens qui aiment leur pays et inquiétant ceux qui placent leurs intérêts personnels au-dessus de ceux des Comores. Or, le lundi 8 septembre 2014, ce proche d’Azali Assoumani Baba disait au téléphone: «Houmed Msaïdié marche désormais la main dans la main avec le Vice-président Mohamed Ali Soilihi dit “Mamadou”. Au train où vont les choses, il deviendra son colistier à la Grande-Comore en 2016 au détriment de Maître Ibrahim Ali Mzimba. C’est un scénario définitif. Dans cette affaire, il y aura donc deux victimes: Maître Ibrahim Ali Mzimba et le Parti RADHI, qui se trouvera ravalé au stade de simple supplétif».

   Mais, cet homme d’Azali Assoumani Baba refuse systématiquement d’entendre raison quand on lui dit que Houmed Msaïdié se veut un destin national en tant que Président de la République car, s’il voulait être le numéro 2 de quelqu’un, il n’aurait pas opposé de la résistance à son ancien camarade Azali Assoumani Baba de la CRC au point de casser le parti, devenu une coquille vide aujourd’hui. Alors, pourquoi aurait-il refusé à Azali Assoumani Baba ce qu’il aurait accordé à Mohamed Ali Soilihi? Telle est la question. Ce cacique d’un parti de l’opposition a sa petite idée sur la question: «Il faut ouvrir les yeux et constater que Hamada Madi Boléro joue les équilibristes entre le Colonel Azali Assoumani et Houmed Msaïdié. Il ne veut se prononcer ouvertement ni en faveur de l’un, ni en faveur de l’autre. Mais, aucun de ses deux “protégés” n’est dupe. Aucun ne prend le risque de compter à la vie et à la mort sur lui. C’est devenu un marché de dupes qui n’est pas sans rappeler le petit jeu mesquin de l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, qui a au feu deux ou plusieurs fers, mais tout mensonge a forcément une fin».

   Dans l’état actuel des choses, Hamada Madi Boléro est content d’avoir au gouvernement et donc à ses côtés, Houmed Msaïdié, pour faire certaines choses face aux crypto-sambistes et à leur leader. En même temps, les élections du Président et des Gouverneurs des îles ont besoin d’un vrai ministre de l’Intérieur, et le seul qui sait y faire est incontestablement Houmed Msaïdié, qui est plus utile au gouvernement qu’en campagne électorale pour devenir chef de l’État ou Vice-président. Il pourra toujours recevoir la promesse de revenir aux affaires après les élections, si son champion Mohamed Ali Soilihi a les faveurs des suffrages des Comoriens et des Comoriennes. Ces choses se négocient en secret. En tout état de cause, maintenant que Houmed Msaïdié a affirmé une stature de grand homme d’État, il peut prétendre à toutes les fonctions étatiques, mais ne faut-il pas se sacrifier des fois, en faisant taire ses ambitions de grandeur présidentielle, ne serait-ce que par réalisme? Seul l’avenir nous le dira… De toute manière, pendant que les uns et les autres se livrent à des spéculations de souk, Hamada Madi Boléro a de nouveau affiché son regard de Sphinx, et bien malin celui qui pourra dire ce que signifie son demi-sourire.

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Dimanche 26 juillet 2015.


Partagez sur

One Comment

  • momo

    juillet 27, 2015 at 4:10

    zidjoka zontsi azali , bolero , masaidié wanouwarangagna yentsi yahatrou.wanoudewadrou watriya le porno comores wakati wa azali .wanou mgou ngedjowarotsa djapvo warontsa yentsi yahatrou .wanou woudhouloumou yentsi sha mgou ngedjo wadhouloumou ne zé ahali zahawo .bolero woyi tsihidrou , yewapaewou , mwidzi ,mwendza ndrabo .akahounou amdeyé ikililou hata woukaya iki yedaba , kayishiya waswiya , yedjé lelo aliyo directeur de cabinet wahé ledaba .zedouwa zahatrou misirini mgou natso rotsa yewadrou wanou ; bolero , azali , msaidi hagno ya dhiho .

    Répondre

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.