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Éternité de la «conscience tourmentée» de Ponce Pilate

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Éternité de la «conscience tourmentée» de Ponce Pilate

Ponce Pilate le lâche, la foule haineuse, les prêtres haineux

Par ARM

       Selon le Khalife Ali Ibn Abî Talîb, «celui qui lutte contre la vérité est rapidement terrassé par elle»: Cité par Roger Pasquier: Découverte de l’Islam, Institut islamique de Genève et Éditions des Trois Continents, Genève, 1979, p. 168.

Cette sagesse vient à l’esprit à un moment où certains Comoriens, dont les «savants» autoproclamés et leurs maîtres usurpateurs, ont le triste privilège mondial de mobiliser l’incompétence, la manipulation, le mensonge, la haine, l’escalade du ridicule et la misère de la réflexion contre le Droit, la réalité historique et la souffrance de ceux qui souffrent.

Pour comprendre la nature et l’étendue de la haine dans le mensonge par la manipulation qui ravage les Comores depuis avril 2023, il est nécessaire de replonger dans le procès inique de Jésus-Christ par Ponce Pilate. C’est Nelson Mandela, autre victime d’un procès kafkaïen relevant d’une «Justice» aux ordres, qui rapporte cette sinistre et édifiante farce criminelle. Face à Jésus-Christ, Ponce Pilate savait qu’il commettait un crime contre un innocent en le condamnant à mort. On lui avait demandé de commettre un crime par un jugement illégal, et il l’avait fait, se faisant apporter par la suite de l’eau pour «s’en laver les mains» (origine de l’expression) afin de se déclarer «pur et innocent» de son propre crime, dicté par sa propre lâcheté face à la foule et aux prêtres haineux de Jérusalem. Il n’avait eu ni le courage, ni la dignité de s’opposer à un crime qu’on lui a imposé, malgré son injustice évidente. Il avait obéi à la foule haineuse et aux prêtres haineux qui réclamaient la mort de Jésus-Christ, innocent, mais à leurs yeux coupable du plus horrible des crimes: la vérité. La mort de Jésus-Christ avait été réclamée par les siens, qui l’avaient obtenue. Jésus-Christ avait donc eu raison de dire: «Nul n’est prophète en son pays».

Ponce Pilate, symbole universel du magistrat lâche et pionnier des Procureurs aux ordres, a écrit à un de ses amis de Rome pour lui parler de sa propre lâcheté face à l’injustice devant une foule hurlante et des prêtres emportés par la haine: «En ma qualité de gouverneur d’une province romaine, j’ai instruit beaucoup de procès impliquant des rebelles de tout genre. Mais le procès de ce Jésus, je ne l’oublierai jamais! Un jour, une énorme foule de prêtres juifs et de leurs fidèles, tremblant littéralement de rage et d’excitation, s’est assemblée devant mon palais en exigeant que je crucifie cet homme qui se prétendait le roi des Juifs. L’homme que la foule me désignait avait les chevilles et les poignets lourdement enchaînés. Nos regards se sont croisés. Au milieu de ce tumulte, il demeurait parfaitement calme, aussi tranquille et confiant que s’il avait eu des millions de partisans de son côté.

       J’ai dit aux prêtres que le prisonnier avait enfreint la loi juive, et non la loi romaine, et que c’était à eux de le juger. Mais malgré mes explications, ils s’entêtaient à exiger sa crucifixion. J’ai immédiatement compris leur dilemme. Le Christ était devenu une force puissante dans leur pays et le peuple était derrière lui. Dans cette situation, les prêtres étaient démunis; ils ne voulaient pas prendre la responsabilité de sa condamnation à mort. La seule issue était que la Rome impériale fasse ce qui leur était impossible.

       Lors des fêtes annuelles, la coutume voulait qu’on relâche des prisonniers. Comme les fêtes approchaient, j’ai proposé de le libérer. Les prêtres se sont récriés et ont demandé que Barabbas, un autre détenu célèbre, soit relâché et qu’on exécute le Christ à sa place. Peu après, j’entrai dans le tribunal et demandai qu’on m’amène le captif. Ma femme et plusieurs dignitaires romains occupaient les sièges dans l’endroit réservé aux invités. Quand le prisonnier s’avança, ma femme et les dignitaires se levèrent aussitôt, par respect pour le Christ, mais ils se rendirent vite compte que cet homme était un Juif et un prisonnier et ils se rassirent.

Pour la première fois de ma vie, je fis face à un homme dont les yeux semblaient me transpercer et m’obligèrent à baisser le regard. Sur sa tête brillait une auréole d’amour et d’espoir; mais il avait en même temps l’expression d’un homme profondément peiné par la folie et les souffrances de l’humanité entière. Il leva le regard et ses yeux semblèrent voir par-delà le toit, et même par-delà les étoiles. Il devint évident que, dans cette salle de tribunal, je n’étais pas le juge qui détient l’autorité, mais l’accusé sur le banc.

       Ma femme me fit passer un message m’informant qu’elle avait rêvé la nuit précédente que je condamnais un innocent dont le seul crime était d’être le messie de son peuple. “Devant toi, Pilate, se trouve l’homme de mon rêve; que justice soit faite!ˮ. Je savais que ma femme disait vrai, mais mon devoir m’obligeait néanmoins à condamner cet homme.

       Peu importait qu’il soit innocent. Je rangeai le message dans ma poche et commençai le procès. J’énonçai au prisonnier les accusations retenues contre lui et lui demandai de m’indiquer s’il était ou non coupable. Il m’ignora superbement. Il ne faisait pas de doute que tout cela lui paraissait complètement superflu puisque j’avais déjà décidé de la sentence. […].

Vous savez, cher ami, qu’à Rome un juge ne rend sa décision qu’en fonction de l’accusation, de la loi et des preuves qui lui sont apportées, sans prendre en compte d’autres facteurs. […]. Le juge lui-même est mis à l’épreuve. Ainsi donc, alors que je savais cet homme innocent, ma charge me commandait de le condamner à mort, et c’est ce que je fis. La dernière fois que je l’ai vu, il s’avançait vers le Calvaire au milieu des huées, des insultes et des coups, sous le poids écrasant de la lourde croix sur laquelle il allait mourir. J’ai décidé de t’écrire cette lettre parce que je crois que cette confession faite à un ami sauvera au moins ma conscience tourmentée»: Cité par Nelson Mandela: Conversations avec moi-même, Éditions de la Martinière, Paris, 2010, pp. 245-248.

La «conscience tourmentée» de Ponce Pilate n’a jamais été «sauvée». Elle est intemporelle, éternelle. Son crime, dicté par sa lâcheté, n’aurait jamais pu être expié par une simple lettre à un ami. Ponce Pilate avait reconnu son crime et sa lâcheté, mais pas ses adeptes fanatisés des Comores…

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 6 mai 2023.


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