Donnons un sens à l’Unité des Comores

Partagez sur

Donnons un sens à l’Unité des Comores

Par Natuk Mohamed

   Dans quelques jours, le peuple comorien fêtera le 40ème anniversaire de son accession unilatérale à l’indépendance. Force est de constater que cette indépendance reste inachevée, tant sur le plan politique, social qu’économique. Beaucoup reste à faire, et le chemin est encore long. Nous ne devons pas nous limiter aux différentes manifestations et célébrations annuelles. Une fête nationale qui, loin de représenter une épopée, suscite plus d’interrogations qu’un appel à la mémoire. Malgré l’insularité qui, pour moi, est une richesse, le peuple comorien est resté uni et indivisible contre des vents et marées. Cependant, aujourd’hui de quelle unité parlons-nous lorsque minorité de la population menace la paix et la cohésion, lorsqu’une partie de la population, à travers certains leaders d’opinion ou certains intellectuels, met hasardeusement sur la table un problème préoccupant qui pourrait menacer cette paix toute de même, si fragile?

   Avant d’apporter notre contribution au débat, revenons dans un premier temps sur l’Histoire et analysons les causes qui ont ramené notre pays dans une situation aussi incertaine. La responsabilité de l’Homme politique dans sa gestion de l’État est centrale. Sa mauvaise gouvernance a pendant longtemps aggravé les effets négatifs de ce facteur. En effet, depuis l’indépendance, c’est uniquement sous le régime révolutionnaire du feu le «Mongozi» («Guide») qu’il y a eu une répartition équitable des efforts du pouvoir public dans les régions et îles, à l’image des «Moudriya» (centres administratifs régionaux) qu’aujourd’hui les territoires dans l’ensemble du pays continuent à récolter les fruits. Chaque pouvoir met en avant ses intérêts électoralistes au détriment d’un développement harmonisé des régions, en fonction des besoins de la population. Tous ces facteurs donnent aux populations, à raison d’ailleurs, un sentiment d’abandon, de marginalisation de la part de l’État. Ce qui favorise l’émergence des mouvements irrédentistes animés essentiellement par des esprits opportunistes et malsains.

   Cela, fait quinze années que la présidence tournante a été instituée. Sans déni de réalité, elle a fait beaucoup plus mal au développement des Comores qu’elle n’a apporté comme bénéfice. L’exercice ici n’est pas d’en lister les effets négatifs, tellement chaque compatriote en subit. Chacun de nous se doit de faire son diagnostic, se poser les bonnes questions pour qu’ensemble, nous apportions les solutions pour reconstruire l’État comorien.

   «Ce sont les idées qui mènent le monde»

   Les Comoriens doivent construire un État dont l’esprit républicain d’unité et d’intégrité du territoire sera au cœur de la démarche. Pour arriver à reconstruire cet État dont chaque citoyen, chaque territoire aura sa place, où la méritocratie deviendra la règle, il faudra une vraie volonté politique, des vrais Hommes d’État capables de mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation au détriment de leurs besoins privés. On peut être en désaccord avec le gouvernement mais on doit respecter la République. Nous devons faire en sorte de ne pas attiser la haine et le spectre du séparatisme. Nous devons agir de manière à ne pas diviser et opposer les uns contre les autres. En un mot, nous ne devons pas mettre l’Unité du pays et l’indépendance nationale en danger.

   Des réformes institutionnelles doivent être mises en place. Ulezi propose de:

  • Réviser la présidence tournante, l’améliorer dans le sens qu’il faudra supprimer les Vice-présidents et limiter les compétences du Président de l’Union.
  • Passer à un régime parlementaire.
  • Augmenter le nombre des législateurs et faire représenter la diaspora au sein de l’Assemblée de l’Union des Comores.
  • La décentralisation ne doit plus être un mythe, ni une chanson. L’État doit tout mettre en place au profit de ce processus pour que chaque collectivité territoriale puisse assumer avec transparence ses compétences.
  • À côté de tout ça, les services décentralisés de l’État doivent s’approcher du citoyen.
  • Ces reformes seront accompagnées d’une volonté politique, d’une éthique de la responsabilité publique et citoyenne, du respect de la parole donnée des politiques et de l’État sans omettre la discipline et la sanction immédiate ainsi que l’exécution rapide et équitable des décisions de justice pilier d’un changement progressif, pédagogique et durable.

Par Natuk Mohamed,

Premier Secrétaire national du Parti Ulezi

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Vendredi 3 juillet 2015.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.