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Entre élucubrations «juridiques» et tectonique politique

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Entre élucubrations «juridiques» et tectonique politique

Azali Assoumani, chantre de la politique de la terre brûlée

Par Kamal Abdallah Salim

       Le mardi 3 septembre 2019, réunis en session extraordinaire au Palais de Hamramba, siège de l’Assemblée de l’Union des Comores, sur convocation d’Azali Assoumani, les Députés comoriens, élus de la nation, représentants du peuple, ont eu à examiner la loi devant habiliter ce dernier à légiférer par ordonnances en matière législative, comme si le pays ne disposait pas de parlementaires. Au-delà des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC), questions qui se posent avec beaucoup d’acuité et Dieu sait si elles sont légion, comme d’ailleurs, les questions procédurales que soulève cette criminelle loi d’habilitation, s’enchaînent le caractère obscur des ordonnances envisagées et les multiples zones d’ombre.

En effet, la demande de loi d’habilitation ne donne aucune précision sur les termes des ordonnances qu’Azali Assoumani envisage de prendre. Nous pouvons citer l’exemple relatif aux règles et conditions d’éligibilité lors des prochaines élections législatives. Sur ce chapitre, s’illustre le cas des représentants de la communauté comorienne installée à l’étranger, un cas nullement évoqué. C’est donc mystère et boule de gomme. Le pouvoir d’Azali Assoumani entretient délibérément la confusion, de telle sorte qu’il sera impossible de faire le lien entre la loi d’habilitation votée et l’avalanche des ordonnances qui seront signées par Azali Assoumani, en vertu de cette scélérate et criminelle loi d’habilitation.

Une telle confusion est tout simplement inadmissible, parce que criminelle. Elle prête le flanc à toutes les pratiques crapuleuses et malsaines favorisant les violations chroniques de la Loi fondamentale, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Ce qui est interdit aux ordonnances. Même si il faut reconnaître que ce régime politique dictatorial n’a jamais fait montre d’une rigueur quelconque et n’a jamais manifesté le moindre embarras sur les questions de conformité à la Constitution, on ne peut s’empêcher l’indignation.

Après tout, Azali Assoumani n’a-t-il pas déclaré que durant ses mandats, il a toujours gouverné sans majorité au Parlement et que la majorité parlementaire est le cadet de ses soucis? Pour cet homme imbu de sa personne par complexe d’infériorité qu’il veut faire passer pour un complexe de supériorité, les institutions républicaines ne sont qu’un simple décor, un habillage, un kleenex pour son projet personnel de présidence à vie, un instrument qui doit concourir à la réalisation de son funeste dessein politique personnel.

Certains ne partagent pas cette irresponsabilité. C’est le cas des Députés de l’opposition républicaine, qui ont donné du fil à retordre à la dictature de Papa, en tenant tête courageusement et vaillamment aux assauts incessants des représentants du pouvoir, qui avaient déployé tout leur arsenal de corruption, de chantage, de menaces, d’intimidation, après moult tentatives pour faire monnayer les votes. Les plus honnêtes des Députés étaient restés intraitables et avaient opposé aux demandes de la dictature une fin de non-recevoir. Il faut leur rendre un hommage très appuyé et en même temps condamner la vénalité des brebis galeuses qui ont succombé au chant des sirènes, pactisant et vendant leur âme au diable.

Pendant que des Députés s’accrochent aux Trente Deniers de Judas, l’état de santé de l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi ne cesse de se dégrader au point de lui faire perdre toute autonomie et l’usage de ses membres, sa motricité étant dangereusement altérée. Cette détérioration constante de son état de santé ne signifie rien pour un pouvoir sourd et muet, lancé dans sa logique meurtrière. Sa haine viscérale à l’endroit de l’ancien Président obstrue manifestement toute capacité de discernement. Au nom de la raison d’État voyou et des intérêts occultes de la dictature, le sort d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est scellé sur l’échafaud. Pendant que les Députés batifolent au Palais du Peuple à coups de valises d’argent, malgré toute la gravité de la situation et son extrême urgence, il faut évoquer le cas également gravissime du Docteur Salami Abdou Salami, Gouverneur légitime d’Anjouan, que ce régime politique barbare et diabolique tente de faire oublier, en faisant diversion pour détourner le regard de la population, en faisant un usage surabondant de son slogan préféré: «Silence, on tue».

La dictature se trompe lourdement: le peuple n’oublie ni ses fils, ni ses héros, ni ses valeurs sûres, ceux qui ont fait don de leur vie pour que leur peuple vive mieux, par la défense de la liberté et de la justice, pour l’avènement de l’État de Droit.

Le peuple vaincra.

Par Kamal Abdallah Salim

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© www.lemohelien.com – Vendredi 6 septembre 2019.


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