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Azali: le crime de négation totale et de net rejet du Droit

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Azali: le crime de négation totale et de net rejet du Droit

Le dictateur qui a aboli le Droit et a emprisonné la Justice

Par ARM

     L’étudiant mohélien venant du Maroc et arrivant en octobre 1993 à l’Institut international d’Administration publique (IIAP) de Paris pour un stage de deux mois ne savait pas qu’il allait affronter son destin dans toute sa violence, en découvrant que les Comores n’étaient pas un État comme ont la faiblesse de le croire les Comoriens, mais une immense foutaise. C’était à l’époque de la «gendrocratie». Il venait de lire dans un journal ce qui l’avait ébranlé à vie sur les mystifications de l’inexistant État aux Comores: «Selon un membre de l’ancien gouvernement, “il faudrait le [Djohar] surveiller 24 heures sur 24 pour l’empêcher de changer d’avis au rythme de visites de ses proches”. Les folles heures des 18 et 19 juillet [1993] sont révélatrices: elles ont vu plusieurs décisions contradictoires: dissolution spectaculaire de l’Assemblée, confirmation du soutien présidentiel à l’ex-Premier ministre Saïd-Ali Mohamed, destitution de celui-ci quelques heures plus tard au profit d’Ahmed Ben Cheikh – prié en vain de démissionner le même jour – tentative de rétablissement du Parlement […]». Autrement dit, Saïd Mohamed Djohar était perdu, «ne sachant ni où il en est avec ses propres partisans, ni où peuvent le mener les manipulations de ses enfants et beaux-enfant»: Sitti Saïd Youssouf: Comores. Législatives de tous les dangers, Le Nouvel Afrique Asie n°49, Paris, octobre 1993, p. 31.

Après avoir lu cela, le stagiaire décida de ne pas rentrer aux Comores après ses études. Plus tard, il ne quitta le Maroc que pour aller en France, 10 ans avant de se rendre aux Comores, où il n’avait pas été vu depuis 23 ans et 1 mois. Il s’est exilé non pas pour fuir la misère, la famine ou la dictature, mais en réaction contre l’escalade du ridicule et la misère de la réflexion d’un pays en lambeaux, en contradiction avec tout ce qu’il a appris dans le cadre de ses études supérieures: l’intérêt général et l’ordre public.

Quelques années plus tard, Alain Deschamps, Ambassadeur de France à Moroni de 1983 à 1987, écrit sur Saïd Mohamed Djohar, chantre et poète de la «gendrocratie»: «Pendant son mandat, les citoyens comoriens assistèrent à la gestation, de plus en plus difficile, et à la mort rapide de gouvernements sans cohésion. Salim Himidi a relevé la succession chaotique de “dix-huit équipes gouvernementales et de 200 nominations ministérielles en 5 ans de règne”»: Alain Deschamps: Les Comores d’Ahmed Abdallah. Mercenaires, révolutionnaires et cœlacanthe, Karthala, Collection «Tropiques», Paris, 2005, p. 173.

Déjà en son temps, Ali Soilihi, demi-frère de Saïd Mohamed Djohar, avait fait ironiser et ricaner Pierre Vérin: «Ali Soilihi, qui va étonner le monde en devenant le premier dictateur qui abolira l’administration de l’État dont il est le chef, révélera du même coup à l’Univers l’existence des Comores, que maintes personnes ne savent même pas dans quel océan situer»: Pierre Vérin: Les Comores, Éditions Karthala, Collection «Méridiens», Paris, 1994, p. 164. Pourtant, le même Ali Soilihi continuera à bénéficier de ses zélateurs de la plus grande complaisance démagogique et irresponsable.

Les Comoriens ont des raisons de s’inquiéter pour eux-mêmes et pour leur pays, horrible jungle, où le Droit et la Justice n’ont aucune place: «Les Comores sont un pays où règnent les hommes, pas les lois. Quiconque peut enfreindre, bafouer et braver toutes les lois qu’il veut, tant et aussi longtemps que l’homme du jour assure ses arrières»: Atossa Araxia Abrahamian: Citoyennetés à vendre. Enquête sur le marché mondial des passeports, Lux Éditeur, Collection «Futur proche», Montréal, 2016, p. 36.

L’injustice est accentuée et officialisée par le dictateur Assoumani Azali Boinaheri, qui a tué et enterré le Droit, avant d’emprisonner la Justice et jeter les clés dans un les oubliettes. Ce tyran ignorant, inculte et violent a officialisé le règne de la Loi du plus fort. Aux Comores, la Loi du plus fort a toujours prévalu, mais depuis le 26 mai 2016, elle explose, «aidée» en cela par l’inexistence de l’État et de ses institutions. Cela étant, personne ne se fait des illusions en se rendant au Tribunal s’il ne bénéficie pas de puissantes protections occultes. Censés protéger le peuple contre les injustices et les dérives, le Droit et la Justice sont devenus les instruments de la répression et de la négation du Droit. Dans tout État, la Justice constitutionnelle a un rôle de protection de la Constitution, la Magna Carta, ou Grande Charte, la norme suprême du pays. Aux Comores, la Cour constitutionnelle et la Justice constitutionnelle ont été tuées le 12 avril 2018, sous les applaudissements du faussaire, bordelier et proxénète Ibrahim Ali Mzimba et de «ses» Avocats suivistes. Mesdames et Messieurs, comment peut-on envisager sa vie, celle de sa famille et proches et celle de la communauté nationale dans son ensemble sans la moindre protection du Droit et de la Justice, quand on est sûr de perdre ses droits quand on a raison?

Comment peut-on accepter de vivre dans une île placée sous l’autorité d’un Mohamed Saïd Fazul, nullissime, dépourvu de toute dignité, de toute personnalité, de tout sens de l’honneur, de toute forme d’intelligence, qui prend ses ordres d’un tyran inculte, borné et violent, et qui se déplace de Mohéli à la Grande-Comore pour aller présenter ses excuses à la dictature quand l’aboyeur public et insulteur officiel Houmed Msaïdié Mhadoma le traite publiquement de «fou de Fazul»? Qui n’a pas entendu cette injure? Comment peut-on faire confiance à une telle nullité pour conduire une île vers le bien-être? Peut-on compter sur de telles nullités pour vivre dans une société basée sur le Droit et la Justice? Impossible.

Lors de la présidence d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et sous celle d’Ikililou Dhoinine, la Cour constitutionnelle a eu rendre des décisions contre des actes du Président. Sous la dictature du tyran Assoumani Azali Boinaheri, aucun justiciable n’a obtenu gain de cause face à la tyrannie, même quand il a notoirement raison. C’est le plus grand malheur qui peut arriver au peuple comorien.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 22 octobre 2022.


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